CONGRÈS – LE PTR À VACOAS HIER SOIR : Ramgoolam, « Anerood Jugnauth pa pou kapav tous Lutchmeenaraidoo »

Le leader du Parti travailliste Navin Ramgoolam a affirmé que « le Premier ministre ne pourra rien contre le ministre Vishnu Lutchmeenaraidoo », qui selon lui, aurait « des informations sur un ministre du gouvernement ou peut-être le PM lui-même, qui détiendrait un compte offshore à Hong-Kong ». Hier soir à Vacoas, lors du congrès du PTR en marge de la journée du Travail, l’ex-PM a pointé du doigt le gouvernement, estimant que « Sir Anerood Jugnauth a failli dans sa tâche comme Premier ministre ».
Évoquant l’affidavit juré par l’ex-ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui a contracté un prêt de 1,1 million d’euros à la State Bank et qui a  affirmé que « Sir Anerood Jugnauth était au courant », ainsi qu’un communiqué diffusé par le bureau du Premier ministre, Navin Ramgoolam affirme qu’un des deux ment. Toutefois, se demande-t-il, « kouma xplike ki enn PM dir so minis de finans enn manter et li gard li dan konsey de minis et pe apel zot kamarad bayo ». De l’autre côté, il s’interroge sur le point que le ministre Lutchmeenaraidoo puisse dire « li pa pou les personn tous so repitasion », même celui qui se trouve au plus haut de la hiérarchie.  « Ki li pe dir? Anerood Jugnauth », lance-t-il, en ajoutant que ce dernier « res chup chap. Li pann tande? Pli inportan, Lutchmeenaraidoo vinn dir, mwa mo pena kont offshore dan Hong-kong. Be ki sann-la ena kont offshore dan Hong-Kong alor. Eski Anerood Jugnauth inn esey kone ki sann-la so bann minis ena kont offshore dan Hong-Kong; ou bien li mem sa? Ala kifer Anerood pa kapav tous Lutchmeenaraidoo. Li pou aval koulev lor koulev. Li pa kapav fer naryen. »
Par ailleurs, le leader du PTR a commenté les grandes questions d’actualité, notamment le traité de non double imposition avec l’Inde pour le secteur  offshore, Heritage City ou encore l’affaire Dayal, le SuperCash Back Gold de l’affaire BAI. Selon lui, le ministre des Services financiers n’a pas poursuivi les négociations avec l’Inde et « lui a tout donné et c’est maintenant qu’il recommence la négociation ». Selon lui, les investisseurs ne s’intéresseront plus à Maurice et le centre offshore va mourir, entraînant ainsi dans son sillage le licenciement de quelque 15 000 jeunes qui y sont employés.
Navin Ramgoolam déplore le fait que le gouvernement ait annulé le projet de métro léger dont les négociations pour le financement avec l’Inde avaient abouti alors que « c’est la population qui en aurait bénéficié », et qu’il préfère s’engager sur le projet Heritage City qui touchera seulement une poignée de personnes. Il soutient également que la population sera condamnée à rembourser ces dettes. Et de préciser que le gouvernement va de l’avant avec ce projet alors que le Premier ministre a dit qu’il ne poursuivra pas avec des projets immobiliers annoncés.
Selon lui, le PM avait promis de « nettoyer le pays, mais la corruption et d’autres délits persistent ». Il affirme que « Rakesh Gooljaury, trouvé coupable par le tribunal, bénéficie tout de même d’un soutien de quatre ou cinq grandes banques pour maintenir son entreprise à flot et poursuivre ses affaires ».
L’ex-PM a également fustigé le ministre des Terres et du Logement, Showkutally Soodhun, qui, avance-t-il, ment lorsqu’il dit ne pas être au courant que son fils aurait bénéficié d’un terrain du gouvernement à bail. « Ce ne sont pas les fonctionnaires qui prennent les décisions alors que le peuple a voté un gouvernement », affirme-t-il. Commentant l’affaire Dayal, il affirme qu’il y aurait eu « une tentative de corruption pour que Patrick Soobhany n’aille pas de l’avant avec l’affaire auprès de l’ICAC ». Et d’évoquer l’affaire au centre duquel se trouve le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yogida Sawminaden, la hausse du taux de chômage et de la dette publique ainsi que la baisse de la croissance, « contrairement à ce que dit le Premier ministre ».    
Navin Ramgoolam s’est longuement appesanti sur les accidents de la route, déplorant les mesures prises par le gouvernement Lepep qui, à ses dires, sont la cause de la hausse du nombre de morts enregistré. Il a critiqué l’annulation du permis à points pendant un moment, concédant toutefois que son gouvernement reconnaissait qu’il fallait l’améliorer, et l’annulation du projet de «  driving school » qu’il avait initié. Il regrette que les routes ne soient pas suffisamment éclairées, contraignant les automobilistes à allumer leurs phares, ce qui serait aussi la cause de certains accidents.
Le leader rouge n’a pas manqué de rappeler la mort de pèlerin à l’occasion de la Maha Shivaratree. « Na pa ti bizin perdi lavi sa », dit-il, estimant que le dossier et le travail de suivi ont été mal gérés.
Navin Ramgoolam a aussi évoqué la question du Police and Criminal Evidence Bill. Ce texte de loi traite de la charge provisoire, « qui n’est pas acceptable dans une démocratie », affirme-t-il.
Tout en rappelant qu’il a été Premier ministre trois mandats durant, le leader du PTR affirme qu’il n’est pas important qu’il redevienne chef du gouvernement, mais pour lui, « li pou enn trazedi si PTR pa resi met so plan pou redres sa pei-la ».

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