CHAMPA MO GATE : Du rire en éclats

La troupe Shinning Stars a cassé la baraque avec sa pièce Champa mo gate, présentée le week-end dernier. En une heure environ, ce sont des éclats de rire quasi-permanent que les acteurs ont récoltés. Les répliques étaient drôles, les jeux de mots percutants, le jeu d’acteur bien maîtrisé alors que l’ajout de musique n’a fait qu’améliorer les scènes humoristiques.
Présentée il y a dix ans lors du Mauritius Drama Festival, la pièce Champa mo gate n’a pas pris une ride. Elle a même été améliorée avec des références contemporaines et un soupçon de chanson humoristique qui lui confère des airs de comédie musicale. Dépeignant de façon loufoque le fléau de l’alcoolisme, Champa Mo gate arrive à sensibiliser sur le sujet tout en faisant rire outrageusement son public. En une heure, la troupe Shinning Stars a ainsi démontré son fort potentiel scénique et dans l’écriture tragicomique. La salle comble présente le vendredi 26 juin a quitté la salle avec le sourire aux lèvres.
Il faut de prime abord souligner le sens de l’originalité de la troupe. Nécessitant un gros changement de décor après la première saynète qui se déroule dans le salon d’une maison, elle a trouvé l’astuce pour le mettre en oeuvre sans que son public ne s’en aperçoive. Dans le noir complet, des ombres seulement visibles grâce aux bottes et aux gants fluorescents se déplacent à pas dansants. Quelques minutes plus tard, le spectateur se retrouve devant la varangue d’une boutique avec un “soular” maîtrisant la ravanne et un guitariste qui préfère “fime”.
C’est le début d’une longue séquence de rigolade avec ces deux-là en chansons. Il faut dire qu’ils savent mettre de l’ambiance. Le public est conquis, les applaudissements et les rires fusent de partout. D’autres personnages avides d’alcool rejoignent tour à tour les deux musiciens, créant une ambiance de fête. On leur découvre vite un certain talent dans la composition de chansons humoristiques. “Twa to kontan bez to larak, mwa mo kontan manz mo papye” entend-on en rythme, ou encore “kan to pran nesans to bizin to papye, si to pena sa to enn san papye.”
L’épisode musical terminé, place au meeting du Parti Soular Morisyen (PSM). Mazor, alcoolique invétéré tenant à peine debout et dont la femme préfère aller à Bagatelle ou à Cascavelle en bonne compagnie, expose les griefs de son parti. “Zot truv sa topet rom la ? Mo pa pe truv li mwa osi telma li tipti. Depi sipa komie lane li mem groser. Boutey rom si parey. Si ziska le 10 juillet, pa fer boutey rom ek divin 1 lit, nu pu fer manifestasyon.” Fini les menaces, place à l’encensement des “soulars”. “Kisannla kinn donn pwason korn valer ? Se nou soular”… “Zot kokin nou bann lide ousi. Nou kartie zeneral (nom qu’il donne à son secrétaire général) ki gagne lide Go Green Island.”
Notons qu’une reprise de la pièce est prévue pour le vendredi 10 juillet au Indira Gandhi Centre for Indian Culture à 20 h. Les billets sont à Rs 150 (normal) et Rs 200 réservés et numérotés ; renseignements : 57867881/58535158.

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