COUR SUPREME—35 ANS DE PRISON POUR IMMOLATION: Sanjay Luchmun évoque l’isolement des jurés

Condamné le 27 mai 2016 à 35 ans de prison pour le meurtre de sa compagne, Santee Okhil, commis en 2008, Sanjay Luchmun, par le biais de son homme de loi, Me Rama Valayden, a fait appel de sa condamnation et de la sentence. Son cas devrait être entendu aujourd’hui devant l’Acting Chief Justice Eddy Balancy et les juges David Chan Kan Cheong et Nirmala Devat.
Dans ses points d’appels, Sanjay Luchmun estime que les membres du jury « auraient dû être isolés » pour ce procès « de nature hautement émotionnelle ». Évoquant « plusieurs irrégularités », l’appelant est d’avis qu’il « n’a pas eu droit à un procès équitable », jugeant que l’enquête de la police était « incomplète ». Par ailleurs, il relève que le juge n’a pas prévenu les jurés quand l’avocat de la poursuite a fait un discours d’ouverture profondément émotionnel. « The learned Judge was wrong not to correct the opening speech of the prosecution before the jury which was highly emotional », peut-on lire dans le document.
Sanjay Luchmun attire aussi l’attention sur le fait que les jurés ont pris « 70 minutes seulement » pour les délibérations et que le Presiding Judge dans ses directives ne les avait pas informés qu’ils devaient rendre le verdict après un minimum de deux heures de délibération. Les points d’appel se basent également sur certains témoignages clés lors du procès, notamment celui du médecin légiste, le Dr Maxwell Monvoisin, et celui du fils de la victime, Sandeep Gones. « The learned Judge erred in law by not addressing septicemia as being the cause of death of Mrs Santee Okil as per the testimony of Dr Monvoisin during cross examination », soutient l’appelant. Il estime de plus que le juge « n’a pas donné les directives appropriées aux jurés » quant au témoignage de Sandeep Gones qui, selon Me Rama Valayden, « n’était pas apte à déposer » vu son état de santé mentale.
Le procès de Sanjay Luchmun avait débuté devant les Assises le 11 mai 2016. Celui-ci avait plaidé non coupable à une charge de “manslaughter” et un panel de jurés, composé de sept hommes et deux femmes, avait été constitué. Durant deux semaines, une quinzaine de témoignages ont été entendus. Le témoin clé de cette affaire, le fils de la victime, atteint de trisomie 21, avait déclaré en cour que « c’est Sanjay Luchmun qui avait mis le feu à sa mère ». Lors de sa plaidoirie, Me Rama Valayden devait demander aux jurés de ne pas prendre en considération ce témoignage compte tenu de l’état de santé mentale de Sandeep Gones. Après les délibérations, le 24 mai 2016, à une majorité de huit contre un, les membres du jury ont conclu que le receveur de 41 ans avait, en 2008, brûlé vive sa compagne âgée de 38 ans. Le 27 mai 2016, le juge Benjamin Marie-Joseph l’avait alors condamné à 35 ans de prison.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -