Échiquier politique : XLD brandit le spectre de MedPoint contre la Speaker

  • Le leader de l’opposition: « Maya Hanoomanjee ne doit pas oublier que le 5 avril dernier, un témoin sous serment l’avait accusée d’avoir exercé des pressions lors du Bidding Process »
  • Rajesh Bhagwan: « La Speaker a repris son manteau orange de nominé politique à la manière de la cravate orange de Stephan Toussaint »
  • Zanfan Lakaz Saga: l’opposition suit de près les derniers développements au sujet du mystère des 16 kg d’héroïne dans les 135 kg de Navind Kistnah

Avec la fin en eau de boudin de l’examen en comité du budget 2018/19, dont l’expulsion de Rajesh Bhagwan et le Walk-Out de l’opposition, la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, se retrouve « in the line of fire » sur l’échiquier politique. Dans les rangs de l’opposition, l’on écarte l’option d’une motion de censure contre la Speaker mais le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a signifié son intention de revenir à la charge contre Maya Hanoomanjee dans le scandale politico-financier MedPoint à travers une prochaine Private Notice Question à l’Assemblée nationale. De son côté, commentant les agissements de Maya Hanoomanjee lors du Committee of Supply, le député Rajesh Bhagwan a soutenu de manière cinglante que « Maya a repris son manteau orange de nominé politique à la manière de la cravate orange de Stephan Toussaint ». Un autre dossier majeur, qui retient l’attention dans la conjoncture politique, est la Zanfan Lakaz Saga, affublée du « mystère des 16 kg dans la cargaison de 135 kg de Navind Kistnah ». Le leader de l’opposition rappelle que « cette affaire vient encore lui donner raison qu’il y a une infiltration de la mafia au sein de la force policière ».

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Après un premier constat des faits avec la gestion de la tranche de l’examen en comité du budget et les incidents d’hier après-midi à l’Assemblée nationale débouchant sur l’expulsion du député du MMM et du Walk-Out de l’opposition, Xavier-Luc Duval laisse entendre que la stratégie de l’offensive de l’opposition pourrait ne pas être axée sur une éventuelle motion de blâme contre la Speaker. « De mon point de vue, je crois que cette motion de blâme ne constituera pas le meilleur des scénarios sur le plan politique. Certes, le comportement de Maya Hanoomanjee ne cadre nullement avec l’atmosphère démocratique, qui doit régner au sein de l’hémicycle lors de l’examen en comité du budget », fait-il comprendre.

Mais le leader de l’opposition ne compte pas lâcher prise. « Aura-t-on oublié les révélations du président du Bid Evaluation Committee, de surcroît Acting Principal Assistant Secretary au ministère de la Santé, du temps de l’affaire MedPoint? En Cour, le 5 avril dernier, le témoin, déposant sous serment, avait déclaré que Maya Hanoomanjee, alors ministre de la Santé, avait exercé des pressions pour finaliser le rachat de la clinique MedPoint par le ministère. Elle doit se souvenir de cet épisode », s’est-il appesanti en ajoutant qu’il compte revenir à la charge sur ce dossier à l’Assemblée nationale.

« Avec cette déclaration devant une Cour de justice, l’on est en droit de se demander si la police, voire même l’Independent Commission Against Corruption, se décidera de rouvrir ce volet de l’enquête concernant l’ancienne ministre de la Santé. Le dossier de MedPoint reste encore un Live Issue et probablement soit par voie de Private Notice Question soit par voie de Parliamentary Question, nous comptons acculer le gouvernement, et par ricochet la Speaker, sur ce scandale des plus embarrassants avec des fonds publics au coût de Rs 144 millions engagés », affirme Xavier-Luc Duval.

Pour sa part, Rajesh Bhagwan trouve que « l’électorat du N° 14 a déjà sanctionné Maya Hanoomanjee. Eleksyon pe vini et samem elektora pou regle kont MSM. La Speaker a repris son manteau orange de nominé politique à la manière de la cravate orange de Stephan Toussaint ». Du haut des 35 derniers budgets auxquels il a participé, le député du MMM fait comprendre que « l’examen en comité est l’institution par excellence dans toute démocratie, que ce soit en Grande-Bretagne ou en Inde, où les parlementaires passent au crible les dépenses publiques. Dois-je rappeler à Maya Hanoomanjee ses interpellations lors du Committee of Supply du temps où elle siégeait en tant que backbencher? Egalement comment, elle protestait contre la censure, qu’elle a adoptée hier. Elle n’a qu’à aller relire le Hansard pour se rafraîchir la mémoire ».

« Si les parlementaires de l’opposition n’avaient pas fait leur travail, la population aurait-elle été informée que Shamila Sonah-Ory recevait des salaires mensuels du ministère des Finances en tant qu’Adviser? La population aurait-elle pris connaissance des millions dépensés au ministère d’Ivan Collendavelloo ou encore au chapitre des Road Markings du ministère de Nando Bodha? » poursuit Rajesh Bhagwan. « Nou dir zot zwir ban dernye voyaz. Eleksyon pe vini ek an zanvye ena zafer MedPoint divan Privy Council », a-t-il conclu.

Dans un autre ordre d’idées, l’opposition suit les derniers soubresauts dans la Zanfan Lakaz Saga. À ce matin, encore, aux Casernes centrales, l’on se contente de dire que « l’exercice de réconciliation sur le poids de la cargaison de drogue dans le port le 9 mars de l’année dernière se poursuit ». Cet exercice, entrepris conjointement avec les experts du Forensic Science Laboratory, vise à justifier la différence de 16 kilos entre la pesée initiale de 135 kilos d’héroïne du 9 mars 2017 et le chiffre de 119 kilos dans le rapport du FSL. « Les Wrappings et autres emballages peuvent difficilement expliquer ce décalage dans le poids », reconnaît-on dans certains milieux.
Pour le leader de l’opposition, ce « mystère de 16 kilos » dans la cargaison de 135 kilos d’héroïne de Navind Kistnah vient apporter « une nouvelle preuve d’infiltration de la mafia au sein de la police. Nous avons déjà eu le scandale des messages et SMS oblitérés et effacés dans le téléphone du suspect Lutchigadoo. Puis il y a eu le Vacoas Detention Centre transformé en une VIP Guest House pour des trafiquants de la drogue. Aujourd’hui, l’embarras de la police devant ce décalage dans le poids de la drogue est plus qu’édifiant.

Certes, il y a des policiers honnêtes, qui font leur travail. Mais le fait indéniable est qu’il y a eu une infiltration de la police par la mafia comme je l’ai révélé lors de la PNQ. Il est impérieux que les autorités se décident sur la mise sur pied d’une Police des Polices pour initier cette remise en ordre et reconstruire la confiance de la population dans la police du pays », souligne-t-il.

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