DANSE CONTEMPORAINE: Instinct, animalité, distorsions

L’une des qualités de la compagnie Yann Lheureux est la curiosité : un besoin d’aller vers l’autre, de dialoguer, un désir de création et de déplacement. Cette envie d’aller voir ailleurs (Lheureux s’est produit en Corée du Sud en 2010) a donné lieu à un beau spectacle en deux parties, présenté au Théâtre Serge Constantin, samedi dernier, pour l’ouverture de la saison culturelle 2012 de l’IFM. Le spectacle présenté est le fruit d’une rencontre entre danseurs et chorégraphes à la croisée des genres et des territoires. Yann L’hereux a animé une résidence d’une semaine à Maurice au sein de la compagnie S. R Dance de Stephen Bongarçon et avec le danseur Jason Louis de la Cie Dansecité. Yann L’heureux et Stephen Bongarçon travailleront ensemble pour créer une équipe Océan indien réunissant des danseurs malgaches, réunionnais et mauriciens pour une représentation avec la Biennale des Arts de Dakar au début de mai 2012. Une manière d’installer cette collaboration avec Maurice dans la durée avec une première visite à la Réunion.
Instinct se nourrit beaucoup du dialogue et de l’improvisation. Esthétique du geste dans la danse, énergie : il y a aussi une réflexion sur ce que le corps peut produire. Dans un décor inexistant, Instinct s’impose comme un spectacle d’une fraîcheur jubilatoire. Des actions répétitives, une mise sous tension, des motifs récurrents avec des interruptions pour relancer le mouvement et faire de la pièce une création vivante. La puissance et l’intensité des danseurs procèdent d’une composante du spectacle : l’instinct. Le corps soumis à l’exécution mécanique. Comment ne pas y lire notre part d’animalité, nos vies décryptées et mises sous tension?

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