Chagos : Londres ne baisse nullement les bras

Le Foreign Secretary à La Chambre des Communes en début d’année : « We believe this case to be without merit and will continue to resist it »

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Le 23 janvier 1971 : début des constructions par des Américains à Diego Garcia de l’US Naval Communication Station, qui se transformera en centre de défense stratégique de l’Ouest

Avec le report d’un mois de la date limite pour les Written Submissions au Registrar de la Cour Internationale de Justice, les deux principales parties engagées dans la Request for an Advisory Opinion sur les Chagos sont engagées dans les derniers préparatifs. Alors que la partie mauricienne complétait des consultations de haut niveau les 6 et 7 janvier, Londres ripostait, lundi 8, avec une déclaration des plus catégorique du Foreign Secretary, Boris Johnson, à la Chambre des Communes. En parallèle, Port-Louis multiplie les initiatives diplomatiques et politiques à l’adresse de ses alliés sur le dossier des Chagos en termes de documents à être soumis à la Cour de La Haye.

« As I am sure the Honourable Gentleman knows, we believe this case to be without merit and will continue to resist it », a déclaré Boris Johnson le lundi 8 janvier en réponse à une interpellation parlementaire à la Chambre des Communes. En effet, le libellé de la Parliamentary Question du député de l’opposition travailliste, Dan Carden, pour la région de Liverpool, était le suivant: « will the Foreign Secretary update the House on what discussions, if any, he has had with the Government of Mauritius following the overwhelming decision of the UN General Assembly last year to refer the question of decolonisation and selt-determination of the Chagos Island? »

Dans des milieux autorisés à l’Hôtel du gouvernement, l’on ne semble pas être surpris de cette prise de position de l’envoyé spécial britannique lors de la tentative de négociations aux Nations unies en septembre 2016 avec l’ancien Premier ministre et actuel Minister Mentor, sir Anerood Jugnauth, au sujet de la résolution 71/292 à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée générale des Nations unies. « Connaissant la perfidie des Anglais, le contraire nous aurait surpris. Pendant 50 ans, ils ont fait fi de l’opinion internationale sur cette question du démembrement du territoire mauricien à la veille de l’indépendance. Ils ont eu recours à toutes sortes de trucs pour essayer d’embarrasser Maurice dans ses démarches pour rétablir son droit de souveraineté. Peu importe leurs déclarations, nous allons continuer à nous battre pour compléter le processus de décolonisation de Maurice même 50 ans après », fait-on comprendre sous le couvert de l’anonymat.

Les ultimes détails aux Written Submissions de Maurice ont été complétés et d’ici la fin de la semaine, le gouvernement envisage de boucler l’exercice avec la transmission officielle au Registrar de la Cour Internationale de Justice à La Haye. Comme déjà annoncé, la date limite a été repoussée du 30 janvier au 1er mars pour la première étape, et au 15 mai.
Par ailleurs, un élément historique, qui mérite d’être relevé dans le dossier des Chagos, est qu’il fait 47 ans que les Américains ont débarqué dans l’archipel, après l’expulsion de tous les Chagossiens, pour démarrer les travaux de construction de ce qui deviendra une base militaire et nucléaire dans l’océan Indien. Les archives de US Navy Seabee Museum, qui comprennent toute une documentation photographique de cet événement, notent que le 23 janvier 1971 “Project Rest Stop personnel survey the jungle on Diego Garcia for a possible naval base in 1967. One of the major projects for the Naval Facilities and the major project of Seabees in the 1970s and early 1980s was the construction of the naval complex on the atoll of Diego Garcia, part of the British Indian Ocean Territory.”

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