ECO-VID-20 — Opération « Zoli Tifi » : Rs 10,3 milliards pour le Rescue Plan de MK

L’administrateur Sattar Hajee Abdoula brandit la menace de liquidation en prélude à la mise à exécution imminente du Redundancy Plan

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Dans une communication aux employés : « Some employees will face a situation of redundancy, all other remaining employees will be asked to make sacrifices »

Au terme du calendrier agréé, les administrateurs de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, ont esquissé les grandes lignes du Rescue Plan avec un Price Tag de Rs 10,3 milliards. Dans une communication officielle aux membres du personnel d’Air Mauritius en date du 1er juin, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool soulignent que le temps presse « as Air Mauritius is running out of cash ». Dans l’immédiat, avec le départ à la retraite prématurée de quelque 130 employés avec au moins fait 33 et un tiers d’années de service, il faudra enclencher l’étape du Redundancy Board car « the challenge is that the longer we delay difficult decisions, the fewer the options open to us to rescue the airline and its business ». Ce qui semble confirmer que dans un délai maximal de 15 jours, si ce n’est plus tôt, le Redundancy Board sera saisi d’une demande officielle de licenciements massifs. Toutefois, le risque de liquidation d’Air Mauritius perdure au cas où toutes les options de redressement échouent.

À ce stade, les administrateurs nommés évitent de quantifier le nombre d’employés menacés de licenciements même si lors des contacts avec les employés le chiffre de 50% du personnel a été évoqué. Dans la communication officielle aux employés, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool laissent encore la porte ouverte à des discussions sur des propositions venant des syndicats en parlant de « practical proposals that will allow us to save as many jobs as possible ».

La menace sur les emplois concerne Air Mauritius et Airmate, les administrateurs s’appesantissant sans ambages sur le point que « some employees will face a situation or redundancy while all the remaining employees will be asked to make sacrifices as an alternative to redundancy ». Après cette correspondance de nature générale, les employés devront recevoir dans les jours à venir « the details of the redundancy plan affecting them ».

Pour justifier le chiffre de Rs 10,3 milliards pour le financement du Rescue Plan d’Air Mauritius, les administrateurs rappellent que pour les trois exercices financiers se terminant à mars 2021, la compagnie aérienne aura accusé des pertes de Rs 9,5 milliards. Tout indique que le prochain budget, qui sera présenté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, jeudi à l’Assemblée nationale, pourrait contenir une première indication des intentions du gouvernement en matière d’injection de capitaux pour tirer Air Mauritius de l’administration volontaire. À ce stade, très peu d’indications ont transpiré quant à la source des fonds pour assurer du Fresh Capital à Air Mauritius même si dans la conjoncture, il n’y a que le gouvernement en tant qu’actionnaire majoritaire à s’intéresser à cette opération « Zoli Tifi ».
Face à la presse, hier, et lors d’un One-Man-Show, vu que son partenaire Gokhool était pris par d’autres engagements, Sattar Hajee Abdoula  affirme qu’il n’écarte pas une potentielle liquidation de la compagnie nationale faute de solutions. « Si tou seki nou pe seye par marse nou pou rekomand likidasion » a-t-il dit.

Tout en faisant état des négociations cruciales avec les représentants des syndicats, des employés et la pression des Lessors au sujet du sort des échéances financières dues sur certains avions, Sattar Hajee Abdoula note qu’ « après six semaines d’administration nous avons honoré deux mois de salaires pour les employés et ce Payroll c’est Rs 350 millions par mois alors que les Lease Costs mensuels sont de l’ordre Rs 250 millions ».

Même si Sattar Hajee Abdoula affirme ne pas vouloir revenir en arrière sur la gestion de la compagnie aérienne, il ajoute qu’« il y a eu le dossier de Hedging qui a coûté dans les Rs 5 milliards à Rs 6 milliards. Nous avons acheté six avions. Je ne dis pas que nous avons fait des erreurs. Peut-être qu’à ce moment-là ces décisions étaient bonnes. Aujourd’hui ces décisions ne sont plus valides ». Il est d’avis que les créanciers ne sont pas en situation prioritaire avec les risques de liquidation. « Les créanciers sont moins importants pour moi. Pena okenn rezon mwal koz avek bann kreansie, si pena konpagni pou kontinie apre », avoue-t-il.

L’administrateur de MK a aussi évoqué la tentative en fin de semaine dernière d’un Lessor de réquisitionner un avion à son atterrissage à l’aéroport Charles de Gaulle et qu’il a fallu faire décoller un A340 au lieu d’un A350. Il indique avoir demandé une réduction des frais et que les négociations sont en cours avec les Lessors d’Air Mauritius.
Au chapitre des procédures devant le Redundancy Board, Sattar Hajee Abdoula fait comprendre que  « nou finn komans preparasion pou al Redundancy Board. Nou bizin enn plan, enn striktir. Nou bizin satisfer ban kriter legal. Nou pa pe met enn tablo devan nou pou swazir ». Commentant les propositions soumises par les syndicats, il laisse entendre qu’elles ne sont pas satisfaisantes. « Nou pou roul Air Mauritius ek seki nou kapav peye », déclare l’administrateur en ajoutant qu’il ne peut entamer des discussions sur 204 types d’allocations qui existent avec les syndicats de différents niveaux, les Memoranda of Understanding (MoU). « Mo pa le likidasion. Mo prefer gard Air Mauritius kouma li ete », dit-il. Et de soutenir que la question de trouver un partenaire pour Air Mauritius ne se pose pas car il souhaite que la compagnie reste la ligne aérienne nationale. L’administrateur prévoit également que la Watershed Meeting d’Air Mauritius aura probablement lieu en décembre prochain mais qu’il se réserve le droit de la tenir avant, dépendant des développements à venir.  Parmi les options qu’il dit entretenir dans la situation : une restructuration de la compagnie, une révision du modèle d’opération ou encore une réduction de la flotte et les destinations desservies.

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