DANSE CONTEMPORAINE—AKEEM ALIAS WASHKO: La danse : une « fenêtre sur l’existence »

Chorégraphe, danseur et metteur en scène de la Compagnie « Uni’Son », le Comorien Akeem H. IBRAHIM considère que la danse inclut non seulement la pratique artistique du danseur mais aussi un travail sur l’histoire. Avant d’entamer une tournée à la Réunion du 17 au 29 mai 2017 avec son spectacle « Dur D’y Croire » ( Prix spécial du Jury au festival Passe portes à Maurice pour sa qualité artistique et sa démarche humaine, meilleure création artistique de l’année 2016 aux Comores), Akeem continue d’interroger le rapport à la société, le corps et d’autres matières, lumière, vidéo.
Pour la première fois, un spectacle créé aux Comores acquiert une dimension internationale en passant par les grands théâtres. Mais comme Akeem met constamment en jeu ses repères et que tous ses matériaux sont originaux, il travaille actuellement sur « Jusqu’à L » (duo pour un danseur et la lumière, création 2017). Une création qui lui a saisi aux épaules.
Le chorégraphe aborde les préoccupations artistiques qui le poussent à tisser un lien avec le spectateur : « Je puise beaucoup dans les problèmes de société … c’est à travers l’art qu’on arrive à changer les choses, dans l’archipel ou de manière générale. Quand je crée un spectacle, c’est pour toucher le maximum de spectateurs, pour ouvrir des fenêtres sur le monde… ».
La particularité de sa compagnie c’est d’intégrer les jeunes Comoriens dans sa création. Sa Cie est fondée sur les valeurs de respect, fraternité, reconnaissance mutuelle, dynamique d’ouverture. L’objectif : mettre en lumière des jeunes à la recherche de leur identité propre, les encourager à avoir confiance en eux.
Le travail de Akeem s’inspire du mouvement. Le corps intervient comme outil de base, « on expérimente les potentialités du corps… après c’est du plus… »
Gestes techniques, poétiques, il collecte ses histoires dans les déterminants politico-sociaux, dans ses expériences. Il essaie d’aller au-delà de la danse, d’élargir la palette des mouvements, de faire parler le corps qui souffre, de développer un langage verbal chez les jeunes, intégrer une petite histoire dans la grande Histoire. La notion de multiplicité lui semble importante. Ii aimerait que tout soit représenté. Le corps interne, les corps externes, les espaces sensibles l’intéressent.

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