CHIKUNGUNYA ET DENGUE: Lormus Bundhoo met en garde contre une nouvelle épidémie

Le ministère de la Santé déploie les grands moyens pour prévenir une nouvelle épidémie de chikungunya et de dengue à Maurice. Précisant qu’il n’y a rien d’alarmant pour l’heure, le ministre de tutelle, Lormus Bundhoo, a souligné lors d’un point de presse hier que la prévention n’en est pas moins de mise, Maurice étant « vulnérable » pour plusieurs raisons.
Avec la saison estivale et pluvieuse qui attire les moustiques, « il y a une possibilité que Maurice connaisse une nouvelle épidémie de chikungunya et de dengue si les précautions nécessaires ne sont pas prises », affirme Lormus Bundhoo. Ce mois-ci, le ministère a commencé à intensifier la surveillance au niveau du port et de l’aéroport, Maurice ayant beaucoup de liens commerciaux et touristiques avec les pays à risques.
Notre île est vulnérable aux deux maladies véhiculées par le moustique Aedes Albopictus pour plusieurs raisons. D’abord, indique le ministre, ce type de moustique est présent dans le pays. Ensuite, le chikungunya a touché le pays en 2005 et 2006 et la dengue s’est propagée dans l’île en 2009. « Une fois la dengue introduite dans un pays, il est difficile de l’éradiquer car elle a tendance à resurgir de temps à autre ». D’autre part, souligne Lormus Bundhoo, l’île compte beaucoup de poches et d’endroits favorisant la propagation des virus importés dans la population de moustiques déjà présente.
Qu’il s’agisse du chikungunya ou de la dengue, il peut y avoir deux phases : une phase d’épidémie et une phase dormant après celle-ci. L’épidémie peut ressurgir dépendant des facteurs environnementaux et climatiques. « Tout dépendra donc de la température, des pluies, de la population des moustiques et du nombre de personnes déjà immunisées ». Or, 30 % seulement de la population est immunisée contre le chikungunya alors que pas plus de 252 personnes le sont en ce qui concerne la dengue. « La population est donc à risque et peut contracter ces deux maladies si nous ne prenons pas toutes les précautions nécessaires », prévient le ministre.
La campagne de sensibilisation initiée par le ministère a pour but d’informer la population sur les précautions à prendre en vue d’éviter que le chikungunya et la dengue se propagent dans l’île. C’est dans cette optique que le ministère a convoqué hier matin plusieurs partenaires des secteurs public et privé, les ministères concernés (Environnement, Agriculture, Éducation et Tourisme), les municipalités, le JEC, l’Industrie sucrière, l’AHRIM, la MEF, les cliniques etc. afin qu’ils collaborent dans la lutte contre ces deux maladies.
Une Task Force vient d’être constituée en vue d’identifier et gérer les mesures attribuées à chaque partenaire et de s’assurer que celles-ci sont mises en pratique. Le ministère de l’Environnement se chargera de procéder à la démoustication alors que les municipalités géreront les terrains vagues et initieront des actions légales contre les personnes encourageant la prolifération de moustiques. Le ministère de l’Agro-industrie se chargera d’informer les planteurs en matière de stockage d’eau et d’irrigation afin de ne pas favoriser la propagation des moustiques. Le ministère du Tourisme sensibilisera les hôtels sur l’importance d’informer leurs résidents provenant de pays à risques sur les mesures à prendre.
La surveillance au niveau du port et de l’aéroport a été renforcée, les avions et bateaux étant inspectés pour détecter d’éventuels vecteurs. Les passagers sont interrogés quant à leur état de santé. Tous ceux provenant de pays à risques doivent laisser leurs coordonnées, qui sont transmises aux bureaux de santé de leurs régions respectives pour un suivi.
En 2006, 10 072 cas de chikungunya confirmés ont été enregistrés à Maurice contre un seul cas (importé) en 2007, zéro en 2008 et 2009, cinq en 2010 et un en 2011. Pour ce qui est de la dengue, un cas a été enregistré en 2008, 252 en 2009 (notamment dans la région de Port-Louis), onze en 2010 et huit en 2011.
Lormus Bundhoo dit compter sur la population pour qu’elle empêche la prolifération des moustiques dans les maisons et dans son environnement, en s’assurant qu’il n’y ait pas d’eau stagnante dans les pots de fleurs ou sur les toits etc. Des brochures de sensibilisation ont été publiées à l’intention des enfants et des adultes, alors qu’une version en kreol est en cours de préparation.

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