DROGUE – COMMISSION D’ENQUÊTE : Nazia Boolakee déride Paul Lam Shang Leen

En 2000, Bibi Nazia Joomun-Boolakee avait 19 ans, et Rusha Bibi Goolamghouse-Dostmohamed, 21. Un terrain de 300 m carrés, sis à Pereybère, avait été acquis et mis à leurs noms, et où ont été érigés deux duplex et une piscine. La construction de ce bâtiment, qui intéresse la commission d’enquête, avait, selon l’ancien juge Paul Lam Shang Leen, comme toile de fond « des fiançailles entre la famille Goolamghouse et Boolakee ». Mais les choses ne se seraient pas concrétisées, « à cause des fréquentations de Shabeer Goolamghouse », notamment ses liens avec Sada Curpen, dont il avait épousé la soeur la même année. Les deux femmes étaient convoquées hier par la commission d’enquête sur la drogue.
Ce terrain, qui abrite deux duplex de deux étages chacun et une piscine commune, intéresse la commission d’enquête sur la drogue depuis le 29 mai dernier. Lors de sa déposition, ce jour-là, le policier Shabeer Ahmad Goolamghouse indiquait que ce terrain « appartenait à ma soeur et à une demoiselle Boolakee à l’époque ». La construction, en moins d’une année, de deux duplex de deux étages chacun avec une piscine commune devait fortement intriguer Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs, Sam Lauthan et le Dr Ravind Dhomun. D’où la convocation hier des deux femmes concernées.
Le président de la commission d’enquête devait, à ce stade, rappeler les détails de la vente de ce terrain de Pereybère : « Sur le document officiel que nous avons, Rusha Goolamghouse et vous étiez les propriétaires du lot No 5 d’une superficie de 300 mètres carrés et d’une valeur de Rs 415 000. Un versement de Rs 65 000 avait été fait et il fut décidé que le remboursement du reste du montant serait effectué par tranches. » Sauf que, a relevé Paul Lam Shang Leen : « En 2012, quand Rusha Goolamghouse et vous êtes venues devant le notaire pour signer un acte de copropriété, il était mentionné que la somme due n’avait toujours pas été fournie. Pourquoi ? » Nazia Joomun-Boolakee ne pouvant donner de réponses claires, le président Lam Shang Leen devait lui demander d’aller « chercher les documents, reçus et explications pour justifier toutes les dépenses qui ont été encourues pour la construction de ces bâtiments… » Il ajoute : « Et profitez-en pour demander des éclaircissements sur ces fiançailles qui ont eu lieu ! » Nazia Joomun-Boolakee devait rétorquer, sur un ton léger : « Il n’y a jamais eu de fiançailles ! Sinon je me serais souvenue d’un tel événement ! » Ce qui devait faire sourire Paul Lam Shang Leen. Le président de la commission se décrispa et décocha, sur un ton badin : « Je vais vous montrer une photo des fiançailles ! »
Bibi Nazia Joomun-Boolakee n’avait que 19 ans quand, le 6 novembre 2000, elle a acquis le terrain à Pereybère. Elle devait expliquer à maintes reprises devant la commission Lam Shang Leen que « ce terrain appartenait à mon oncle, Haresh Abdoolakhan, le frère de ma maman », ajoutant : « Il souhaitait lui donner sa part d’héritage et lui a donc offert cette portion de terre. » À la question de savoir « comment la famille Goolamghouse est devenue propriétaire de 50% de ce terrain », Nazia Joomun-Boolakee devait répondre que « c’est une transaction qui s’est déroulée de bouche-à-oreille ». Elle poursuit : « Hamza Goolamghouse (le père de Shabeer Goolamghouse, Ndlr), qui connaît bien mon père, qui était clerc de notaire, avait entendu parler de cette portion de terre et il proposa d’en acheter la moitié… L’autre moitié m’a été donnée par ma maman, comme ma part d’héritage. »
Mais Paul Lam Shang Leen a du mal à accepter cette version des choses. Le président de la commission d’enquête sur la drogue décide alors de remonter le temps…
Paul Lam Shang Leen : Votre maman s’appelle bien Bibi Nargis Abdoolakhan ?
Nazia Joomun-Boolakee : Oui.
PLSL : Votre autre oncle s’appelle Abdool Hamid Boolakee ?
NJB : En effet.
PLSL : Et, il a une fille, Bilkiss Joomun-Boolakee ?
NJB : Oui.
PLSL : Est-elle mariée ? À qui ?
NJB : À Yusuf Islam.
PLSL : Qui est cet homme ?
NJB : Le mari de ma cousine…
PLSL : Vous avez déjà entendu parler de Siddick Islam ? Yusuf Islam, c’est son frère, n’est-ce pas ?
NJB : Je ne sais pas qui c’est. Je sais seulement que ma cousine Bilkiss a épousé un homme qui s’appelle Yusuf Islam.
PLSL : Alors comment est-ce que la famille Goolamghouse est entrée dans l’histoire quand il a été question d’acheter ce terrain à Pereybère ?
NJB : Ma soeur, Shabana, était amie avec la fille de Hamza Goolamghouse… Elles prenaient des leçons particulières ensemble…
PLSL : Vous avez combien de soeurs ?
NJB : Il y a Reshma, Shameem et Shabana.
PLSL : Shameem n’était pas fiancée à Shabeer ?
NJB : Non.
PLSL : Vous êtes sûre ? Il n’y a pas eu de bague d’arrêt à un certain moment ?
NJB : Non ! Il n’y a aucune preuve de cela.
PLSL : Selon les renseignements qui nous ont été fournis, il y avait des fiançailles dans l’air entre les deux familles. Votre soeur Shameem et Shabeer Goolamghouse devaient se fiancer. Mais ces fiançailles ont été rompues… Parce que votre famille n’admettait pas les fréquentations de Shabeer Goolamghouse. C’est pour cela que tout a capoté !
NJB : Non, non… Il n’y a jamais eu de fiançailles. Je l’aurais su.
PLSL : La raison pour laquelle ce terrain a été acheté par les deux familles, c’est parce qu’il y avait eu un rapprochement entre vous. Et ce terrain allait devenir propriété des deux familles après le mariage, s’il avait eu lieu… Autrement, pour quelle raison est-ce que votre famille aurait accepté de faire l’acquisition d’un terrain avec des étrangers ?
NJB : Je vous l’ai dit, cette transaction s’est faite de bouche-à-oreille…
PLSL : Vous aviez 19 ans à l’époque n’est-ce pas ? Peut-être que vous étiez trop jeune pour vous rendre compte qu’il y avait des fiançailles dans la famille mais qu’un problème est survenu et que le mariage ne devait plus avoir lieu…
NJB : Mais il n’y a aucune preuve de cela !
PLSL : Qui a financé la construction du bâtiment ?
NJB : Ma maman. Avec l’argent que mon oncle lui a donné… Comme c’était sa part de l’héritage familial…
PLSL : Non Madame, c’est impossible !

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