Éducation tertiaire : nouveaux programmes pour étoffer l’offre de l’UTM

  • Le placement en entreprise dès la première année

En vue d’accueillir de nouveaux étudiants pour sa première admission de mars, l’Université de Technologie de Maurice (UTM) a organisé trois journées portes ouvertes. Elle mise sur de nouveaux programmes pour attirer des étudiants mauriciens et étrangers compte tenu de la concurrence prévalant dans le secteur de l’éducation tertiaire.

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L’UTM organise des journées portes ouvertes deux fois par an. « Nous avons deux admissions annuellement, l’une en mars et l’autre au mois d’août. Le but, c’est d’offrir la possibilité aux étudiants, qui veulent commencer leurs études, de le faire », explique la directrice de l’institution, Sharmila Seetulsingh-Ghoorah. Au lieu d’attendre le mois d’août, l’Open Day, dit-elle, donne la chance aux étudiants potentiels de prendre connaissance des cours disponibles dans cette institution tertiaire de Pointe-aux-Sables. « Nous proposons 65 programmes cette année, dont quatre nouveaux, au niveau des certificats et des diplômes. À partir de cette année, deux programmes permettant d’obtenir un certificat sont proposés, l’un dans le domaine de la science et la technologie et l’autre dans le domaine de la gestion et des sciences sociales », dit-elle. La directrice avance que le but de ces deux certificats est de faciliter le changement de filières aux étudiants qui le désirent.

Seetulsingh-Ghoorah fait ressortir que, très souvent, les élèves choisissent mal leurs matières au secondaire à cause de leur jeune âge ou c’est plutôt les parents qui le font pour eux. « Arrivés à la fin de leur A-Level, leurs résultats ne répondent pas à nos critères spécifiques. Ces deux certificats sont sur un an et après avoir suivi les cours avec succès, ils pourront commencer leurs cours menant à leur licence », ajoute-t-elle. Toutefois, l’UTM n’a pas de données sur l’impact que peuvent avoir ces nouveaux cours sur la vie professionnelle vu qu’ils sont offerts pour la première fois.

La directrice souligne que ces deux offres visent aussi à élargir le nombre d’étudiants sur le campus. Parmi les nouveaux programmes, figure un BA (Hons) en Video et Film Production, offert depuis août 2017. En ce moment, ils sont dix étudiants à suivre ce cours, qui sera toujours proposé pour la rentrée de mars. Pour concevoir ce cours, l’UTM a travaillé avec la Mauritius Film and Development Corporation et la Mauritius Broadcasting Corporation. « On nous reproche souvent d’être éloignés du marché de l’emploi. Mais nous faisons un effort pour que les étudiants aient du “hands on training”. L’Economic Development Board, à travers le Film Rebate Scheme, nous donnera accès aux plateaux de tournage. Ainsi, les étudiants pourront mieux répondre aux besoins de ce secteur », dit-elle. Selon Sharmila Seetulsingh-Ghoorah, la MFDC mettra des équipements à la disposition de l’UTM et les étudiants auront un placement professionnel à la MBC.

L’UTM fait également la part belle à la médecine. Depuis 2016, l’école de Health Sciences a été mise sur pied. Son but, selon la directrice générale, était d’assurer la qualité de cours qui étaient offerts au Anna Medical College. « Nous avons recommencé à recruter les élèves de cette école cette année. Nous avons révisé notre programme et sommes maintenant reconnus par le Medical Council », assure-t-elle. L’école offre d’autres cours, tels le Health Services Management, en collaboration avec l’école du Sustainable Development and Tourism, et un nouveau cours qui est le Diploma in Food Science and Biosecurity. « Nous avons également un diplôme en Bio-Analytical Laboratory Technology qui permettra aux étudiants de travailler dans tous les laboratoires scientifiques, surtout de nature biologique. Nous offrons aussi le Sports Training Coaching and Exercise. Cela répond à la demande du ministère », dit-elle.

Si tous ces programmes sont accrédités, elle avance que le cours d’Occupational Health and Safety l’est de nouveau cette année. Et, pour accroître la qualité de Finance and Accounting, elle assure qu’il est accrédité par l’ACCA. « Nous proposons de la qualité à nos étudiants et nous sommes très réglementés », dit-elle. Parmi les 65 programmes offerts, 24 sont au niveau de la maîtrise.

Placement professionnel à partir de la première année

Selon la directrice générale, la rencontre avec l’Academic Council, qui a eu lieu en février, a permis de revoir le placement professionnel. « Nous sommes la seule université publique à Maurice à offrir un module de placement en entreprise. Désormais, le placement professionnel sera offert à la fin de la première année », dit-elle. Elle ajoute : « Il est important que les élèves développent des “soft skills”. » À travers cette initiative, l’étudiant peut se faire des contacts dans le monde du travail. « On veut que nos étudiants soient plus “work ready” », dit-elle. Si auparavant des crédits étaient attachés à ce module, il sera désormais obligatoire de les restaurer et de revoir leur nombre. L’UTM compte aussi revoir l’Assessment Mode. Mais pour cela, la directrice demande la collaboration de l’industrie afin qu’elle soit plus impliquée dans l’examen. « Les académiciens n’ont pas la formation pour évaluer les compétences professionnelles », dit-elle.

Parlant de la compétition face aux autres institutions tertiaires, elle avance que les universités publiques ont le même mandat, qui est de promouvoir l’accès à l’éducation tertiaire pour un public spécifique. « Je ne pense pas que nous sommes en compétition avec les universités privées car leurs frais coûtent cinq fois plus cher. On ne dort pas sur nos lauriers même si nous avons notre marché. Nous voulons collaborer avec les autres universités publiques », dit-elle. Sharmila Seetulsingh-Ghoorah avance que l’UTM a mis sur pied le School Based Consultative Committee pour concevoir des programmes et ainsi répondre à la demande du marché. « Jusqu’à maintenant, on se basait sur la liste de la Tertiary Education Commission qui est fiable à un certain niveau. On a vu que, lorsqu’on conçoit des cours suivant cette liste, il n’y a pas de preneur », regrette-t-elle. « Les différents nouveaux cours élaborés pour répondre aux besoins du marché n’attirent pas grandement les étudiants. C’est une vraie campagne de communication qui doit se faire », dit-elle. D’ailleurs, elle avance avoir introduit un cours de Digital Enterprise Management mais personne ne s’y est intéressé. « La communication doit commencer au niveau du secondaire. On peut concevoir des cours mais il faut qu’il y ait des étudiants », précise-t-elle.

L’UTM compte également des étudiants étrangers. Elle projette l’ouverture d’une UTM Branch à Rodrigues. Pour accéder au marché africain, explique-t-elle, il faut un autre type d’opération. « Ce n’est pas que les cours manquent d’intérêt mais il y a plutôt un manque d’harmonisation par rapport au cursus secondaire. Il y a certains cours qui sont déjà offerts en Afrique et il ne faut pas se dire que les universités africaines sont vraiment de haut niveau. Pour que Maurice puisse y accéder, il faut réfléchir aux exigences minimales », dit-elle.

S’agissant du nombre d’étudiants, ils sont à 3 000 en ce moment. Elle précise que la stabilité a été notée durant les trois dernières années par rapport aux années précédentes. Toutefois, elle ne cache pas que nombreux sont ceux qui optent pour les études à l’étranger, ce qui divise ainsi le marché mauricien. « La baisse est au niveau de toutes les universités », observe-t-elle. Outre son nombre d’étudiants, le MGI, le JSS Academy, l’Anna Medical College et le Fashion and Design Institute sont affiliés à l’UTM.

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