DEUXIÈME RÉPUBLIQUE—PAUL BÉRENGER: « Ni Premier ministre marionnette ni Président vase à fleurs »

« Le meilleur équilibre possible existera entre les pouvoirs du Président et ceux du Premier ministre dans le cadre de la IIe République », a affirmé hier le leader du MMM, Paul Bérenger, qui est revenu sur l’équilibre des pouvoirs entre les titulaires des deux postes dans le cadre de la IIe République annoncée par l’alliance MMM-PTr. « C’est le meilleur équilibre possible entre les pouvoirs du Président et ceux du Premier ministre », a-t-il lancé.
« Le Président aura des pouvoirs importants, mais le Premier ministre maintiendra tous ses pouvoirs », a expliqué Paul Bérenger, soutenant que cet équilibre est bon pour la démocratie, la modernité et l’approfondissement sérieux de la démocratie. « Il y a une volonté de réussir à faire de Maurice un pays phare et toutes les conditions sont réunies ».
Égratignant au passage une section de la presse, le leader du MMM est revenu sur l’équilibre des pouvoirs entre le Président de la République et le Premier ministre, dénonçant ce qu’il considère être « les manipulations et les faussetés qui ont été véhiculées dans une section des médias » et a souligné qu’en vérité « un excellent équilibre a été trouvé ». Il a, dans ce contexte, rappelé les cinq pouvoirs additionnels dont disposera le président de la République dans le cadre de la IIe République. En premier lieu, le président aura le pouvoir de dissoudre le Parlement, comme c’est le cas en Inde depuis 1947. « Il est évident que le président prendra toutes les données en considération avant de dissoudre l’Assemblée nationale. Ce pouvoir est essentiel pour le rôle du président aussi bien à Maurice qu’en Inde. Il pourra dissoudre le Parlement soit à la demande du Premier ministre soit si les circonstances le demandent, comme c’est le cas en Inde ». M. Bérenger ajoute que le Président aura la possibilité de présider le Conseil des ministres quand il le souhaite. De plus, le Premier ministre accordera toutes les considérations voulues à une demande éventuelle du Président de révoquer un ministre pour de bonnes raisons. D’autre part, le Président, en étroite collaboration avec le Premier ministre, sera responsable de la politique étrangère du pays. Finalement, les pouvoirs de nomination du Président de la République ont été augmentés.
Déjà, a affirmé Paul Bérenger, le Président de la République dispose de pouvoirs de nomination considérables. Il procède à la nomination du Chef Juge et du Commissaire électoral. « Le MMM a toujours fait son maximum pour transférer les droits de nomination dont dispose le Premier ministre au Président de la République parce que le Premier ministre est un chef de parti et est dans la politique active. Ainsi le commissaire de police sera nommé par la Discipline Forces Service Commission après consultation avec le Président et le Premier ministre alors qu’auparavant cela se faisait seulement après consultation avec le Premier ministre. De son côté, le secrétaire au cabinet sera nommé par la PSC après consultations avec le Président de la République et l’accord du Premier ministre. Ce dernier garde son pouvoir de veto dans le cadre de cette nomination. De plus, les secrétaires permanents seront nommés par la PSC après consultations avec le Président et le Premier ministre », poursuit Paul Bérenger. « Actuellement c’est la PSC qui nomme les secrétaires permanents après consultations avec le Premier ministre seulement ». Le gouverneur de la banque de Maurice et ses deux Deputy Governors seront nommés par le Président après consultations avec le Premier ministre au lieu d’être nommés par le Premier ministre seulement. Le directeur général et le président du board de la MBC seront nommés par le Président de la République, après consultations avec le Premier ministre. Le président et les membres du Serious Fraud Office seront nommés par le Président, après consultation avec le Premier ministre et le leader de l’opposition. Finalement le directeur de l’Audit sera nommé par la PSC après consultations avec le Président, le Premier ministre et le leader de l’opposition.
En ce qui concerne le Premier ministre, ses pouvoirs, responsabilités et ses prérogatives restent inchangés comme prévu dans la Constitution, a dit Paul Bérenger. Cette dernière prévoit un cabinet system et pas un système présidentiel. La manière de nommer et de révoquer le Premier ministre et la manière de nommer et révoquer les ministres restent également inchangés sauf pour ce qui concerne les pouvoirs augmentés ou additionnels du Président. Le Président nomme Premier ministre un député qui détient une majorité parlementaire, a-t-il dit.
Paul Bérenger était revenu, plus tôt, sur les quatre points clés du programme gouvernemental qui s’inscrit, dit-il, dans un progrès global de société, à savoir 1) consolider l’unité nationale et de faire de Maurice un modèle d’unité dans la diversité ; 2) consolider et approfondir la démocratie à commencer par une bonne réforme électorale, mais qui tienne également compte de la MBC, de la télévision privée, du contrôle du financement des partis politiques, des pouvoirs additionnels au commissaire électoral, une nouvelle administration régionale entre autres ; 3) une lutte sans merci (relentless) contre la fraude et la corruption avec un nouveau Serious Fraud Office, une nouvelle Declaration of Assets Act etc. ; 4) le développement et la relance de l’économie dans la justice sociale et l’accélération du processus pour faire passer Maurice passer au niveau d’une high income economy. De plus un comité MMM/PTr a été institué pour entrer dans tous les détails du projet de société et au sein duquel le MMM sera représenté par Jayen Cuttaree.
Pour Paul Bérenger, en accord avec Navin Ramgoolam, l’alliance MMM/PTr n’attendra pas les élections générales pour commencer à mettre en oeuvre ces grandes idées. D’ici aux élections générales, les problèmes d’actualité seront réglés dans l’esprit de la philosophie du programme gouvernemental dans le respect des prérogatives du Premier ministre.
Finalement, Paul Bérenger a rassuré la communauté musulmane concernant sa représentation au niveau gouvernemental et des institutions du pays. « Notre philosophie est que l’unité de notre nation arc-en-ciel doit prévaloir et que toutes les communautés doivent être traitées avec le respect et la considération nécessaires », dit-il.
Invité à commenter la décision de détacher le ministère de l’Intérieur des portefeuilles détenus par le Premier ministre, Paul Bérenger a affirmé qu’il réclame cela depuis 1983. À l’époque, le portefeuille du ministère de l’Intérieur devait être confié à Alan Ganoo. Il a aussi fait comprendre qu’il est plus en faveur d’un service de sécurité que d’un service de renseignements.

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