CONFÉRENCE-DÉBAT À L’UNIVERSITÉ DE MAURICE : « Là où il y a la volonté pour apprendre, il y a la réussite » selon Yvan Martial

Excellente initiative que celle du diocèse anglican de Maurice d’organiser deux heures de réflexion avec le concours de l’Université de Maurice, à l’Auditorium Octave Wiehé à Réduit le vendredi 10 octobre, 2014 sur le thème : “Le jeune du 21e siècle – l’Education et la société mauricienne”. Cela dans le cadre des célébrations marquant le 160ème anniversaire du diocèse anglican.
L’Archevêque Ian Ernest, évêque de Maurice, a, dans son allocution, rappelé que durant 16 décennies, le diocèse anglican a accompagné la jeunesse mauricienne à réaliser ses rêves et à développer une vision pour sa vie. D’où la nécessité de mettre en place une véritable éducation humaine. Il a rappelé l’engagement des missionnaires qui, il y a de cela plus de 160 ans, avaient ouvert les portes de la connaissance aux enfants d’esclaves et de travailleurs engagés. Aussi, cette réflexion arrive à point nommé pour préparer les jeunes à s’équiper de valeurs sûres pour éviter les dérives de la société globale. Concrètement, l’évêque de Maurice a suggéré que les principes de la morale soient enseignés aux étudiants ; que l’Education soit davantage inclusive, impliquant l’enseignant/accompagnateur ; et que les jeunes soient débarrassés des préjugés en termes de religion, de langue, de culture et de race.
L’autre intervenant à cette réunion de réflexion était M. Yvan Martial, journaliste et historien. Il a évoqué l’expérience qu’il a vécue en enseignant la morale à une classe de 60 élèves du « prévoc ». Il a cité des anecdotes pour expliquer comment il s’y prenait pour mieux responsabiliser les jeunes. Et de conclure par : « là où il y a la volonté pour apprendre, il y a la réussite ».
Les propos de l’Archevêque Ian Ernest et de M. Yvan Martial ont été ensuite commentés par quatre membres du panel ;  le professeur Jocelyn Chan Low, Associate Professor, Université de Maurice ; le Professseur Daniella Police-Michel, linguiste et anthropologue à l’Université de Maurice, le Chanoine Samitiana Razafindralambo, prêtre anglican et Secrétaire de la Province de l’Océan Indien, et le révérend-père Kevin David, prêtre anglican et aumônier des jeunes du diocèse.
L’écrit et l’oral
Le professeur  Jocelyn Chan Low a fait une comparaison entre les jeunes des années 70 et ceux des années 80 et 2000, pour expliquer comment ces jeunes réagissent différemment. Il a cité un sondage sur les jeunes en 2011, selon lequel 90 % des jeunes pratiquent une religion. Il s’est interrogé sur l’efficacité de l’enseignement religieux. Il a suggéré une réactualisation d’un module récemment préconisé par le PNUD, le Programme des Nations Unies pour le Développement, module intitulé : Family Life Education. Il a conclu en affirmant que l’interculturalité était une condition préalable nécessaire pour le dialogue.
Pour le professeur Daniella Police-Michel, notre pays doit sortir de sa préadolescence à travers plus d’échanges au niveau des jeunes et des adultes. Elle a insisté sur la place de l’éducation chrétienne dans le processus de la formation des jeunes. Commentant le système d’Éducation, la linguiste trouve dommage que l’Education privilégie l’écrit plutôt que l’oral, tandis que Jésus lui-même privilégiait l’orale, soit la parole. L’Education, dit-elle, a fait de l’écrit un dieu.
Le Chanoine Samitiana Razafindralambo et le révérend-père Kevin David ont aussi commenté les propos des deux principaux orateurs à la lumière de leur ministère auprès des jeunes. Les deux heures de réflexion ont pris fin après un exercice de questions-réponses avec la participation des membres du public.

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