ÉCONOMIE : FMI, prévisions de croissance en baisse pour Maurice

Le Fonds Monétaire International (FMI) anticipe un taux de croissance de 3,5 % de l’économie mauricienne pour cette année au lieu de 3,9 % comme estimé précédemment. C’est ce qu’indique le dernier rapport du Fonds sur les « Perspectives de l’économie mondiale » rendu public hier, rapport qui fait état d’une prévision de croissance mondiale inchangée à 3,5 % en 2015.
Le FMI semble plus pessimiste que d’autres institutions locales quand aux perspectives de l’économie mauricienne cette année ainsi qu’en 2016. Alors que la Banque de Maurice s’attend à une croissance tournant autour de 4,3 %, que Statistics Mauritius anticipe un taux de 4,1 %, le FMI prévoit que l’économie mauricienne va croître à un taux de 3,5 %. Cette estimation est également inférieure à celle de la Mauritius Commercial Bank (3,9 %) et de Barclays Research (3,9 % également). Le FMI ne prévoit pas une envolée économique pour 2016, indiquant dans son rapport une prévision de croissance de 3,5 %. En revanche sur le front de l’inflation, l’institution financière internationale se montre optimiste, annonçant un taux de 1,7 % en 2015 et de 3 % en 2016.
Selon le dernier rapport du Fonds sur les Perspectives de l’économie mondiale, la croissance mondiale sera inchangée à 3,5 % en 2015 avant de rebondir légèrement à 3,8 % en 2016. Elle devrait s’affermir dans les pays avancés en 2015 alors que dans les pays émergents et les pays en développement un affaiblissement est prévu. La croissance mondiale, estime le FMI, sera portée par un rebond dans les pays avancés, où la croissance devrait passer de 1,8 % l’an dernier à 2,4 %, grâce à la baisse du prix du pétrole. Aux États-Unis, la croissance devrait dépasser 3 % en 2015-2016. « La demande intérieure devrait profiter de la baisse des prix du pétrole, d’un ajustement budgétaire plus modéré et du soutien persistant d’une politique monétaire accommodante, en dépit de la hausse progressive attendue des taux d’intérêt et du freinage exercé par l’appréciation récente du dollar sur les exportations nettes », souligne le Fonds.
Quant à la zone euro, elle voit, après un deuxième et troisième trimestres médiocres en 2014, sa croissance s’accélérer faiblement grâce à la baisse des prix du pétrole, au faible niveau des taux d’intérêt et à l’affaiblissement de l’euro.
« Les prévisions de croissance pour la plupart des pays émergents et des pays en développement se dégradent légèrement », fait ressortir le FMI. La croissance dans ces pays devrait ralentir de 4,6 % en 2014 à 4,3 % en 2015, à cause de divers facteurs. « Contrairement aux pays avancés, beaucoup de pays émergents et de pays en développement importateurs de pétrole ne répercutent pas directement la baisse des prix du pétrole sur les consommateurs, ce qui devrait atténuer l’impulsion donnée à la croissance. Les gains tirés de la baisse des prix du pétrole devraient plutôt revenir aux pouvoirs publics (par exemple, sous la forme d’économies en raison de la baisse des subventions énergétiques) et pourraient donc être utilisés pour consolider les finances publiques », écrit le FMI.
Concernant l’Afrique subsaharienne, le rapport du FMI observe que la croissance, tout en demeurant forte, connaîtra un repli cette année. Après le taux de 5 % enregistré en 2014, l’Afrique subsaharienne va progresser à un rythme plus lent de 4,5 % en 2015, soit une baisse de 125 points de base par rapport aux prévisions faites en octobre 2014. Les taux de croissance annoncés pour 2015 concernant certaines économies africaines sont comme suit : Nigeria 4,75 %, Afrique du Sud 2 %, Kenya 6,85 %, Botswana 4,1 %, Côte d’Ivoire 7,7 %, République Démocratique du Congo 9,2 %, Madagascar 5 %, Mozambique 6,5 %, Rwanda 7 %, Tanzanie 7,2 % et Sénégal 4,6 %.
« Plusieurs forces complexes déterminent les perspectives de l’économie mondiale », explique Olivier Blanchard, conseiller économique du FMI et directeur du département des études de l’institution. « Les séquelles de la crise financière et de la crise dans la zone euro, à savoir des banques fragiles et un endettement élevé des secteurs publics, des entreprises et des ménages, continuent de peser sur les dépenses et la croissance dans certains pays. Et la faiblesse de la croissance ralentit le désendettement », poursuit-il.
Olivier Blanchard note également que « la combinaison du vieillissement de la population, de la baisse de l’investissement et de la croissance languissante de la productivité entraînera une baisse sensible de la croissance potentielle dans les pays avancés et les pays émergents. Les fortes variations des prix relatifs, qu’il s’agisse des taux de change ou du prix du pétrole, créent des gagnants et des perdants ».

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