DÉBATS SUR LE MINI-AMENDEMENT : Alan Ganoo, « La réforme est un défi allant au-delà des intérêts politiques »

Pour le député mauve Alan Ganoo, le mini-amendement est un pas vers une réforme du système électoral lui-même. Il a rappelé que le gouvernement actuel n’a pas de mandat pour cette réforme et que c’est pour cette raison qu’il a fallu trouver un « effective remedy ». Alan Ganoo a dénoncé certains propos tenus à l’Assemblée qu’il qualifie de « sectaires et dangereux » pour la société. Il a invité chaque citoyen à construire l’unité nationale. Le No 2 du MMM a également justifié sa présence sur le comité Faugoo, rappelant que le MMM avait, en 1996, proposé le rapport Sachs.
« La réforme électorale est un défi allant au-delà des intérêts politiques », selon Alan Ganoo. Le député du MMM en a profité pour répondre à quelques critiques sur le travail du comité qui a préparé le mini-amendement. « Ceux qui disent que le bill n’est pas conforme à la section 2 de la Constitution doivent savoir que la section 47(5) fait provision pour toute modification ou suspension. Beaucoup de lois ont ainsi été suspendues dans le passé. »
En ouverture de son discours, Alan Ganoo a fait un rappel des conditions ayant mené à la mise en place du Best Loser System. « Ce système fait suite aux événements pénibles et sans précédent qui avaient terrassé la population mauricienne. La société d’alors était profondément divisée. Il fallait trouver un système pour rassurer toutes les composantes de la population. Il a fallu un long processus, souvent marqué par des deadlocks, avant d’arriver à un système qui a permis d’assurer la stabilité sociale. Le BLS a été un mal nécessaire. Le challenge aujourd’hui, c’est de trouver un système basé sur un programme politique et non sur l’histoire ancestrale. »
Alan Ganoo reconnaît que le BLS a de nombreuses faiblesses, ce qui a donné lieu à des critiques. Aujourd’hui, dit-il, « il est temps de construire l’unité nationale », ajoutant que « cette responsabilité incombe à chaque citoyen ». Et de souligner que des experts comme le Pr Carcassone ou Rama Sithanen ont trouvé qu’il « faut maintenant trouver un système alternatif pour assurer la représentation des minorités ». L’idéal, selon le député du No 14, serait de venir avec le projet de loi sur la réforme électorale. « Mais on n’a pas de mandat pour cela actuellement. C’est pour cela qu’il faut trouver un “effective remedy” en attendant d’aller aux élections et avoir l’avis de la population. »
Parlant de sa présence dans le comité Faugoo, Alan Ganoo a expliqué que le MMM avait proposé le rapport Sachs. « Quel autre parti avait préparé un projet de réforme ? » s’est-il demandé, avant d’ajouter que le MMM ne cherchait pas de « unfair advantage », mais que sa place était tout simplement « légitime » sur ce comité. Il s’est dit également « fier » qu’après 12 élections, des citoyens pourront participer à une élection en se présentant comme Mauriciens.
Les critiques et les craintes autour de cet amendement, selon Alan Ganoo, sont « le résultat de la peur instillée par la tenue de certains propos ». Tout en reconnaissant que le BLS a fait ses preuves pendant de longues années, il est d’avis qu’il faut aujourd’hui un système cadrant avec la réalité de la politique contemporaine. « La lutte contre le communalisme doit être un effort national. » Faisant une rétrospective remontant à 1982, où le MMM avait pour la première fois apporté un amendement au système, il a souligné que la modification de deux mots avait permis « une grande avancée ». Il a toutefois déploré le fait qu’une année plus tard, il y  avait eu un climat social « tendu en raison de certaines attaques ».
Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, « il a fallu que l’UNHR Committee vienne nous remettre devant nos responsabilités ». Il poursuit : « L’État n’a d’autres choix que d’opter pour un “effective remedy”. Maurice a un bon “track record” en ce qui concerne le respect des lois internationales. » Alan Ganoo a, au passage, égratigné Xavier-Luc Duval pour avoir suggéré un nouveau recensement mentionnant la déclaration de l’appartenance communale. « Cela aurait été dangereux pour notre société. En ce qui concerne les références aux États-Unis et à l’Australie, ces pays ont de solides enquêtes sociologiques. Ce n’est pas comparable. »
Le député MMM regrette également que certains aient proposé d’allonger la liste au-delà de quatre communautés, « disant même ne pas se reconnaître dans une des quatre communautés présentes » dans le système. « Cela aurait causé une violence sociologique. »
Alan Ganoo en a ainsi profité pour critiquer certains propos tenus à l’Assemblée dans le cadre de ces débats. Il a souligné que l’une des grandes bases de la démocratie est la paix sociale. « Les dérives sectaires sont inconcevables. Il nous faut inculquer l’unité nationale à nos enfants. Nous avons pour mission de faire de l’égalité des chances une réalité et de combattre les dérives communales. »

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