Disparition de Sala : un transfert polémique qui tourne au drame

FC Nantes divisé, joueur indécis et litige financier: le transfert vers Cardiff d’Emiliano Sala, dont le corps a été récupéré jeudi au fond de la Manche dans l’épave de son avion disparu le 21 janvier, a suscité la polémique bien avant le drame, et semble encore loin d’être réglé.

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Entraîneur mécontent

« Emiliano est un garçon attachant. Il va gagner six fois son salaire actuel. J’aurais peut-être fait le même choix. Je voulais juste qu’on me mette au courant. » Le vendredi 18 janvier, le ressentiment est palpable dans les déclarations de Vahid Halilhodzic devant la presse.

L’entraîneur de Nantes sait qu’il a sans doute perdu son meilleur joueur, auteur de 12 buts en une demi-saison de Ligue 1. Le transfert au mercato hivernal de l’Argentin vers le club gallois de Cardiff, qui lutte pour son maintien en Premier League, n’est pas tout à fait acté, mais il est inéluctable.

« Coach Vahid » est mécontent de la gestion du dossier, entre les mains, comme c’est le cas pour de nombreux transferts au club, du président Waldemar Kita et son fils Franck, directeur général.

« Dernièrement, il s’est passé beaucoup de choses et je n’étais pas content (…) Le président m’a appelé hier soir mais je n’ai pas répondu », ajoute le technicien, dépité. « Je me pose beaucoup de questions. »

Pour le club en effet, l’affaire paraît bonne. Cardiff propose selon la presse 17 millions d’euros – dont la moitié reviendra à son club formateur, Bordeaux – un sacré pactole pour un joueur de 28 ans.

Sala hésitant

Sala, lui, se sent bien à Nantes. Il brille enfin en Ligue 1, a noué de solides relations avec ses coéquipiers, possède la confiance de son entraîneur. Au point, selon plusieurs médias, d’avoir longuement hésité à partir, avant de céder aux encouragements de sa direction, des agents sportifs mandatés par le club pour organiser sa vente, et peut-être à la vue de son futur salaire, qui bondirait selon la presse de 50.000 à 300.000 euros mensuels.

C’est logiquement au nom de l’amitié que l’attaquant vedette des Canaris, après avoir officiellement signé le samedi 19 janvier, revient faire ses adieux deux jours plus tard au club nantais. Au camp d’entraînement, il se fait photographier, tout sourire, aux côtés de ses ex-coéquipiers. Le FCN remercie vivement son buteur à coups de compilations vidéo sur ses réseaux sociaux: le départ du joueur semble se conclure dans la sérénité.

. Un drame brutal

Mais il plonge subitement dans le drame. L’avion censé le ramener à Cardiff disparaît le 21 janvier au nord de l’île de Guernesey. En parallèle des recherches, l’émotion submerge les supporters nantais et glace les fans gallois qui attendaient leur sauveur.

Le monde du foot se mobilise pour ce joueur sympathique, soutient financièrement la famille Sala qui veut relancer des recherches. Avec succès: la carcasse de l’avion est localisée le dimanche 3 février, un corps est repéré le mercredi qui suit, récupéré puis identifié le lendemain.

Vers un recours légal ?

Par-delà la tristesse et les hommages, le dossier brûlant du transfert ressurgit. A Cardiff, la direction se désespère: l’affaire a refroidi plusieurs joueurs qui songeaient à signer pour l’équipe galloise. « Ils ne voulaient pas venir après ce qui s’est produit », constate le patron du club.

A Nantes, on retire le maillot N.9 de l’Argentin, tout en étudiant dans l’ombre d’épineuses questions financières. Selon une source proche du club, le FCN a demandé à deux avocats d’étudier les recours légaux possibles pour obliger Cardiff à honorer le paiement de la transaction, le versement n’ayant pas été effectué.

Loin de ces considérations, l’émotion sera encore palpable autour des terrains ce week-end. Une minute d’applaudissements sera observée sur tous les terrains avant le coup d’envoi des rencontres de L1 et L2 en France.

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