CONCERT – OSB AU PALLADIUM : La marche du ragga kreol continue

Ni l’énergie ni la verve n’ont pâti. Encore moins ces liens tissés entre les Otentikk Street Brothers et leurs fans d’hier et d’aujourd’hui. Vingt-cinq ans après les premières chorégraphies dans le garage des Raya à Plaisance, on danse toujours sur le même tempo et l’on gueule encore plus fort pour se faire entendre.
De retour au Palladium après une dizaine d’années, les OSB se sont remis dans l’actualité avant même les premières notes. Ces maisons qui cèdent sur le tracé du Metro Express, la manière de faire des autorités pour mettre des citoyens à la rue, la drogue, le trafic, etc. : les maux y étaient pour galvaniser les troupes. Mission : faire prendre conscience et appeler à une mobilisation hors des réseaux sociaux.
“Mo pa la pou fer miting”, prévient Bruno Raya. Pour ceux qui ne le savaient pas encore, ici, “ça se passe comme ça”. Dès Ragga Kreol (1993), les Street Brothers ont choisi un raggamuffin dans le droit fil de l’idéologie du reggae, du rap militant et de la chanson engagée. Un engagement que le groupe a respecté pour ce deuxième grand concert, donné un an après son come-back.
Dans la foule de l’arrière-cour du Palladium, on pouvait trouver des spectateurs de différentes générations capables de reprendre en choeur Saroyar Bizness, Li pa merit sa, Fos bizness et les autres titres présentés pour l’occasion. Les plus populaires, mais aussi les titres qui ont marqué la vie du groupe, dont certains issus de la toute première cassette citée plus haut. L’ambiance n’était cependant pas à la nostalgie, bien que référence ait souvent été faite au passé. OSB s’est renouvelé. Ou bien musique et textes ont-ils voyagé dans le temps sans prendre une ride, alors que les boys ont eu des cheveux blancs ?
Belle énergie pour ce concert où Bruno Raya, Dagger Killa, Tikenzo et Blakkayo ont été accompagnés par une nouvelle équipe de musiciens : OS Band. Elle succède à Otentikk Groove ou encore Natir, les formations à avoir partagé un bout d’histoire avec le groupe. Ces derniers, qui ont assuré la première partie du concert, ont reçu un bel accueil du public. Otentikk Groove et Lin retrouvaient Jason Heerah à leurs côtés. L’occasion pour les auteurs de Mo Rekonpans d’annoncer la sortie de leur nouvel album pour fin septembre.
Pour chauffer la salle : l’infatigable Linzy Bacbotte, qui a aussi accompagné les OSB sur l’intro de Panik dan baz, un des hymnes éternels. Le concert a pris fin aux alentours de 3h30 dimanche, sur Marizann. Après une de ces folles soirées calquées sur l’ambiance de ce que furent les célèbres sound systems, qui ont permis à la culture du ghetto de s’affirmer.

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