Détournement allégué de Rs 3 Md : 2 terrains achetés par JMLS dans le viseur

  • Une Notice On Arrival pèse sur Delphine Ngoy à l’aéroport SSR pour les besoins de l’enquête sur le détournement allégué des fonds du Suisse Eric Freymond

L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et le Central CID progressent ces jours-ci dans les deux enquêtes menées parallèlement sur le volumineux dossier de détournement de fonds allégués de l’homme d’affaires suisse Eric Freymond. Le montant en jeu est de Rs 3 milliards.

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Dans le cadre des relevés des transactions effectuées par les protagonstes-clés de l’axe Ramalingom Rungassamy et Ramen Sawmynaden, qui aurait détourné des fonds d’investissement valant jusqu’à Rs 3 milliards, la fille du couple Rungassamy, Delphine Ngoy, intéresse de plus en plus les enquêteurs.

Les derniers éléments versés dans le dossier à charge font état d’une transaction controversée impliquant Delphine Ngoy et la compagnie du bookmaker Jean Michel Lee Shim, JMLS Co Ltd, dans la vente de deux terrains dans la région de Quatre-Bornes en 2017 au coût de Rs 80 millions.

Selon des documents légaux, qui sont mis en avant dans cette affaire, la procuration de la fille des Rungassamy avait déjà été révoquée lors de cette transaction immobilière qu’elle n’avait pas le droit d’entériner ce “deal”. Par ailleurs, si Delphine Ngoy intéresse l’ICAC, le CCID a de son côté lancé une Notice On Arrival à l’aéroport SSR pour signaler le retour au pays de Delphine Ngoy, car sa version des faits est « très attendue ».

En effet, la vente entre le couple Ramalingom Rungassamy et la compagnie de Jean Michel Lee Shim, JMLS CO Ltd, pour un terrain de 2029 m3, situé rue St Jean, à Quatre-Bornes, remonte au 9 juin 2017. La deuxième vente entre les deux parties est intervenue en moins de deux semaines après, soit le 22 juin 2017, pour une propriété du côté de Trianon. Les deux ventes ont été validées par celle qui aurait fait croire qu’elle détenait la procuration légale pour cette vente au nom des Rungassamy, la fille du couple, Delphine Ngoy. Le montant total au centre de ces deux transactions s’élève à Rs 80 millions.

Le hic qui remet les enquêteurs de l’ICAC et du CCID sur cette transaction est l’apparition d’autres documents légaux en date d’avril 2017 dans lesquels les parents de Deplhine Ngoy attestent qu’ils entament les procédures nécessaires « afin de révoquer la procuration générale conférée le 17 février 2017 à Delphine Ngoy ».

Les enquêteurs de l’ICAC aussi bien que ceux du CCID se retrouvent ainsi en face d’une nouvelle controverse, qui s’invite dans les enquêtes en parallèle menées sur les allégations de blanchiment d’argent et de détournement des fonds du Suisse Eric Freymond par notamment ses partenaires initiaux, le couple Ramalingom Rungassamy. Celui-ci a même par la suite mêlé l’ancien banquier de la SBM, Ramen Sawmynaden, à leurs transactions émanant des investissements de l’homme d’affaires étranger.

L’ICAC et le CCID devraient à présent tirer au clair les dessous de ces ventes de terrains à Quatre-Bornes à JMLS Co Ltd. Et de conclure si celles-ci font partie des moyens utilisés dans cette Saga de détournement de Rs 3 milliards.

Notice on Arrival

Dans la conjoncture, une Notice on Arrival pèse sur Delphine Ngoy à l’aéroport SSR, car le CCID ainsi que l’ICAC ont besoin de sa version des faits. La commission anti-corruption avait précédemment procédé aux saisis de deux appartements de Société Wolmar Sur Mer dont les actions appartiennent à la fille des Rungassamy. La démarche de la commission anti-corruption devant la Cour suprême concerne les « parts sociales » que la principale concernée détient dans cette compagnie et qui lui donnent les droits exclusifs des appartements A3 et A4 de Cap Ouest Sunset Beach.

L’ICAC s’est intéressé à ces propriétés depuis que Jensy Sabapathee a déposé des éléments compromettants découlant de l’affaire des Rs 3 milliards du ressortissant suisse, qui avait confié à des Mauriciens des sommes d’argent pour investir à Maurice. Avec les dénonciations de Sabapathee, qui ferait partie du protocole d’accord entre le Suisse et les Mauriciens liés à ces investissements, l’ICAC s’intéresse aux sources de financement de Delphine Ngoy dont les parents auraient eu des différends avec l’ex-banquier de la State Bank of Mauritius, le cambiste et promoteur immobilier, Ramen Sawmynaden.

De sources concordantes, dans les milieux de ces enquêtes, on apprend que les responsables de Cap Ouest Sunset Beach ont aussi été entendus par les enquêteurs au sujet des investissements de presque Rs 53 millions par Ramen Sawmynaden, dont un appartement et une “penthouse”. Des procédures de saisie ne sont pas à écarter dans les jours à venir ainsi que d’autres rebondissements dans l’enquête, avec notamment la convocation de Sawmynaden au CCID.

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