Échiquier politique : L’effervescence avant le signal du départ

Metro-Express : l’Operations Command Centre de Richelieu annoncé à partir du 15 septembre en vue du « soft launch » avec un « free ride »

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L’Hôtel du GM suspendu à la décision du PM indien, Narendra Modi, pour l’inauguration officielle fin septembre-début octobre, soit à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale

Le ticket du Metro Express passera à Rs 50 pour le trajet Curepipe/Port-Louis à partir de 2023 contre Rs 37 au démarrage de septembre 2021

Sur le chantier, Larsen & Toubro met les bouchées doubles pour compléter
l’infrastructure ferroviaire à l’arrivée de Caudan à Port-Louis

Le signal du départ des Light Rail Vehicles Urbos 100 sur le trajet Rose-Hill/Port-Louis marquera non seulement la mise en opération du Metro-Express mais il constituera également une étape majeure sur la voie menant à la tenue des prochaines élections générales si le calendrier attribué à l’hôtel du gouvernement de convoquer le pays aux urnes vers la fin de novembre prochain se matérialise. Dans la conjoncture, s’il y a un fait qui est concédé quasi unanimement, c’est bel et bien que le Nomination Day de samedi prochain avec le vote du mercredi 13 novembre dans la circonscription de Piton/Rivière-du-Rempart (N°7) s’avère n’être qu’un political red herring. À J-6 du dépôt de candidatures pour cette élection de remplacement suite à la démission en mars dernier de Vishnu Lutchmeenaraidoo, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, n’a même pas daigné présenter à l’électorat le candidat. Pour dire l’importance attachée à ce scrutin, même s’il ne faut pas se faire d’illusion que samedi prochain des candidats seront alignés. De ce fait, l’avènement du Metro-Express, projet nécessitant des investissements massifs d’au moins Rs 18,8 milliards, devrait se transformer en indicateur de substitut en vue de déterminer les principales échéances de la campagne pour les élections générales.

 

Les débats à l’Assemblée nationale sur les quatre projets de loi étroitement liés à la réintroduction du mode de transport en commun sur rail et présentés par le ministre des  Infrastuctures publiques, Nando Bodha, ont laissé plus d’un sur leur faim en termes de dates. Certes, le Premier ministre s’est évertué à se montrer rassurant en avançant, vendredi après-midi, que « let me inform the House and the population that the first segment of the Metro Express project between Port-Louis and Rose-Hill was always scheduled to be launched in September 2019. That promise will be kept and the exact date will be communicated in due course ».

Pour toute autre précision, il faudra descendre sur le chantier entre Rose-Hill et Port-Louis pour un constat des faits avant de tirer les conclusions. À moins de six semaines de la mise en service des LRV Urbos 100 flambant neufs, la firme de construction indienne, Larsen & Toubro, se concentre sur le dernier tronçon du trajet, notamment après le passage de La Butte pour rallier le Train Terminal de Caudan, vu que celui de la place de l’Immigration attend toujours le feu vert de l’UNESCO en raison la présence de l’Aapravasi Ghat, classé en tant que World Heritage City.

Toutefois, que ce soit du côté de Metro Express Limited ou dans le camp des contracteurs, l’on se refuse d’avouer d’être « behind schedule » sur la progression des travaux. « Nous constatons que Larsen & Toubro se concentre davantage sur cette dernière partie du trajet, notamment le plongeon de La Butte vers Caudan. Le personnel a été renforcé pour assurer une accélération. Mais il n’y a aucune crainte quant au timing de la livraison. Nous en avons eu la garantie de Larsen & Toubro », faisait-on comprendre à Week-End en fin de semaine.

En guise de bilan des travaux réalisés à la fin de juillet, Larsen & Toubro confirme avoir enlevé 658 368 mètres cubes de terre, dérouté 23,85 kilomètres du réseau d’adduction d’eau et autres utilités publiques, érigé 2 000 mètres de structures surélevées, placé 214 girders (poutres), sans compter plus de trois kilomètres (3 321 mètres) d’embedded track, 13,1 kilomètres de ballasted track et 1,5 kilomètre de plinth track.

L’évolution du projet est suivie également avec un intérêt redoublé sur d’autres fronts, car il n’y a pas que les rails qui sont nécessaires pour faire rouler le Metro-Express. Une des pièces maîtresses du système ferroviaire reste l’Operations Command Centre (OCC), le centre nerveux contrôlant l’ensemble du système et basé à Richelieu. Techniquement, le Metro-Express OCC devra être fin prêt au plus tard dans un mois, soit vers le 15 septembre, en vue de permettre au personnel technique d’entrer dans ses meubles. Par contre, pour ce qui est du workshop devant s’occuper de l’entretien et de la maintenance des rolling stocks, la livraison est annoncée pour après le 15 septembre.

