D’UNE TOURNÉE AU ROYAUME-UNI ET EN RÉPUBLIQUE D’IRLANDE (II) : L’Irlande républicaine, une édifiante parenthèse avant le retour au Royaume-Uni

De Pembroke, pays de Galles, un ferry nous mène à Rosslare en Irlande. De là, le car traverse New Ross où se trouve le monument à la mémoire de John Fitzgerald Kennedy (JFK), le 35e président des Etats-Unis d’Amérique, dont les ancêtres ont émigré de force vers les Etats-Unis pour échapper à la répression que les autorités britanniques faisaient subir aux Irlandais. Ce monument est aussi en hommage à tous ces Irlandais qui ont refusé de se soumettre aux diktats de leurs bourreaux anglais pour s’installer dans un pays où souffle l’air de la liberté, et qui ont donné, en retour à ce pays, les Etats-Unis, des présidents tels John Fitzgerald Kennedy et Ronald Reagan.
En fait, la connection américaine de la république d’Irlande est un fait historique incontournable et durable comme le démontre la toute dernière célébration à la mémoire de JFK en juin dernier, soit le 50e anniversaire de sa visite en république d’Irlande (cette visite a eu lieu quelques mois avant son assassinat en novembre 1963). Cette célébration vient rappeler que la racine ancestrale des Kennedy se trouve non loin de là — plus précisément à Dungastown, à 6 kms de New Ross, la troisième ville du comté de Kilkenny — et que c’est de là que son arrière-grand-père, Patrick Kennedy, a émigré vers l’Amérique en 1848 à l’âge de 25 ans, arrivant à Boston sans un sou dans la poche.
JFK à Dungastown : « This is where it all began… »
Le 50e anniversaire de la visite de JFK a été célébré le 22 juin dernier. Un des temps forts de cette célébration a été l’inauguration de l’Emigrant Flame qui a été alimentée de la Flamme Eternelle auprès du monument funéraire de JFK au cimetière d’Arlington aux Etats-Unis. La flamme est arrivée à bord du Orla, vaisseau de la marine irlandaise, et a été placée sur le quai de New Ross où JFK avait prononcé son discours lors de sa visite irlandaise en juin 1963. Des membres de la famille de JFK dont sa fille Caroline et sa soeur Jean Kennedy-Smith étaient présents à cette cérémonie symbolique.
Durant sa visite historique en Irlande JFK se joignit au président irlandais Eamon de Valera pour créer « The American Irish Foundation » dont l’objectif est de promouvoir les liens entre Américains de souche irlandaise et le pays de leurs ancêtres. JFK se rendit à la maison familiale où les Kennedy avaient vécu avant d’émigrer vers les Etats-Unis. Il eut alors ces paroles, « This is where it all began… ». Cette visite a été immortalisée dans le livre du célèbre présentateur télé et écrivain irlandais Ryan Tubridy « FK in Ireland ».
On sait que quelques mois après sa visite, JFK devait crouler sous les balles de son assassin à Dallas le 22 novembre 1963. Le John Kennedy Memorial Park à Eyre Square dans le comté de Galway commémore cette tragédie. Une plaque commémorative rappelle aussi que JFK a été fait citoyen d’honneur de Galway.
La recherche du don d’éloquence à Blarney
Par un temps pluvieux et glacial, nous arrivons à Waterford, plus précisément au Waterford Crystal House, réputée pour ses produits en cristal. Son cristal est considéré comme le plus célèbre au monde. On peut se faire prendre en photo à côté de certaines splendides pièces de collection qui y sont exposées. Mais Waterford ce n’est pas que cela. Il y a tant à visiter, mais pour cela il faut un guide, et celui que l’on recommande est Jack Burtchaell, l’homme qui est derrière les célèbres Waterford’s Walking Tours. D’un de ses tours à Waterford il est dit qu’il couvre « over a 1,000 years of history, including four National Monuments, two Cathedrals and introduces the visitor to a range of rakes, rogues, reprobates and revolutionaries who enlivened the city’s history ».
De Waterford, le car glisse le long de la côte sud et traverse le port de pêche de Youghal et fait halte à Cork, la deuxième ville et port du sud-ouest de la république d’Irlande. Cork se présente comme le principal centre commercial et industriel de l’Irlande méridionale, au coeur d’une riche région agricole. Le comté de Cork, le plus vaste d’Irlande, s’étend en bordure de l’Atlantique, entre le comté de Kerry, à l’ouest, et le Waterford, à l’est. Comme de nombreuses localités de l’Irlande méridionale, Cork a été l’un des noyaux de la résistance nationaliste qui mena, à terme, à la création de la République d’Irlande.
