COUR INTERMÉDIAIRE – OPÉRATION LAKAZ LERWA LION : Rs 20 000 à l’agresseur du bungalow de Ramgoolam

Le duel à distance sur les incidents au bungalow de Navin Ramgoolam à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 entre la version de Rakesh Gooljaury et celle du leader du PTr a démarré en Cour intermédiaire. Ce procès instruit par le Directeur des Poursuites Publiques, Satyajit Boolell, Senior Counsel, contre l’ancien Premier ministre et deux hauts gradés de la force policière, les Deputy Commissioners of Police Ravine Sooroojebally et Dev Jokhoo, a démarré sur le fond ce matin devant les magistrats Raj Seebaluck et Razia Janoo-Jaunbocus en Cour intermédiaire. Le premier témoin à être entendu n’est autre que Rakesh Gooljaury, ancien partenaire d’affaires de Nandanee Soornack. Une première révélation est que l’agresseur de Navin Ramgoolam dans le bungalow avait emporté une somme de Rs 20 000. Dans sa version des faits, il impute la responsabilité de la fausse déclaration aux deux hauts gradés susmentionnés, qui étaient présents sur les lieux peu après les faits. Après sa déposition en fin de matinée, le Star Witness a été contre-interrogé par Me Gavin Glover, Senior Counsel, au sujet des activités de ses compagnies et d’un déplacement à Paris en 2016.
« Nandanee Soornack m’avait confié que Navin Ramgoolam et elle avaient remis une somme de Rs 20 000 à l’agresseur. Elle a ajouté qu’elle était au lit avec l’ancien Premier ministre dans le bungalow quand ils ont constaté la présence d’un intrus à la fenêtre, qui les regardait. Elle m’a aussi dit qu’ils avaient donné Rs 20 000 à ce voyeur », a déclaré en substance Rakesh Gooljaury. Il a maintenu qu’il ne voulait pas consigner de fausse déclaration au sujet de cette affaire alors qu’il n’était pas présent sur les lieux. « Zot ti dir mwa dir mo kanpman sa. Ki mo ti dan lasam kan en voler inn atak mwa. Je n’étais pas d’accord. Apre zot inn dir mwa pa pou gagn problem. Lerla mo inn dakor », a-t-il ajouté.
Rakesh Gooljaury est également revenu sur une affaire de chèque émis relativement à cette affaire mais que jusqu’ici, malgré sa promesse, Navin Ramgoolam ne lui a pas remboursé la somme. En début de séance, Me Glover a fait un appel pour que le ministère Public ne procède pas avec des Leading Questions.
En fin de matinée, Rakesh Gooljaury, qui a retenu les services de Me Jacques Panglose, a été contre-interrogé par Me Glover. Ce dernier s’est intéressé à un déplacement effectué par le témoin à Paris en 2016. Gooljaury affirme qu’il s’y était rendu pour des raisons de traitement médical. Il affirme ne pas se souvenir s’il était accompagné de son business partner.
Le témoin a aussi été contre-interrogé sur la teneur d’un article publié dans l’édition du 11 janvier 2015 de Week-End au sujet de sa décision de changer sa version des faits. Quand Me Glover a voulu produire une copie de cette édition de Week-End, des objections ont été formulées et la Cour a interrompu momentanément la séance peu avant midi.
Rappelons que l’audition de Rakesh Gooljaury avait fait l’objet d’une motion de la défense, qui avait objecté à ce que Rakesh Gooljaury soit appelé à ce stade du procès alors que plusieurs “formal witnesses”, dont des policiers, n’ont pas encore été entendus. L’homme de loi de Navin Ramgoolam souhaitait que les dépositions du témoin vedette soient produites devant la cour avant qu’il ne vienne déposer.
Dans leur “Ruling”, les magistrats Raj Seebaluck et Razia Jannoo-Jaunbocus ont tranché en faveur de la poursuite. La cour a statué que la poursuite a la liberté de choisir comment mener son procès et qui appeler comme témoin. Les magistrats ont fait ressortir que la cour ne peut uniquement intervenir que dans des cas où il y aurait une grosse injustice.
A ce jour, deux témoins ont été entendus. Il s’agit d’un officier de police et du Business and Corporate Recoveries Manager de la Barclays Bank, Neerunjun Ramtohul. Ce dernier, qui au début de son audition évoquait le secret bancaire pour ne pas répondre à certaines questions de Me Gavin Glover, SC, devait par la suite admettre que dans le dossier Goman Ltd, compagnie de Rakesh Gooljaury, il y avait deux ordres de saisies-arrêts sur l’ordre de la MRA.
Navin Ramgoolam et les deux coaccusés – l’ancien directeur général du National Security Service, le Deputy Commissioner of Police Dev Jokhoo, et l’ancien patron de la VIPSU, l’ex-DCP Ravine Sooroojebally – ont plaidé non coupable du délit de complot dans l’affaire Roches-Noires, où Navin Ramgoolam avait été agressé à coups de tournevis par un individu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 en présence de Nandanee Soornack. Ils répondent d’une charge de “conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief in breach of Section 109 of the Criminal Code”. Navin Ramgoolam est défendu par Me Gavin Glover, SC, sir Hamid Moollan, SC, et Mes Shawkat Oozeer et Hisham Oozeer. Ravine Sooroojebally est défendue par Me Narguis Bundhun et Dev Jokhoo, par Mes Mooloo Gujadhur, Kevin Luckeeram et Shyam Servansingh. La poursuite, elle, est représentée par Mes Mohana Naidoo, Keshri Soochit et Jean-Michel Ah Sen.

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