Electronic ticketing system

Ce décalage au niveau du complexe de Richelieu ne devrait pas avoir de répercussions sur le programme de testing des Light Rail Vehicles Urbos 100 du Metro-Express. Cette étape de mise à l’épreuve technique des LRV se déroulera bientôt sur les rails déjà installés au centre de Richelieu. « Les tavaux d’électrification de ces 300 mètres de rail ont déjà été complétés à la satisfaction de Metro Express Limited, qui pourra assister aux essais des trains et permettre au personnel technique, notamment les opérateurs et les train capations, de s’habituer aux différentes manoeuvres et de les maîtriser », ajoute-t-on.

Ces travaux d’électrification du réseau ferroviaire se poursuivent également avec déjà 489 overhead railway electrification poles déjà intstallés le long du trajet, alors que le montage des premières stations du Metro Express est assuré du côté de Vandermeersch et de Barkly. Ce volet des travaux devra connaître une accélération entre Rose-Hill et Port-Louis dans les jours à venir.

L’electronic ticketing system, le poumon susceptible d’assurer la viabilité financière de Metro-Express, a déjà été réceptionné avec l’installation et la mise en réseau de ces distributeurs automatiques de tickets entamées dès la semaine prochaine. Un des nerfs de la guerre lorsque le projet de métro avait été présenté dans le temps se situe au niveau du coût du ticket. Ces derniers temps, cette question est revenue à l’avant-plan, forçant le Premier ministre à apporter des précisions.

Ainsi, à l’Assemblée nationale, Pravind Jugnauth a déclaré qu’avec l’exploitation du Metro-Express sur le tracé du corridor Curepipe/Port-Louis à partir de septembre 2021, le ticket sera fixé à Rs 37 pour passer à Rs 40 en 2022, pour se retrouver à Rs 50 à partir de 2023. Entre-temps, avec le soft launch envisagé par le gouvernement dès septembre prochain, voyager en Metro-Express sera gratuit, alors que les détenteurs de Bus Pass, que ce soit des étudiants ou des personnes du troisième âge, devront bénéficier des mêmes facilités sur les lignes desservies.

Jusifiant la décision du gouvernement de la gratuité pendant la période de soft launch tout en voulant écarter le risque potentiel de bribe électoral, le Premier ministre ajoute que « it will be a soft launch as is the case wherever such a system comes into operation. It serves for marketing and fine tuning purposes. During the soft launch period, the duration of which will be decided by government, commuters wil be able to travel free. »

Inauguration

Dans cette perspective et la possibilité que les Light Rail Vehicles soient pris d’assaut dans un premier temps, Metro Express Limited procède au recrutement de quelque 90 jeunes en vue de les initier aux pratiques de crowd management dans les différentes stations. Un exercice d’appel d’offres a été également lancé auprès des agences de communication en vue de lancer une campagne de sensibilisation auprès de la population et du public voyageur sur le mode de voyager en train. Le choix de la société dont les services seront retenus devra être connu au moins à la mi-août, car la campagne devra démarrer au cours de la troisième semaine de ce mois pour s’étendre sur les six prochains mois.

En dépit de toute cette programmation officielle, le seul élément unknown se présentant comme un puissant pointer pour les prochaines élections générales reste la date de l’inauguration officielle. « Une fois cette date arrêtée et franchie, tout devra se dérouler très vite par rapport au calendrier des élections générales », confie-t-on dans des milieux proches de Lakwizinn du Prime Minister’s Offce.

Toutefois, l’agenda officiel du Premier ministre indien, qui a déjà fait part de son intention d’effectuer le déplacement à Maurice à cette occasion, se présente comme une contrainte majeure. L’option que cette visite de Narendra Modi se déroule avant celle du pape François le 9 septembre est presque définitivement écartée. « Jusqu’ici, nous n’avons aucune indication officielle quant à la date arrêtée par New Delhi à cet effet. Nous comprenons parfaitement bien qu’avec le récent décès de l’ex-ministre des Affaires étrangères Sushma Swaraj ou encore la situation qui se développe dans la région du Cachemire, des aménagements se sont imposés sur l’emploi du temps du Pemier ministre indien », poursuit-on du côté de l’Hôtel du gouvernement, « keeping fingers crossed » par rapport au timing en gestation pour la dissolution de l’Assemblée nationale et la publication du Writ of Elections, avec les dates du Nomination Day et du Polling Day rendant caduc le rendez-vous de samedi prochain au N°7…

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