LE CHALAND RESORT HOTEL—CONTESTATION: Plaidoyer pour « l’écotourisme intégré chez l’habitant »

Dans une lettre au Chief Executive du Conseil de District de Grand-Port, Yan Hookoomsing, porte-parole de la coalition Aret Kokin Nu Laplaz, informe celui-ci de la décision du Senior Regional Advisor for Africa du Secrétariat international de la Convention Ramsar, Paul Ouédraogo, de reléguer le statut international Ramsar du parc marin de Blue-Bay et de placer ce dernier sur la liste des sites Ramsar menacés. Yan Hookoomsing plaide en outre auprès de Shyam Teeluck pour « l’écotourisme intégré chez l’habitant » à la place du projet hôtelier du groupe Currimjee Jeewanjee. Dans sa lettre au Chief Executive (CE) du Conseil de District de Grand-Port, Shyam Teeluck, Yan Hookoomsing, porte-parole de la Coalition Aret Kokin Nu Laplaz, l’informe que le Secrétariat international de la Convention Ramsar, basé à Genève (Suisse), est en train de considérer la possibilité de reléguer le parc marin de son statut de site Ramsar international et de l’enregistrer sur la liste des sites Ramsar menacés, et ce du fait d’un éventuel changement du caractère écologique du site résultant du projet de construction du projet hôtelier Le Chaland Resort, du groupe Currimjee Jeewanjee, à La Cambuse, dans le parc marin. Dans un e-mail envoyé lundi dernier au point focal de la Convention Ramsar à Maurice, avec copie à la présidente du Ramsar National Committee (Maurice) et aux autres parties concernées, le Senior Regional Advisor for Africa du Secrétariat international de la Convention Ramsar, Paul Ouédraogo, les a en effet informé de cette décision du Secrétariat international de la Convention Ramsar. Ce dernier a expliqué avoir reçu un e-mail de l’Ong Eco-Sud faisant état que « Maurice fait actuellement face à une situation étrange par rapport à la construction d’un hôtel sur un site Ramsar ». Dans sa lettre au Chief Executive, Yan Hookoomsing rappelle que les opérations au quotidien de cet hôtel ainsi que les activités pour l’entretien des jardins auront un impact sur les écosystèmes du parc marin. « La Grand Port Fishing Reserve (un endroit très riche en biodiversité marine), située au sud du parc marin, sera également affectée », précise-t-il. « La Coalition Aret Kokin Nu Laplaz n’est pas là pour bloquer le développement économique du pays. Mais nous plaidons pour le meilleur développement côtier possible », ajoute Yan Hookoomsing. Selon l’écologiste, la meilleure option est de « développer l’écotourisme intégré chez l’habitant ». Il poursuit : « Le Chaland Resort Hotel sera géré par une grande multinationale. Ce qui signifie qu’une très large part des revenus générés ne restera pas à Maurice. À quoi cela sert-il de menacer ainsi le statut du parc marin de Blue-Bay, de leur céder la plage de La Cambuse ainsi qu’une bonne partie de nos Defence Lands et de laisser les locaux ne travailler que comme jardiniers, gardiens, serveurs ou bonnes ? » Yan Hookoomsing plaide en revanche auprès du District Council pour que les habitants des régions avoisinantes (Le Bouchon, etc) puissent avoir la possibilité de mettre sur pied leur propre « bread and breakfast », leurs gîtes et autres tables d’hôtes. « Les revenus de ce tourisme de proximité iront directement dans la poche de ces petites gens, et ce sans que le parc marin et la plage de La Cambuse ne soient affectés ! », précise-t-il. L’écologique rappelle que « l’écotourisme intégré chez l’habitant » est un succès à Rodrigues et à La Réunion. « Le potentiel de ce type de tourisme est énorme pour les habitants du district de Grand-Port. Nous nous ferons un plaisir de vous mettre en contact avec ces opérateurs rodriguais ou réunionnais de l’écotourisme intégré chez l’habitant, et ce dans l’intérêt même de vos administrés », conclut-il.

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