Economie : L’EIU contrarie le GM

  • Le Country Report : « We forecast that real GDP growth will slow down, mainly driven by a slowdown in economic growth in the US and Europe »
  • Fitch : « We expect that the amount of capital in the Mauritian banking system will fall further in 2019 »

Le Country Report de l’Economist Intelligence Unit, rendu public en ce début d’année, est reçu comme une douche froide pour l’Hôtel du gouvernement. Cette analyse économique a pour effet de gâcher le Feel good Factor ventilé par Lakwizinn du PMO en cette dernière année du mandat de l’Alliance MSM/Muvman Liberater. Si au sein du gouvernement, l’on tente de relativiser ces dernières prévisions, soit avec un taux de croissance de l’ordre de 3,2% pour la période 2019/20, l’agence internationale de notation Fitch s’aligne également sur la courbe descendante pour la croissance dans ses prévisions à la fi n de l’année dernière. Par contre, Fitch tire la sonnette d’alarme au sujet des conséquences des développements dans le Global Business Sector sur les banques avec la baisse notée sur le flux du capital de l’ordre de 27,7% entre janvier et août de l’année dernière. La fi n de la Grandfathering Clause du traité indo-mauricien en avril prochain est à la base de ces mouvements de fonds hors du circuit bancaire local.

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Le Briefi ng Sheet de l’EIU prend à contrepied les prévisions économiques établies pour 2019 par les autorités mauriciennes. Ce document note que « we forecast that real GDP growth will slow in 2019/20, averaging 3,2 % a year, mainly driven by a slowdown in economic growth in the US and Europe, before picking up gradually to 4,4 % in 2023 as the external environment strengthens ». Au tableau des prévisions, l’EIU mise sur un taux de 3,6 % cette année contre les 4% de Statistics Mauritius et de 2,8 % en 2020 avant de remonter à 3,8 % en 2021. Le défi cit fiscal et le déficit des comptes courants subiront également des détériorations au cours de cette même période en raison d’un « weakening of economic activity and an expansionary f scal policy ».

L’EIU, qui fait état de la signature prochaine d’un Free Trade Agreement avec la Chine et du Comprehensive Economic Partenship Agreement (CEPCA) avec l’Inde lors de la visite du Premier ministre, Pravind Jugnuath, vers la fin de ce mois, insiste sur le fait que « Mauritius’s vulnerability to external factors, such as renewed weakness in the Euro Zone and instabilty in emerging markets, poses a significant downside risk ». Si, en privé, le gouvernement soupçonne un agenda politique derrière ces prévisions de l’EIUI, l’agence de notation Fitch avait initialement prévu une tendance similaire. « Growth will decelerate in 2019 on the back of headwinds to the sugar and sugar processing sectors and to financial services », avait annoncé cette agence de notation depuis la fi n d’octobre dernier en ajoutant que « we expect that real growth will fall from 3,7 % in 2018 to 3,5 % in 2019, before averaging 4,3% over the remainder of our forecast period to 2027 ».

Ce qui retient l’attention dans l’analyse de Fitch s’articule autour des conséquences des difficultés du Global Business Sector sur le secteur bancaire. « In 2019 the full implementation of revisions to the country’s double tax treaty with India are likely to affect Mauritius’ large financial services sector adversely. The revisions will bring capital gains tax rates in Mauritius to Indian levels, after a two-year implementation period in which they were raised to half of Indian levels. This will remove a major advantage that had previously made Mauritius an ideal location for foreign investors in India to base their capital — and made the small island the largest source of foreign direct investment into India in 2017», prévoit Fitch en faisant état des dernières statistiques officielles. « We have already seen foreign liabilities fall 27,7% between January and August 2018 to their lowest level since 2010, which is significant given that total liabilities in the banking sector are almost three times the size of Mauritian GDP, showing the importance of foreign capital. We expect that the amount of capital in the Mauritian banking system will fall further in 2019, undermining the ability of the sector to lend and generate more revenues », avertit cette agence de notation en rappelant que « this suggests that less foreign money will flow through the system meaning fewer revenues for Mauritian banks as a consequence. This will create further economic headwinds and see a moderate deceleration in growth ».

Ce signal d’alarme au sujet des transactions bancaires opérées au nom des entités dans l’Offshore a été porté à l’attention du Financial Stability Committee lors de la réunion de novembre, présidée par le Premier ministre. Avec la prochaine mission du FMI du 16 janvier, ce dossier devra être traité de manière prioritaire avec la Banque de Maurice assurant un monitoring systématique dans le circuit…

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