ÉCOLE NOË NÉMORIN (TROU-AUX-BICHES) : Des parents inquiets : « pa tous nou lekol »

Des parents d’élèves de l’école Noë Némorin se sont rassemblés hier, tard dans l’après-midi, devant l’enceinte de cet établissement en vue d’exprimer leurs inquiétudes après avoir appris dans les médias la fermeture de cette école gouvernementale de Trou-aux-Biches. Sollicité, le ministère de l’Éducation se veut rassurant : aucune fermeture n’est envisagée pour 2014. Toutefois, dit-il, il est probable que l’exercice d’admission en Std I pour la nouvelle année scolaire soit annulé. La raison avancée : la baisse de fréquentation des élèves, les parents préférant envoyer leurs enfants dans d’autres établissements.
« Nous avons entendu à la radio que l’école Noë Némorin allait fermer ses portes. Or, nous n’avons pas été informés ni par l’école ni par le ministère d’une telle décision », explique Vivian Marie-Jeanne, un des porte-parole des parents d’élèves. Entourés d’une trentaine de parents inquiets et aussi des enfants les accompagnant, ce dernier détaille le sentiment d’appréhension généralisé depuis l’annonce de cette nouvelle dans les médias, surtout que l’école avait failli fermer ses portes une dizaine d’années de cela et que parents et forces vives de l’endroit se sont mobilisés pour convaincre les autorités de ne pas aller au bout de cette décision. Selon Vivian Marie-Jeanne, en 1992, l’école s’est retrouvée sous la menace d’une fermeture et les habitants ont mené un combat de longue haleine pour que l’école poursuive ses activités dans l’intérêt de la population de ce village côtier. « Avec l’annonce d’une telle nouvelle 10 ans plus tard, nous sommes très en colère », explique ce dernier, résumant le sentiment général des parents rassemblés devant l’enceinte de l’école primaire tard dans l’après-midi. Devant de telles circonstances, les parents disent contre l’idée d’un éventuel transfert des élèves, soutenant que les enfants en seront « traumatisés ».
École centenaire
Ce rassemblement a également été l’occasion pour les parents de souligner la valeur et l’importance de cette école : « Cela fait presque 100 ans bientôt que l’école existe. Nous sommes la seule école à Maurice “pied dans l’eau”. Beaucoup de touristes aiment la photographier ; elle fait notre fierté », disent-ils. « L’école est un bijou pour les habitants de Trou-aux-Biches. Ils ne sont pas d’accord qu’on ferme cet établissement », ajoute Sabrina Sylva, présidente de l’Association des Parents d’élèves de l’école. Et à un parent de faire remarquer de son côté que l’école a produit de bons éléments, dont de jeunes gradués promis à un avenir brillant.
Les parents évoquent dans la même foulée une série de problèmes, comme les agissements de certains instituteurs qui laisseraient à désirer. Un enseignant en particulier est visé et accusé d’arriver en classe sous l’influence de l’alcool. Ce problème aurait été soulevé par les parents auprès de la direction de l’école à plusieurs reprises. « Si il y avait de bons professeurs et qu’on n’optait pas pour des instituteurs proche de la retraite, les parents n’auraient pas choisi d’envoyer leurs enfants ailleurs », exclame une mère.
L’école primaire Noë Némorin de Trou-aux-Biches compte seulement 36 élèves. D’année en année, certains parents préfèrent envoyer leurs enfants dans d’autres écoles des villages avoisinants. Les parents réunis hier suggèrent que le ministère de l’Éducation et des Ressources humaines mette sur pied un plan en vue de rehausser le niveau, de même que les infrastructures de l’école afin qu’elle attire davantage d’élèves. « C’est l’éducation des enfants qui importe », soutient Magalie qui met l’emphase sur le patrimoine que représente cette école. Proposition est également faite pour que le catchment area soit étendu à Pointe-aux-Piments et Triolet, notamment Camp-Créole, afin de contribuer à « repeupler » l’école et empêcher toute fermeture. Certains habitants déplorent dans la foulée, le « manque de réaction » des élus de la circonscription : « C’est dommage qu’on ne voit plus personne après les élections », regrette Lorenza

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