Coût de la vie | De 2012 à 2017 : le panier de la ménagère à Rs 28 820

  • Les principales composantes des dépenses : alimentation et boissons non-alcoolisées (25%), le transport (15%) et les factures du CEB, de la CWA et le loyer (11%)
  • Les ménages consacrent Rs 11 sur chaque Rs 100 pour les boissons alcoolisées et cigarettes
  • Un Mauricien sur dix vit avec des revenus de Rs 7 497 par mois, soit sous le seuil de pauvreté

De 2012 à 2017, le coût du panier de la ménagère a augmenté de 21,6%, passant de Rs 23 710 à Rs 28 820. C’est ce qu’indiquent les statistiques préliminaires du dernier Household Budget Survey de Statistics Mauritius avec un “proviso” que la hausse réelle ne serait que de 10,4% compte tenu de la hausse de l’inflation de 13,3% sur la période en question et de la réduction de la taille des ménages (de 3,5 à 3,4). Les principales composantes des dépenses des familles sont l’alimentation et les boissons non-alcoolisées, avec 25% des dépenses mensuelles, le transport, avec 15%, les factures du Central Electricity Board, de la Central Water Authority et le loyer représentant 11% alors que la part des boissons alcoolisées et du tabac est de 11% également, soit Rs 11 sur chaque Rs 100 dépensées.
Menée en 2017 et couvrant un échantillon de 7 000 familles, l’étude de Statistics Mauritius a établi que les revenus disponibles mensuels moyens d’un ménage (3,4 personnes) a augmenté de 25,1% entre 2012 et 2017, passant de Rs 29 420 à Rs 36 810. Si on fait abstraction de l’inflation sur la même période, la hausse se situe à 13,7%.
L’étude indique que les revenus disponibles mensuels médians sont passés de Rs 21 850 en 2012 à Rs 28 250 en 2017, ce qui signifie que 50% des ménages touchent moins de Rs 28 250. Statistics Mauritius fait ressortir que l’inégalité des revenus a diminué sur les cinq dernières années. La part des revenus totaux des 20% des ménages se trouvant au bas de l’échelle s’est accrue, passant de 5,3% à 5,7%. Parallèlement, la part des revenus totaux des 20% des ménages se trouvant en haut de l’échelle a été en baisse, soit de 47,5% à 46%.

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Un tableau montrant la répartition des revenus mensuels disponibles par catégorie de ménages fait voir qu’en 2017, 6,9% des ménages vivaient avec un montant de moins de Rs 9 000, contre 11,8% en 2012. Ce même tableau indique que 31,3% des ménages avaient des revenus disponibles mensuels de moins de Rs 20 000 en 2017 par rapport à 44,3% cinq ans plus tôt. Ainsi, plus de deux tiers des ménages disposaient de revenus mensuels supérieurs à Rs 20 000 en 2017. On observe également que 4,3% des ménages se trouvaient dans la fourchette de revenus disponibles de Rs 100 000 ou plus et que le pourcentage a augmenté comparativement à 2012 (2,5%). De plus, cette même catégorie de ménages se partageait 16,7% des revenus totaux en 2017, contre 12,8% en 2012.
Pour ce qui est des dépenses moyennes mensuelles des ménages, soit l’équivalent du budget de la ménagère, l’étude de Statistics Mauritius relève qu’elles sont passées de Rs 23 710 en 2012 à Rs 28 820 en 2017 (+21,6%). Procédant à un ajustement du montant pour les besoins de l’inflation, Statistics Mauritius estime à 10,4% la hausse réelle sur la période 2012-2017. Le relevé sur les dépenses mensuelles moyennes montre que les produits alimentaires et les boissons non-alcoolisées (Rs 7 140) constituaient en 2017 le plus gros des dépenses, soit 24,8%, mais comparativement à 2012 (27,4%), leur part dans les dépenses totales a diminué. Les dépenses de consommation de boissons alcoolisées et de cigarettes ont augmenté sur la même période, se chiffrant à Rs 3 180 en 2017, contre Rs 2 290 en 2012, la part dans les dépenses totales subissant aussi une augmentation, soit de 9,7% à 11%.

