Conflit à UTM : Guerre ouverte entre la directrice générale et l’UTMEU

Des employés de l’institution tertiaire s’en mêlent aussi

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La situation ne semble pas prête de s’arranger à l’Université de Technologie de Maurice (UTM). Après de sévères critiques émises contre la directrice générale de l’institution, Sharmila Seetulsingh-Goorah, par l’UTM Employees Union (UTMEU), des échanges d’e-mails entre ces deux parties pourraient en effet encore ternir l’image de cette université. D’autant que des membres du board s’en mêlent aussi, accusant la directrice de « ne pas respecter les règles » qui s’imposent.

Alors que la directrice générale est souvent pointée du doigt dans le cadre d’une série de dénonciations quant à sa manière de gérer l’institution tertiaire depuis son arrivée, voilà qu’elle est désormais critiquée concernant la couverture des étudiants de l’UTM lorsque ceux-ci partent en stage en entreprise. En effet, les étudiants qui effectuent un stage lors de leurs vacances semestrielles, ne sont pas couverts par une assurance, situation que déplore l’UTMEU. « Nous avons appris que les étudiants ne sont pas couverts par une assurance durant leurs vacances semestrielles. Une telle décision empêchera les entreprises d’accepter les étudiants pour leur stage, car si elles le font, l’UTM risque alors d’avoir envoyé des étudiants pour leur stage alors que ces derniers ne sont pas couverts par une assurance. Si un étudiant est blessé, le board de l’UTM et le gouvernement se retrouveront dans une situation très délicate », peut-on lire dans un e-mail de l’UTMEU envoyé au président du board, le Pr Theeshan Bahorun. Pour soutenir ses propos, l’UTMEU mentionne le cas d’un employé n’ayant pas encore été dédommagé après un accident survenu en… 2007.

Cette décision, selon l’UTMEU, « n’aurait pas dû être prise » alors qu’un Special Academic Council, tenu le 21 février de cette année, avait décidé que le stage en entreprise serait effectué durant les vacances des étudiants et que les programmes d’études seraient revus en parallèle pour être applicable à partir d’août 2018. L’UTMEU déplore que cette décision ait été prise « en dépit des inquiétudes » exprimées par les membres de l’Academic Council. « Nous attendons au minimum que la directrice se conforme à l’UTM Act. Le board doit aussi s’assurer que les actions de la directrice générale et de l’Acting Registrar soient en ligne avec les décisions du board et non selon leurs caprices », lit-on.

Pour le syndicat, la directrice générale « oblige les différentes facultés et les employés à accepter les décisions de l’Academic Council sans avoir l’aval du board ». L’UTMEU estime que les membres de l’Academic Council « n’ont pas les informations appropriées dans la prise de décisions ». Et d’ajouter que les décisions prises dans une telle situation « feront plus de mal à l’image » de l’UTM. Si l’UTMEU dit « défendre l’intérêt des étudiants et des employés », elle accuse directement la directrice générale et l’Acting Registrar. « La directrice générale et l’Acting Registrar semblent désespérés à opérer l’UTM », lit-on.
Pour renverser cette décision de l’Academic Council, l’UTMEU fait appel au board pour que les décisions appropriées soient prises « dans l’intérêt de l’UTM et des étudiants ».

Toutefois, la directrice, Sharmila Seetulsingh-Goorah, ne se laisse pas accabler par les propos de ses détracteurs. « This is yet another defamatory e-mail full of misleading statements and unfounded allegations. While I reserve the right at my end to take any action as I may be advised, I am hereby requesting you to also take action at your level to preserve the image of the institution and of all those who work therein, its management included », écrit-elle au président du board. Selon elle, l’UTM Act permet à l’Academic Council de prendre les décisions qu’elle estime nécessaire. « The UTM Act does not require Academic Council decisions or regulations to be approved by the Board prior to implementation.As regards insurance coverage for students, it will be putting the cart before the ox to amend any prevailing insurance coverage policy prior to any need for same in practice », dit-elle.

Par ailleurs, elle réfute l’argument de l’UTMEU à l’effet qu’un employé n’aurait pas été dédommagé après un accident de voiture survenu en 2007. « Il est ridicule de faire porter le chapeau à la direction actuelle de l’UTM », dit-elle. Suivant une décision d’un cas en cour sur le sujet, la directrice générale pointe du doigt l’UTMEU qui, selon elle, « n’a pas donné les bons conseils à la direction » en 2007 et 2014 alors que des irrégularités avaient surgi. « The present UTM Management and Board have had to handle one mess after another left behind by previous UTM Management », dit-elle.

Un ex-Acting Director General de l’UTM, dont le nom est directement cité dans l’e-mail de la directrice générale, estime par ailleurs les propos tenus à son encontre de « provocants, sans fondement et visant  à manipuler les opinions ». Alors que ce dernier a une affaire en Cour suprême contre l’UTM, il accuse l’Acting Registrar de « nuire à sa réputation ». Ainsi écrit-il à la direction du board : « But this time Dr Sharmila Seetulsingh Goorah has crossed all limits for which I have already informed my legal advisers for any action, legal or otherwise, deemed necessary. » De plus, il soutient que les instances appropriées seront informées de la situation à l’UTM « pour que des actions soient prises contre la directrice générale et, s’il le faut, contre le board actuel ».

Pour un autre membre du board, le contenu de l’e-mail de la directrice générale est « diffamatoire et sérieux ». Selon lui, la directrice générale « n’a pas le droit de parler sur une affaire en cour » dans son courriel. De plus, il avance qu’il n’y a « jamais eu de cas de harcèlement et d’intimidation sous l’ancienne direction ». L’ancien Acting Director General de l’UTM avait lancé un ultimatum au Pr Theeshan Bahorun, président du board de l’UTM, pour lui répondre jeudi, ce que ce dernier a fait. Dans son e-mail, assez bref, il avance ainsi que le rôle du board est « de résoudre des problèmes d’ordre politique et stratégique ». Et d’ajoute que « ce n’est pas le rôle du board de décider sur les aspects opérationnels et les conflits personnels ». Alors que les courriels de l’UTMEU, de la directrice générale et d’autres personnes concernées sont envoyés à différentes instances, il leur est recommandé de se montrer « prudents », et ce afin de « ne pas causer de tort à l’université ».

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