Demain nous appartient

Deux jeunes ayant défrayé la chronique cette semaine méritent toute notre attention. Il s’agit de Greta Thunberg, Suédoise âgée de 16 ans seulement, une fervente activiste écolo, qui a laissé éclater son indignation lors du Climate Action Summit, le week-end dernier. Et notre compatriote, Lalita Anousha Purbhoo-Junggee, jeune entrepreneuse, qui était également au sommet de New York, où elle s’est distinguée en présentant ses projets à caractère écologique, Sakili et Recycle-moi. Deux jeunes femmes déterminées — il faut savoir que Greta Thunberg a donné naissance au mouvement « Fridays for future » autour du globe — et très engagées dans leurs pays respectifs, et ailleurs également. Il convient de noter que Anousha Purbhoo-Junggee, lauréate du Total Startupper 2019, était l’unique représentant de Maurice dans la centaine des jeunes activistes venant du monde entier à participer à ce sommet ! Une double distinction pour cette jeune d’origine modeste, qui tient à contribuer à faire avancer son pays.

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L’exemple de ces deux jeunes, qui se distinguent par leur courage et leur persévérance dans leurs domaines respectifs, mérite pleinement d’être salué. On taxe plutôt souvent et assez facilement les jeunes, de manière générale, d’être passifs, spectateurs plutôt que d’être acteurs. Voilà donc deux jeunes femmes qui s’érigent en modèles — ce dont tous les jeunes du monde entier ont cruellement besoin en ces temps où la consommation et la course après le matériel ont relégué les valeurs et les principes au dernier rang.

À Maurice, comme partout dans le monde, l’urgence d’une réaction intelligente, massive et adéquate à la question urgente du changement climatique interpelle, fédère, mobilise et amène à réfléchir. Où Greta Thunberg et Anousha Purbhoo-Junggee se distinguent encore plus, c’est qu’elles sont passées à l’action, chacune dans sa sphère de prédilection, et pas de manière anodine. Que l’on soit influenceuse ou entrepreneuse, l’heure est effectivement à la concrétisation des idées, au passage à l’acte, et ce, dans un but avoué d’une part, de contribuer à arrêter les gaspillages et les extravagances, et de l’autre, de bâtir un lendemain meilleur qui profitera à tout un chacun. Où ces jeunes femmes méritent encore plus notre admiration et que leur exemple soit émulé, repris par d’autres, dans leurs secteurs et domaines concernés, c’est dans le sens de la responsabilité dont elles font preuve. Que l’on interpelle nos décideurs sur des projets qui ne collent pas aux réalités et aux priorités des citoyens — comme le Metro Express chez nous, ou la politique d’immigration de Donald Trump aux States —, ou que l’on se lance dans des entreprises destinées à, d’une part protéger nos enfants, et de l’autre, leur assurer un avenir meilleur, voilà autant de bons et solides exemples, prouvant que les jeunes sont conscients que demain leur appartient, et qu’il est grand temps d’ouvrir la voie.

Ce qui nous amène aussi vers le Children’s Bill récemment présenté au Parlement. Un projet de loi « long overdue », en effet, puisqu’il concerne nos enfants et nos adolescents; tant ceux qui mènent une existence normale, classique, que ceux qui se retrouvent dans des abris, des structures d’accueil, des institutions pénitentiaires, entre autres. S’il a été salué dans l’ensemble, tant par les politiques de tous bords que les observateurs sociaux, il convient de relever que ce projet de loi présente certaines faiblesses qui requièrent une attention spéciale, et sur lesquelles la société civile a déjà attiré l’attention. Car, en effet, l’âge de mariage prête toujours à confusion; le Children’s Bill ne vient pas clairement interdire le mariage ‘précoce’, le mariage des enfants, qui reste permissible avec l’aval des parents/adultes responsables d’eux. Cette « pratique », doit-on le rappeler, entraîne des séquelles et des répercussions non-négligeables, tant physiquement, sur le corps des jeunes concernés, surtout des filles, que psychologiquement, mais également dans leur environnement immédiat, puisqu’un mariage entraîne souvent une grossesse, donc élever un enfant quand on l’est encore soi-même… On ne peut que souhaiter que les responsables concernés trouvent un terrain d’entente et qu’une solution adéquate soit dégagée pour mettre fin à ce litige.

Husna RAMJANALLY

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