Compensation salariale : le GM propose Rs 20 de plus (Rs 200) que Business Mtius

L’amère déception était visible, ce matin, sur le visage des syndicalistes, participant aux négociations tripartites au Lunch Room de l’Assemblée nationale. La proposition pour la compensation salariale du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, et devant être soumise à la réunion du conseil des ministres du jour, ne représente que Rs 20 de plus par rapport à la proposition du patronat, représenté par Business Mauritius. Le Package offert par le gouvernement constitue une compensation salariale de Rs 200 pour des salariés touchant un maximum de Rs 50 000 par mois et une révision du National Minimum Wage pour atteindre Rs 10 200 en janvier prochain, soit une augmentation de Rs 1 200. Dans un Move unanime, les syndicalistes ont rejeté en bloc la compensation salariale de Rs 200 et réclament une réunion de la dernière chance avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avant la présentation à l’Assemblée nationale par le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, de l’Additional Remuneration Bill avant la fin de cette année.

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Définitivement, le mood dans le monde syndical a changé du tout au tout entre le début de la réunion de ce matin, voire même d’hier, et la sortie des tripartites du Lunch Room. L’offre de Rs 200, alors que les syndicalistes misaient sur une fourchette de Rs 600 à Rs 1 200, est une véritable douche froide pour les salariés surtout après la période de promesses en tous genres lors de la campagne électorale. (voir premières réactions plus loin). Lors du round des tripartites d’hier matin, Business Mauritius avait proposé de son côté une compensation de Rs 180 pour ceux touchant jusqu’à Rs 50 000, compte tenu du fait que le taux d’inflation a été fixé à 0,5%.

Kevin Ramkaloan, Chief Executive Officer de Business Mauritius, déclare que « nous nous trouvons actuellement dans un contexte difficile pour l’économie mauricienne car l’économie internationale tourne au ralenti et nous sommes confrontés à des challenges sectoriels. Nos piliers économiques font face à ces défis. Déjà, la classe patronale a absorbé le coût de l’Employees Rights Act et ils auront à absorber le nouveau salaire minimum ainsi que le coût du Portable Retirement Gratuity Fund. Il faut savoir que si on prend en considération le taux d’inflation à 0,5% sur le salaire médian, on arrive à un quantum de Rs 90. Mais par esprit de productivité, on a proposé Rs 180. » Pradeep Darsun, Chief Operating Officer de Business Mauritius, estime que cette proposition a été faite dans un contexte « vraiment exceptionnel » car le taux d’inflation est bas. « D’ordinaire, avec un taux d’inflation de 0,5%, une compensation salariale n’est pas applicable. Mais dans un élan de solidarité, nous pensons que ceux qui se trouvent au bas de l’échelle doivent être compensés adéquatement et que le chiffre de Rs 180 est bien au-delà du taux d’inflation », a-t-il dit.

Il devait souligner qu’il n’est pas en train de dire qu’il campe sur la proposition de Rs 180, mais qu’il faut « faire provision, pour la révision du salaire minimum, de la capacité des entreprises à honorer leurs engagements ». Selon lui, « il ne faut pas oublier que beaucoup d’entreprises à Maurice disposent d’une politique pour réviser à la hausse le salaire de ses employés “over and above” la compensation salariale ». Du côté des syndicalistes, cette proposition n’avait pas été accueillie favorablement. Ils avaient souligné que le pouvoir d’achat des consommateurs « s’est érodé ces derniers temps, avec l’endettement, la hausse des prix des légumes, la hausse constante des denrées alimentaires et de médicaments… ».

Pour eux, le taux d’inflation « ne reflète pas réalité car le Bureau central des statistiques s’est fixé sur les prix de légumes vendus dans 9 supermarchés, alors que dans les villages, les consommateurs font leurs achats dans les petits bazars, où les prix sont beaucoup plus chers ». De même, selon eux, le taux de chômage ne reflète pas non plus la réalité, « car les jeunes qui sont en formation sont comptabilisés dans l’emploi ».

Ils poursuivent : « Il n’y a pas non plus de contrôle des prix des denrées alimentaires. On déplore aussi l’absence de statistiques sur le nombre de personnes touchant à ce jour le salaire minimal. » De son côté, Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, « l’employeur tente actuellement de noyer la compensation salariale avec le salaire minimum, et c’est pourquoi la classe patronale se montre réticente à accorder une compensation salariale » adéquate. « Je dois rappeler que des employeurs étaient dans l’incapacité de payer le salaire minimum et que le gouvernement est venu “Top-Up” pour arriver à Rs 9 000. »

Suite à cette séance des tripartites, le président du National Wage Consultative Council (NWCC), Beejaye Kumar Appanah, avait réuni hier en urgence les membres du comité pour décider de la révision du montant du salaire minimum. À la fi n de cette réunion, il affirmait que les membres du comité sont arrivés à un consensus sur le salaire minimum, ajoutant que « c’est maintenant au Conseil de ministres de décider s’il avalisera » cette décision. Selon nos recoupements d’informations, c’est la proposition effectuée par le secrétariat du NWCC lors de sa dernière réunion qui a fait l’unanimité. Il concerne un salaire minimum de Rs 9 700 et une allocation de Rs 500 de l’État pour arriver à un “Guaranteed Minimum Income” de Rs 10 200. Interrogé à l’issue de cette

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