CONTRE-OFFENSIVE—METRO EXPRESS: Intérêt de XLD pour les coûts cachés

Bis repetita placent ! dira le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, avec la présentation du projet Metro Express par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lundi à Hennessy Park, après l’absence de transparence de la part du ministre de l’Infrastructure publique, Nando Bodha, lors de la Private Notice Question à l’Assemblée nationale du 19 avril dernier. « Je suis resté sur ma faim quant aux éléments cruciaux d’un des plus importants investissements publics. Je déplore qu’au lieu d’un exercice de vérité financier, nous n’avons eu droit qu’à un PR Exercise de la part du gouvernement. Mais plus grave encore: le coût demeure le problème majeur de ce projet. Qu’en est-il des coûts cachés (Hidden Costs) répartis au niveau de la Road Development Authority, des municipalités et autres institutions publiques », se demande-t-il en guise de premières réactions sur le méga-projet de Metro Express.
Avant d’entrer dans les détails de ce projet d’infrastructure, qui suscitera encore passions et controverses, le leader de l’opposition soutient que « le débat a été complètement faussé ». « Après avoir pris connaissance de la teneur de l’exercice entrepris par le gouvernement, je suis encore resté sur ma faim quant aux avantages du Metro Express par rapport au Bus Rapid Transit et le choix est loin d’avoir été fait dans la transparence. Je maintiens que le Mauricien aurait dû avoir le choix de se prononcer sur le mode de transport en commun qui lui conviendrait le mieux. Il aurait dû pouvoir se prononcer s’il est en faveur du Metro Express de Rs 18,8 milliards de 26 kilomètres seulement ou du Bus Rapid Transit, doté d’une plus grande flexibilité et desservant toute l’île, de Goodlands à Ebène. En tout cas, le sondage de DCDM est loin d’être valable dans la conjoncture », note-t-il tout en regrettant que Metro Express ne soit pas connecté à l’un des plus importants pôles de développement d’avenir, soit toute l’agglomération de Réduit/Ebène.
Abordant le coût du projet, le leader du PMSD attire l’attention sur un fait portant sur le financement. « Le message que veut faire passer le gouvernement est que le Metro Express est financé comme un cadeau de l’Inde. Or, les Rs 13 milliards de l’Inde représentent une compensation à une baisse de revenus à l’avenir dans le Global Business Sector avec des changements dans le traité de non-double imposition. Nous avons une responsabilité patriotique d’utiliser ces fonds pour compenser cette baisse de croissance dans l’offshore », dit-il.
« Quel est le coût réel du Metro Express ? Ce n’est pas uniquement l’argent payé à Larsen & Toubro pour la construction de la ligne et la fourniture des Rolling Sticks. Il y a bien des coûts cachés. Qu’en est-il des fonds publics pour l’acquisition obligatoire des terrains le long du tracé ? Il y a encore des infrastructures publiques, comme le stade de Rose-Hill, l’Arab Town, à reconstruire sans compter les dépenses pour la construction des maisons individuelles détruites. Un autre aspect du coût est celui des déviations du trafic routier comme tel est le cas le long de la route St-Jean à titre d’exemple. Tout ce qui est engendré par le Metro Express fait partie du projet et doit être intégré au coût. Nous avons une autre idée du coût que les chiffres évoqués par le gouvernement », poursuit-il ?
Le leader de l’opposition dénonce l’approche adoptée par le gouvernement au sujet des détails du Metro Express. « Au lieu d’attendre trois mois pour la prochaine Private Notice Question, le gouvernement aurait dû rendre publics les détails du projet, la Feasibility Study. Ce projet concerne tous les Mauriciens et pas seulement les parlementaires. Personnellement, j’aurai également publié les chiffres du coût du projet piloté par le précédent gouvernement travailliste. Il faut savoir pourquoi sensiblement le même projet démontre une différence de coûts substantiels. À ce titre, il y a un dénominateur commun, soit Dev Manraj. Il ne peut échapper à des explications », s’appesantit Xavier-Luc Duval.
Un autre volet préoccupant porte sur le financement du Metro Express avec des répercussions au niveau des Exchange Risks et de l’Excess Liquidity dans le circuit. « Avec le financement étranger alors qu’il y a un excédent de liquidités dans le circuit local se pose la question de l’Exchange Risk. Tout mouvement du dollar américain sur le marché de change générera des conséquences pour l’économie mauricienne. Je maintiens que le gouvernement a pris un Exchange Risk inacceptable. Puis, ces Rs 20 milliards injectés de l’étranger viendront s’ajouter au problème de liquidités excédentaires. Il faudra compter une somme additionnelle de Rs 10 milliards se greffant sur les Rs 15 milliards du jour. Il faudra demander à la Banque de Maurice comme elle gérera cette situation d’autant plus qu’actuellement la Banque centrale prévoit Rs 1,5 milliard par an à ce chapitre.
Pour conclure, Xavier-Luc Duval revient sur le problème de la dette publique. Le haut-commissaire de l’Inde Abhay Thakur, a révélé que le gouvernement se porte garant pour 50% de la ligne de crédits indienne de 30 millions de dollars. « Un simple calcul révèle qu’avec les engagements financiers du Metro Express, la dette publique sera alourdie de deux points supplémentaires », lâche-t-il dans ses premiers commentaires publics.

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