Statistics Mauritius fait également ressortir que la part des dépenses totales consacrée à l’item “Communication” a été plus importante (elle est passée de 3,9% à 4,4%) du fait des montants accrus consacrés, entre autres, aux appels sur téléphone portable et à l’Internet.
L’analyse des données présentées par Statistics Mauritius établit que les dépenses de consommation dans les restaurants/hôtels ont grimpé de 49,1%, que le budget alloué à l’éducation a fait un bond de 34,6% (d’une moyenne de Rs 1 070 en 2012 à Rs 1 440 en 2017) du fait principalement des frais universitaires plus élevés, que les dépenses inscrites sous l’item “Produits et services divers” ont aussi subi une forte progression (+49,5% à Rs 1 450), les ménages ayant eu surtout à faire provision pour un budget d’assurance médicale. Pour ce qui est de la catégorie “Logement/Eau/Électricité/Gaz”, les dépenses mensuelles moyennes ont été en hausse de 12,2% sur la période 2012 à 2017 mais la part de cet item dans les dépenses totales a diminué, passant de 12,1% à 11,1%.
Statistics Mauritius souligne par ailleurs que les salaires et gages (Rs 25 850) représentaient en 2017 70% de la totalité des revenus disponibles mensuels moyens (Rs 36 810) des ménages. Comparativement à 2012, ce pourcentage est resté inchangé. En revanche, la part des revenus totaux sous forme de transferts (pensions et autres allocations sociales) a augmenté, se chiffrant à 19,3% en 2017, contre 13,8% en 2012. « Transfer income increased significantly by 74.6% from Rs 4,220 per month in 2012 to Rs 7,370 in 2017. This change is explained by the high increase in the level of pensions rates coupled with an increase in the number of beneficiaries », explique Statistics Mauritius.

Quelque 36 100 familles en situation de pauvreté relative

Selon les données recueillies par Statistics Mauritius lors de la 10e étude du budget des ménages, il est estimé que 36 100 familles se retrouvaient dans une situation de pauvreté relative en 2017, contre 33 600 familles en 2012, et ce en raison de la croissance démographique. La pauvreté relative est calculée sur la base de 50% des revenus mensuels médians par adulte. Tenant compte des résultats du dernier exercice sur le budget des ménages, Statistics Mauritius a estimé à Rs 7 497 le montant pour un adulte, comparativement à Rs 5 652 en 2012. La “poverty line” pour un ménage moyen (deux adultes et deux enfants âgés de moins de 16 ans) est fixée à Rs 17 657 en 2017.

Selon l’estimation de Statistics Mauritius, 9,4% de la totalité des ménages étaient en situation de “relative poverty” en 2017, comme en 2012. Cependant, l’estimation concernant le nombre de personnes en pauvreté relative est passée de 122 700 en 2012 à 130 500 en 2017. En pourcentage de la population totale du pays, le taux est passé de 9,8% en 2012 à 10,3% en 2017 du fait de la taille plus grande des familles pauvres.
Cependant, Statistics Mauritius argue que les indicateurs pris en compte pour établir la pauvreté relative ne sont « pas appropriés » pour un suivi de l’évolution du niveau de la pauvreté au fil des années. « A poverty threshold which is fixed at a point in time and adjusted for price changes is more appropriate », affirme Statistics Mauritius. En l’absence d’un tel seuil, on peut, selon cette dernière, utiliser la “Relative Poverty Line” fixée après chaque étude sur le budget des ménages. L’exercice effectué par Statistics Mauritius fait voir que le niveau de pauvreté a tendance à baisser dans le pays.

En 2017, il est estimé que 20 900 ménages se retrouvaient sous le seuil de pauvreté, fixé à Rs 6 404 par adulte, contre 33 600 en 2012 pour un seuil de Rs 5 652. Le pourcentage des ménages se trouvant dans une telle situation est ainsi en recul, soit de 9,4% à 5,5%. Quant au nombre de personnes concernées, le nouveau calcul de Statistics Mauritius indique que 79 300 Mauriciens (6,3% de la population) étaient « below the line » en 2017, contre 122 700 (9,8%) en 2012.

Changements dans le panier du CPI

Les poids de plusieurs catégories de produits et services dans le panier de l’indice des prix à la consommation (CPI) ont subi des changements dans le sillage de l’exercice sur le budget des ménages entrepris en 2017 et en fonction de l’évolution des dépenses consacrées aux différents items. Sur un poids total de 1 000 fixé pour le panier, Statistics Mauritius attribue désormais à la catégorie des produits alimentaires/boissons non-alcoolisées un poids de 248, contre 273 en 2012. Ce changement découle d’un poids réduit fixé pour divers produits (pain/céréales, viande, lait/fromage/œufs, huiles de cuisine et légumes, entre autres). En revanche, le poids des boissons alcoolisées/cigarettes a été relevé, passant de 96 à 110, en raison d’un « higher weight for beer ». S’agissant de la catégorie “Logement/Eau, Électricité/Gaz”, le poids a été réduit, soit de 120 à 112. Statistics Mauritius rapporte que les poids du loyer et du gaz ménager ont diminué.
Concernant les hôtels et restaurants, le poids est passé de 45 à 54, une augmentation provoquée surtout par un poids plus important attribué aux mets préparés et autres collations.

Le recours à des appels sur téléphone portable et à l’Internet a aussi eu pour effet de faire monter le poids de ces services sous l’item “Communication” alors que sous celui de l’éducation, une hausse a également été enregistrée (le poids est passé de 45 à 50), les données officielles indiquant un poids plus conséquent pour les frais universitaires, même si le poids pour les leçons particulières, lui, a diminué

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