CONDAMNÉ À TROIS MOIS DE PRISON SOUS LA POCA : Johnson Roussety blanchi en appel

Un an après son appel en Cour suprême, contestant sa condamnation à trois mois de prison infligée en septembre 2012, l’ancien chef commissaire de Rodrigues Johnson Roussety a finalement obtenu gain de cause. Dans un jugement rendu ce matin, le juge Asraf Caunhye soutient que les conclusions des magistrates de la cour intermédiaire « sont hautement questionables » et qu’elles ont failli à prendre en considération le fait que Jean-Claude Pierre-Louis, celui qui avait fait des allégations contre Roussety, avait une dent contre lui.
Johnson Roussety avait été trouvé coupable d’avoir, le 7 novembre 2009 à Port-Mathurin, « exercise pressure by means of threat, upon a Public Official with a view to the performance, by that Public Official, of an act in the execution of his duties. »
L’Independent Commission Against Corruption (ICAC), qui était représentée par Me Kaushik Goburdhun, le poursuivait sous l’article 9 de la Prevention of Corruption Act (PoCA) pour « influencing public official ». Selon les allégations de Jean-Claude Pierre-Louis, Island Chief Executive de l’Assemblée régionale de Rodrigues, l’accusé l’aurait menacé dans son bureau. L’ancien chef commissaire lui aurait dit de se plier à sa volonté et de mettre en place un comité de sélection composé de membres qu’il aurait choisis concernant la nomination de 250 General Workers. Il aurait fait comprendre à Jean-Claude Pierre-Louis qu’il devrait soumettre sa démission si cela n’était pas fait et qu’il demanderait au Premier ministre de le limoger si toutefois il décidait de ne pas démissionner.
Les magistrates Véronique Kwok Yin Siong Yen et Kesnaytee Bissoonauth lui avaient infligé une peine de trois mois de prison. Johnson Roussety avait interjeté appel, un appel entendu en janvier 2014. Il était représenté par Me Gavin Glover, assisté de Me Chetan Baboolall, et qui avait argué que les deux magistrates de la Cour criminelle intermédiaire ont fait « fausse route » pour arriver à une conclusion « basée sur une question qui n’était pas la bonne ».
Me Glover a questionné le fait que la poursuite soit parvenue à prouver l’élément de menaces qu’aurait exercé Johnson Roussety sur Jean-Claude Pierre-Louis, comme le soutenait l’acte d’accusation. Selon lui, cela aurait permis aux magistrates d’avoir une appréciation « plus juste » pour leur jugement.
Dans un jugement rendu ce matin, le juge Asraf Caunhye a statué que les conclusions des magistrates comportaient de « sérieux manquements » et étaient « hautement questionables », ajoutant par ailleurs qu’elles ont failli en ne prenant pas en considération le fait que Jean-Claude Pierre-Louis n’était pas en bons termes avec Johnson Roussety. Le juge a ainsi donné gain de cause à Johnson Roussety, annulant sa condamnation.
Dans une déclaration à la presse, l’ancien Chef commissaire de Rodrigues soutient qu’il a « toujours dit la vérité » et que c’est « enn kabal kinn monte kont mwa. L’ICAC osi responsab ladan, inn fer enn miz an senn inkroyab pou met enn akizasion kont mwa. Monn touzour krwar an la verite ».

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