DETTE PUBLIQUE : Toujours à hauteur de 65% du PIB

L’un des premiers dossiers que devrait aborder le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre des Article IV Consultations se déroulant actuellement pourrait être la dette publique. Les dernières statistiques postées sur le site web du ministère des Finances  au cours de la semaine écoulée indiquent que la public sector debt par rapport au Produit intérieur brut demeure à hauteur de la barre des 65%, soit plus Rs 16 milliards en une année. Même au terme des derniers amendements apportés à la Public Debt Act sous la Finance Act 2017, modifiant les règles du jeu, cet indicateur est considéré comme étant « on the high side ». Les prévisions sont que l’endettement public per se continuera à progresser car pour l’exercice financier se terminant au 30 juin de l’année prochaine, en vue de satisfaire les government borrowing requirements, la Banque de Maurice prévoit d’émettre des government securities pour un montant de Rs 45,2 milliards, portant la dette locale à environ Rs 240 milliards, excluant la dette étrangère et la public enterprise total debt de l’ordre de Rs 70 milliards. Dans un autre registre, l’excess liquidity continuera à préoccuper les membres du Monetary Policy Committee de la Banque de Maurice, qui se réunira le 6 septembre.
La mission du FMI, qui passe actuellement en revue les principaux paramètres économiques, pourra difficilement occulter le phénomène de l’endettement public, qui enregistre une nette progression depuis les dernières Article IV Consultations, avec le rapport rendu public le 22 mars 2016. Depuis cette dernière date au 30 juin dernier, la dette publique a augmenté de Rs 23 milliards. C’est ce que révèlent les données publiées par le ministère des Finances. Les 290 milliards d’endettement représentent  64,9% du PIB contre 64,2% à la fin de mars de l’année dernière.
Toutefois, le ministère des Finances prend le soin de publier un autre tableau consacré à la public debt for the purpose of debt ceiling avec un montant inférieur de près Rs 40 milliards, soit un total de Rs 251 milliards, représentant 56,2% du PIB, toujours au-dessus de la limite imposée par le FMI et la Banque mondiale de 50% au 31 décembre 2018. Les Rs 290,1 milliards se répartissent comme suit :
Government Securities : Rs 204,8 milliards, dont Rs 25,8 milliards de treasury bills et autres short term borrowings, Rs 51,9 milliards de treasury notes, de Rs 48,5 milliards de five-year GoM bonds et Rs 78,5 milliards d’autres long term bonds
Dette étrangère : Rs 46,2 milliards, dont Rs 41,6 milliards d’instruments financiers à moyen et long termes
Public Enterprises Total Debt : Rs 24,6 milliards, dont Rs 11,5 milliards d’external guaranteed debt.
Des government securities en vue de stériliser des excès de liquidités de Rs 14,4 milliards, soit Rs 4 milliards de plus qu’en mars 2016, viennent se greffer sur les détails susmentionnés. Pour l’exercice financer en cours, le ministère des financier, de concert avec la Banque de Maurice, a pris la décision de doubler le montant des émissions de government bonds, passant de Rs 20,8 milliards en 2016-17 à Rs 45,2 milliards pour cette année.
Le programme annoncé par la Banque de Maurice confirme que jusqu’à  juin de l’année prochaine,  douze auctions pour ces Rs 20 milliards sous le three-year benchmark treasury notes sont prévus avec des montants variant de Rs 1,6 milliard à Rs 1,8 milliard.
En sus de ces Rs 20 milliards, la Banque de Maurice devra émettre des  five-year benchmark government of Mauritius bonds de Rs 14 milliards contre Rs 6,8 milliards l’année dernière. Les opérations se dérouleront en  en sept étapes, soit Rs 2 milliards lors de chacune des émissions et également  Rs 11,2 milliards de long term bonds, comme suit :
23 août : Rs 1,8 milliard sous forme de ten-year bonds
13 septembre : Rs 1,5 milliard de twenty-year bonds
8 novembre : Rs 1,8 milliard de ten-year bonds
17 janvier 2018 : Rs 1,5 milliard de fifteen-year bonds
7 mars :  Rs 1,9 milliard de fifteen-year bonds inflation indexed et
9 mai : Rs 1,5 milliard de twenty-year bonds.
En sus de l’évolution de la dette publique, la Banque de Maurice et le FMI ne rateront pas l’occasion pour faire des commentaires sur la problématique d’excess liqudity avec Rs 15 milliards de government securities pour les besoins de la mopping up operation. Les procès-verbaux de la dernière réunion de cette instance note que « the Monetary Policy Committee reviewed the level of excess liquidity in the banking sector and considered the measures taken by the Bank to be appropriate. Members noted that the Bank would pursue its efforts to bring down the level of excess liquidity to a tolerable level prior to the implementation of the new monetary policy framework.» Auparavant, le Monetary Policy Committee avait pris note du fait que « excess reserves peaked at Rs 13,6 billion on 25 April 2017 and total outstanding instruments issued for liquidity management purposes stood at Rs 64.5 billion as at 3 May 2017. »
Depuis, les chiffres ont dû être révisés à la hausse. Toujours au chapitre des liquidités excédentaires, lors de la prochaine réunion du 6 septembre, la Banque de Maurice pourrait analyser en anticipation les effets de l’injection de quelque Rs 20 milliards dans le cadre de la réalisation du projet métro express. D’aucuns affirment qu’avec 55% des coûts de ce projet dans le circuit local, la Banque de Maurice devra se préparer à investir davantage pour le mopping up.

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