CONTRATS DE NETTOYAGE : Le curieux comportement du CPB

Le fonctionnement du Central Procurement Board (CPB) dans l’allocation des contrats de nettoyage, étonne. Au lieu de suivre les recommandations de son comité d’évaluation, il les conteste comme le démontre le résumé qui suit.
En décembre 2011, le ministère des Administrations Régionales lance un appel d’offres pour le nettoyage des villages et de certaines régions rurales de Maurice. En janvier 2012, le CPB retient les offres de trois des firmes soumissionnaires: Maxiclean, Atics et Securiclean, au niveau technique, et les soumet à une évaluation financière de leurs propositions.
En février 2012, le contrat est alloué à Maxiclean, mais Securiclean, s’estimant lésée, fait appel devant l’Independant Review Panel (IRP). Le 21 avril, l’IRP donne gain de cause à Securiclean, mais Maxiclean demande et obtient une injonction de la Cour suprême et le contrat n’est pas alloué. Ce n’est qu’au début de cette année que cette injonction, restée en vigueur grâce à une série de renvois, a été levée.
En attendant, comme il fallait bien nettoyer les villages et les régions rurales, le ministère de l’Environnement a partagé le contrat entre les deux firmes en question, sur une base mensuelle et sur les prix d’avant 2011. Mais même si les compagnies de nettoyage affirment avoir travaillé à perte pendant ces trois dernières années, elles ne semblent pas décidées pour autant de mettre fin à la guerre des injonctions. 
Au début de cette année 2014, après la levée de l’injonction, le ministère des Administrations Régionales lance un nouvel appel d’offres pour un certain nombre de contrats de nettoyage des villages et des régions urbaines. En avril, le ministère annonce que le CPB a alloué le contrat à Securiclean. S’estimant lésée à son tour, Maxiclean conteste la décision et le cas est envoyé  devant l’IRP.
Au début de septembre et après avoir étudié tous les aspects de la contestation, l’IRP donne gain de cause à Securiclean dans deux rapports. Mais au lieu de mettre en pratique la recommandation, le CPB décide de faire appel à deux opinions légales. Il fait d’abord appel à la State Law Office qui donne raison à l’IRP. Persistant dans sa curieuse démarche, le CPB fait alors appel à un légiste dont l’identité n’est pas révélée. En attendant, la guerre des injonctions reprend de plus belle et le 9 septembre, Maxiclean demande à la Cour suprême d’interdire au ministère des Administrations Régionales d’accorder le contrat à Securiclean. Cette demande a été rejetée, mais il n’est pas dit que la guerre des injonctions est terminée.
On peut comprendre que deux compagnies rivales utilisent toutes sortes de stratégies et de tactiques pour obtenir un contrat. On comprend moins le rôle du CPB qui conteste et combat les recommandations de son propre comité d’évaluation et de l’IRP.

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