Coopération multilatérale : Aide de Rs 380 M de l’UE pour l’emploi, l’éducation et l’innovation

  • Neven Mimica : « L’Union européenne a été le partenaire de Maurice dans le passé et le sera à l’avenir »
  • Pravind Jugnauth plaide pour un accord de partenariat complet entre l’Union européenne et la région de l’Afrique orientale et australe

L’Union européenne (UE) a accordé une aide de l’ordre de Rs 380 M (7,9 millions d’euros) pour le financement d’un programme visant à soutenir la création de l’emploi, l’éducation et l’innovation. Un accord dans ce sens a été signé hier après-midi entre le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, et le Commissaire européen chargé de la coopération internationale et du développement, Neven Mimica, qui est en visite à Maurice dans le cadre d’une tournée en Afrique.
Le Commissaire européen a annoncé que l’octroi de l’enveloppe vise à soutenir la priorité nationale, à savoir « lutter contre le chômage » et faire de Maurice « un pays de l’innovation ». Il poursuit : « Maurice est un partenaire de longue date de l’UE, ce qui a été décisif, à notre avis, dans le succès rencontré par le pays en matière de développement. Nous sommes prêts à continuer à aider Maurice et le programme de 7,9 millions d’euros présenté aujourd’hui est la preuve de notre engagement. Il soutiendra l’emploi, l’éducation et l’innovation et contribuera au but de l’alliance Afrique-Europe, à savoir créer des emplois durables. » Neven Mimica a, par la même occasion, souligné que l’UE « a été le partenaire de Maurice dans le passé et le sera à l’avenir ».
Pour sa part, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a souligné que l’accord signé hier témoigne de « l’excellente relation » entretenue entre Maurice et l’UE. « Nos relations reposent sur les valeurs de démocratie, de bonne gouvernance, de droits humains et de l’État de droit », a-t-il dit. Et d’ajouter : « La présente enveloppe d’aide permettra au gouvernement de poursuivre son programme visant à faire de Maurice un “innovative and knowledge hub”. »
Pravind Jugnauth a rappelé la coopération entre l’UE et Maurice dans différents domaines, dont le commerce, le changement climatique, la formation, l’égalité des genres et le secteur de la pêche. Il a aussi souligné « le rôle moteur » de Maurice dans le cadre des négociations entre la région de l’Afrique orientale et australe et l’UE dans le cadre de l’accord Partenariat économique intérimaire. Le Premier ministre a de plus souligné la volonté de Maurice de conclure un APE complet (“comprehensive agreement”) entre l’Afoa et l’UE.
Pravind Jugnauth a par ailleurs évoqué les discussions en cours en vue de la conclusion d’un accord post-Cotonou, l’actuel accord arrivant à terme l’année prochaine. Il a également fait mention de la stratégie africaine de Maurice et a souhaité un partenariat Maurice-UE pour les investissements en Afrique.
Le programme de 7,9 millions d’euros, signé avec Maurice, vise à rendre « plus efficaces » l’enseignement post-secondaire et la formation professionnelle à Maurice afin de permettre à davantage de jeunes issus de milieux vulnérables d’étudier. Il vise également à renforcer la recherche appliquée et la capacité d’innovation, et ce en rendant possible la collaboration entre le monde académique et l’industrie. Le programme soutiendra en particulier le développement de la recherche sur les nanotechnologies.
Interrogé par Le Mauricien à l’issue de la cérémonie, le Commissaire Mimica a observé que l’accord de Partenariat économique intérimaire constitue un « outil important » pour l’amélioration de l’accès aux marchés européens et celle de la région de l’AfOA. « Maurice joue un rôle important dans ce domaine et souhaite étendre les domaines de coopération. Un accord sera conclu à court terme », a-t-il dit, avant de reconnaître que le secteur des Services financiers est un « pilier économique important » et « fait partie des secteurs qui bénéficient du soutien européen ».
Dans l’après-midi d’hier, le Commissaire Mimica a rencontré le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Hamada Madi, avec qui il a signé un programme régional de 28 millions d’euros « afin d’améliorer la sûreté des ports et la sécurité de la navigation dans la région ».
Ce programme régional pour l’Afrique orientale et australe et l’océan Indien (AfOA-OI), d’un montant de 28 millions d’euros du 11e Fonds européen de développement, sera mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien sur cinq ans. « Le programme régional de sécurité portuaire et de sûreté en mer est un soutien additionnel à la dynamique globale de promotion de l’économie bleue qui constitue pour nos États de l’AfOA-OI une nouvelle frontière de leur développement », a soutenu Hamada Madi.
En ce sens, poursuit-il, « la sécurité maritime est un prérequis indispensable et l’appui de l’Union européenne permet aux États de la région de renforcer les capacités nationales et régionales pour la sécurisation des espaces océaniques, ce qui profitera au commerce, à la croissance et au progrès social ».
Pour Neven Mimica, ce programme de 28 millions d’euros, qui s’inscrit dans le cadre du plan stratégique plus large de l’Union européenne en faveur de la sécurité et de la gouvernance maritimes, « permettra de répondre aux menaces maritimes » en complément des actions existantes, notamment celles engagées par le programme MASE, financé par l’UE et mis en œuvre par les organisations régionales de l’AfOA-OI, dont la COI. « C’est une priorité », a estimé le Commissaire européen.
Il a également détaillé les principaux axes d’intervention du nouveau programme régional, à savoir « le partage d’informations sur le fret maritime et les passagers, l’appui aux services répressifs et aux douanes pour combattre le crime organisé et le risque terroriste, le renforcement des opérations de contrôle, de surveillance et de saisie des cargaisons ou encore la coopération entre les acteurs régionaux ». Le programme de Sécurité portuaire et de sûreté en mer bénéficiera de l’appui technique de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime et d’Interpol.
En amont de l’officialisation du programme régional, le Secrétaire général de la COI et le Commissaire européen ont eu une session de travail qui a témoigné de l’ampleur du partenariat COI-UE et qui leur a permis de discuter des questions de paix et stabilité régionales, de l’avenir du partenariat ACP-UE à l’expiration de l’Accord de Cotonou en 2020 et de l’évolution institutionnelle de la COI.
Lors de sa visite, le commissaire Mimica s’est également entretenu avec plusieurs membres du gouvernement mauricien, à savoir la vice-Première ministre, Fazila Jeewa-Daureeawoo; le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha; la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun; celui de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun; l’Attorney General et ministre de la Justice, Maneesh Gobin; le ministre des Entreprises et des Coopératives, Sunil Bholah; et celui des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Sudhir Sesungkur.

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