COORDINATRICE DE THE MAGIC CIRCUS OF SAMOA : « Le cirque est une école de la vie » selon Shaheen Mohamed 

Le Cirque de Samoa ne laisse personne indifférent avec ses contorsionnistes, ses jongleurs, ses cracheurs de feu ou son avaleuse d’épées. Dans cet univers, à la fois coloré et énigmatique, Shaheen Mohamed, coordinatrice de The Magic Circus of Samoa, a trouvé ses marques. Elle coordonne la mise en place des spectacles du cirque, dont le coup d’envoi sera donné ce samedi au cours d’une soirée de gala à 19h sous le chapiteau de Bagatelle. Le cirque sera à Maurice pendant deux mois et présentera des spectacles qui dureront 2 h 30. Épouse, mère de famille, professionnelle, Shaheen Mohamed parvient à s’organiser. « L’adrénaline est mon moteur et ma force repose sur le relationnel ». Ce contact avec les gens, Shaheen les noue au fil de ses différentes rencontres qu’elle qualifie d’enrichissantes. « Chaque personne est unique et l’attrait intéressant dans le Cirque de Samoa repose sur l’inattendu et les découvertes. Il y a ce mélange et cet échange de culture. Bruno Loyale, le directeur de la troupe, a fait venir trente-cinq artistes, dont dix sont de différentes nationalités. C’est une belle brochette de métissage qui convient parfaitement à notre île plurielle. La première fois que j’ai vu ce cirque, c’était le choc. Une femme cracheuse de feu, c’était du jamais vu. Pour ce spectacle, il y aura Lady Diane, une avaleuse d’épées. La polyvalence, qui règne autour de ce cirque, est à la fois touchante et intéressante. » Un univers prenant Shaheen Mohamed a la tête pleine d’idées et raconte avec le sourire la découverte des talents de Bruno Loyale, dénicheur d’artistes rares. « C’est fascinant de le voir s’occuper d’une école de jonglage en Inde, de voir l’appréhension des gens autour du numéro de la roue de la mort, où une femme est attachée à une roue et un lanceur de couteaux jonglant avec ces lames tranchantes avec une vitesse impressionnante. Un moindre faux pas et c’est la mort. La plupart des spectateurs se cramponnaient à leur siège le coeur haletant. C’est tout un travail d’équipe qui mène à un tel résultat. » Notre intervenante soutient que le cirque est « une école de la vie » où les gens sont formés sur le tas. « Au final, on s’attend à une magnifique mise en scène et à un grand moment de spectacle. J’ai été impressionnée quand j’ai vu une femme du cirque avaler des petits goldfish et par la suite les recracher vivants. Le cirque, c’est un monde d’illusions, de rêve et de détente. Un filon qui demande à être exploité. Le cirque n’est pas qu’un business, c’est aussi l’aspect familial qui entre en ligne de compte. Quand je vois Bruno, le grand bonhomme comme je l’appelle, être proche des artistes quand ils sont malades où quand ils ont le mal de leur pays, je réalise que l’événementiel est aussi une grande famille où notre rôle est de divertir les gens tout en permettant une sortie et un encadrement familial, car c’est lors de ces rares sorties que la famille peut être ensemble. » Shaheen pourrait rester des heures à nous définir cet univers si prenant teinté d’humour, de magie, de moments inattendus… Mère de quatre enfants âgés de 3, 9, 10 et 13 ans, Shaheen Mohamed, au sein de sa petite tribu, trouve que le monde du spectacle est d’un grand apport pour les enfants. « Ma fille a voulu faire de la gymnastique comme sport après avoir vu le premier cirque il y a trois ans. Il nous manque des infrastructures de loisir pour enfants et pour la famille à Maurice. » Shaheen a aussi été à la tête d’un restaurant, Le Sultan, à Port-Louis. « Avec le départ du cuisinier pour la Syrie, son pays d’origine, on n’a pu trouver de remplaçant. C’est la mort dans l’âme qu’il a fallu fermer le restaurant. La cuisine, c’est mon autre terrain de prédilection. J’aime partager avec les amis, la famille, les enfants et surtout recevoir les gens. » Jamais à court de ressources, Shaheen Mohamed voit grand et prévoit pour bientôt un cirque sur patinage. « C’est une grosse organisation à mettre en place, mais avec de la volonté on y arrivera, car il y a une demande pour cela. » Elle décrit le métier de l’événementiel comme « assez rude au départ ». « Il faut faire ses preuves et inspirer de la confiance aux gens. Nous les femmes, on a ce feminine touch, on gère déjà une famille et c’est un atout indéniable pour montrer qu’en étant femme on peut aussi bien réussir dans un milieu professionnel. » Le 9 mai, sous le chapiteau de Bagatelle, il y aura un événement autour du networking des femmes et le rôle de la femme dans l’entertainment. « Trois femmes parleront de leur parcours et le but est qu’il y ait des échanges d’idées. C’est au cours de ces petites soirées qu’on arrive à se développer. La femme mauricienne a beaucoup à apporter à la société, l’important, c’est d’oser. » Le secret de Shaheen est de fonctionner au feeling.

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