ÉCHAFAUDAGES SUR LE RÉCIF : Demande d’injonction contre la plateforme du Morne

L’activiste Jameel Peerally a déposé aujourd’hui une demande d’injonction en cour pour réclamer l’arrêt de la mise en place d’une plateforme sur les récifs du Morne. Cette région faisant partie de la buffer zone du site du patrimoine mondial de l’UNESCO est considérée comme une zone protégée. Jameel Peerally a aussi consigné une déposition au poste de police de Rivière-Noire en présence de son homme de loi, Me Erickson Mooneeapillay. Par ailleurs, le ministère de la Pêche, qui est l’autorité régulatrice pour ce genre d’activités en mer, confirme n’avoir reçu aucune demande pour la mise en place d’une plateforme. De son côté, le ministre du Tourisme, Michael Sik Yuen, affirme que si ses officiers n’ont pas respecté les procédures, il demandera qu’on enlève la plateforme.
La polémique autour de l’échafaudage érigé en mer en vue d’aménager une plateforme pour le Kite Surf Jam a pris une nouvelle dimension avec une demande d’injonction de Jameel Peerally aujourd’hui. Ce dernier, en compagnie de son homme de loi, Me Erickson Mooneeapillay, a par la suite consigné une déposition contre les organisateurs de l’événement au poste de police de Rivière-Noire.
S’expliquant sur cette démarche, Jameel Peerally a laissé entendre que « Le Morne est un site historique, symbole de la liberté et protégé par la loi. On ne peut y faire n’importe quoi, surtout sur les récifs, qui font partie de la buffer zone. »
Ce dernier se dit conscient que le tourisme est un secteur important de notre économie et que cette compétition de kite surf s’inscrit dans cette démarche. « Mais doit-on le faire au péril de notre environnement ? Doit-on permettre aux personnes concernées par cette compétition de faire ce qu’ils veulent avec leur argent ? »
Il s’interroge également sur le type d’activités prévues sur cette plateforme. « Si c’est pour les photographes, pourquoi n’a-t-on pas mentionné photographers’ platform au lieu de One Eye Lounge sur le plan du site de la compétition ? » Il se demande également si les fêtes organisées dans le sillage de cet événement sont conformes aux lois mauriciennes.
De son côté, la plateforme citoyenne militant contre l’installation de cette structure en mer a envoyé des lettres aux ministères de la Pêche et de l’Environnement, pour leur demander si les organisateurs ont obtenu un permis pour cela. « Nous avons eu aujourd’hui une réponse du ministère de la Pêche indiquant qu’aucune demande n’a été faite dans ce sens. Par ailleurs, c’est ce ministère qui a le droit d’octroyer des permis et non le Morne Heritage Trust Fund. Edley Chimon a-t-il outrepassé ses responsabilités ? » se demande Yannick Cornet, membre de la plateforme.
Cette version est confirmée par un officier du ministère de la Pêche. « Nous n’avons enregistré aucune demande pour le moment. Une équipe s’est déjà rendue sur place pour réclamer l’arrêt des travaux. »
Sollicité pour une réaction, le ministre du Tourisme, Michael Sik Yuen, affirme lui que tous les critères ont été suivis pour la mise en place de cette plateforme. « Si jamais il s’avère que les officiers n’ont pas respecté les procédures, je serai le premier à demander qu’on enlève la structure. »
Il s’est aussi appesanti sur l’importance de cet événement pour le secteur touristique. « Pour la première édition, nous avions 100 touristes russes et cette année, nous en sommes à 500. Ce ne sont pas n’importe qui. Ce sont de riches professionnels. »
De même, le ministre du Tourisme s’oppose à l’argument que l’échafaudage soutenant la plateforme repose sur la barrière de corail. Il avance que « ces quelques personnes qui protestent sont en train de faire du tort à l’image de Maurice. »
Le Kite Surf Jam est un événement annuel organisé par un tour opérateur russe en collaboration avec la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA). Il est réservé exclusivement aux touristes russes ayant fait le déplacement à cette occasion.

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