Au comté de Cork, une attraction incontournable est le château de Blarney dont la notoriété tient à la pierre légendaire qui s’y trouve et qui est censée conférer le don d’éloquence à celui ou à celle qui y dépose un baiser. Un geste qui n’est guère facile car pour le faire, la personne doit prendre appui sur une grille en fer et se faire aider pour se pencher en arrière pour atteindre la pierre qui est incrustrée dans le mur sous les créneaux. Le mot Blarney a été introduit dans la langue anglaise par Elizabeth 1er pour faire allusion à une conversation plaisante engagée dans le but de détourner l’attention de son vis-à-vis sur un sujet tout autre que celui envisagé.
Vers Limerick : pour un retour aux temps médiévaux
A travers monts et vaux dans le Kerry via Killarney et Tralee, on met le cap sur le nord pour gagner le comté de Limerick où on se donne rendez-vous à la cathédrale Saint Mary et au château du roi John d’Angleterre, celui-là même qui, en 1197, concéda le statut de cité à Limerick. Le château du roi John est situé au coeur du quartier médiéval de Limerick sur King’s Island. On y découvre 800 ans de l’histoire mouvementée de Limerick à travers des expositions vivantes et originales. On peut y explorer les mines creusées à l’occasion des sièges, ainsi que les fortifications. Et il n’est pas comme une promenade sur les remparts pour conclure. Le château du roi John domine le majestueux fleuve Shannon. Quant à la cathédrale Saint Mary, datant elle aussi du 12ème siècle (1168), elle renferme une pièce unique, un autel en pierre calcaire élevé avant la Réforme.
A Limerick on fait une halte au château et au Folk Park de Bunratty où s’organisent des banquets médiévaux accompagnés de musique, de danses et de chants irlandais. En fait, le château et le Folk Park (Parc des traditions populaires) de Bunratty constituent le premier centre d’intérêt touristique d’Irlande. Construit en 1425, le château de Bunratty est la forteresse médiévale la plus complète et la plus authentique du pays. Ses vastes collections offrent de nombreux exemples d’ameublement, de tapisseries et d’oeuvres d’art des 15ème et 16ème siècles. Le Bunratty Folk Park attenant propose en outre, sur ses quelque 10 hectares de parc, une reconstitution de la vie quotidienne de l’Irlande du 19ème siècle comprenant plusieurs fermes, deux moulins à eau, une église, une rue de village à l’ancienne, un jardin clos et beaucoup d’autres attractions encore.
Des banquets médiévaux, célèbres dans le monde entier, sont organisés au château tout au long de l’année. En outre, une soirée irlandaise traditionnelle célébrant ce que la musique, les chants et les danses irlandaises ont de meilleur à offrir, a lieu chaque soir dans le Corn Barn (la grange à maïs), d’avril à octobre.
Dublin, passage obligé pour conclure
A Dublin que nous rallions via Galway, le visiteur est immanquablement amené à voir le Trinity College, la cathédrale dédiée à Saint Patrick et le Phoenix Park qui est réputé être le plus grand parc urbain d’Europe. Le Trinity College est la plus vieille université d’Irlande, fondée en 1592, disposant d’une riche bibliothèque renfermant plus de 4.5 million de volumes imprimés et d’importants manuscrits dont le Book of Kells. Plus ancienne, la cathédrale Saint Patrick, fondée en 1191, porte le nom du saint patron de l’Irlande. Parmi les doyens qui ont dirigé les affaires de la cathédrale figure Jonathan Swift, le célèbre auteur de « Les Voyages de Gulliver ». Il a été désigné à cette dignité en 1713 et l’a conservée treize ans durant.
Le passage au Phoenix Park est de plus enrichissant. On y découvre le ‘Wellington Memorial’, le plus grand obélisque d’Europe avec ses 62 mètres (203 pieds). L’obélisque a été élevé en 1817 pour commémorer les nombreuses victories, tant sur terre que sur mer, du 1er duc de Wellington (Arthur Wellesley à l’état civil) que l’on surnomma le « duc de fer » pour sa violente hostilité à tout réforme parlementaire et sa politique réactionnaire. Il faisait partie de la haute société anglo-irlandaise. S’y trouvent aussi au Phoenix Park la résidence du président de la République d’Irlande, l’ambassade des Etats-Unis et une croix monumentale rappelant le passage de Jean-Paul II qui y a présidé la messe lors d’une tournée en 1979.
A Dublin demeurent aussi les vestiges de son passé anglo-normand (qui remonte à 1170) tels son portail et son mur datant du milieu du 13e siècle et son château érigé à l’origine pour des besoins de défense. Aujourd’hui, ce château sert aux visites et aux banquets d’Etat, et autres besoins du gouvernement pour les affaires locales et étrangères.

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