ÉLECTION PARTIELLE — PITON/RIVIÈRE-DU-REMPART (N°7) : Pravind Jugnauth en retrait, Ramgoolam à l’avant-plan

  • Expliquant l’absence du leader de Lalyans Lepep au N°7, Lakwizinn du PMO déclare que « le PM serait pris par d’autres obligations découlant de ses responsabilités premierministérielles »
  • Le leader du Labour : « Zordi zot pe met kandida ! Pa kone kot sorti, pli divan ou pou gete zot pou sove »

L’absence du Premier ministre et leader de Lalyans Lepep, Pravind Jugnauth, dans le frontline pour le Nomination Day à Simadree Virahsawmy State Secondary School, hier, est décodée comme une indication que la partielle à Piton/Rivière-du-Rempart (N°7) ne sera qu’une parenthèse électorale. En tout cas, le leader du MSM a brillé par son absence lors du défilé des partisans et sympathisants pour le dépôt de la candidature de Vikash Nuckcheddy au scrutin annoncé pour le mercredi 13 novembre suite au siège laissé vacant à l’Assemblée nationale par la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo depuis le 21 mars. Officiellement, Lakwizinn du Prime Minister’s Office soutient que cette absence de Pravind Jugnauth s’explique par ses obligations en tant que chef du gouvernement. L’on notera que la veille, soit vendredi, Pravind Jugnauth, qui a ajourné le Parlement au vendredi 13 septembre, a soigneusement évité de se montrer au comité régional du MSM du N°7 pour la présentation officielle du candidat. Il était retenu en partie à l’Assemblée nationale. De son côté, l’ancien Premier ministre et leader du Labour, Navin Ramgoolam, était à la tête de ses troupes à Rivière-du-Rempart pour accompagner Anil Bachoo devant le Returning Officer, Me Moon Seetaram. Il n’a pas manqué de malmener verbalement son adversaire direct, Pravind Jugnauth, pour les prochaines élections générales.

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Vers 14h, les partisans du MSM se sont présentés devant l’enceinte de Simadree Virahsawmy SSS. Contre toute attente, ceux qui avaient effectué le déplacement ont constaté que le Premier ministre et leader du parti brillait par son absence à cette manifestation en guise de lancement de campagne. Par contre, plus d’une quinzaine de ministres et parlementaires de Lalyans MSM-ML, de même que des partisans orange, visiblement moins enthousiastes que les rouges plus tôt, ont pris part au défilé du Nomination Day.
Sollicités, des proches collaborateurs du chef du gouvernement devaient tenter de faire comprendre que Pravind Jugnauth « serait pris par d’autres obligations découlant de ses responsabilités premier-ministérielles ». D’autres au sein du cercle rapproché du Premier ministre affirment que « le leader s’est assuré à travers les têtes d’affiche du Sun Trust, notamment le président du parti, Showkutally Soodhun, que Vikash Nuckcheddy ait tout le soutien qu’il faut pour cet exercice d’enregistrement de candidature et qu’il suit la situation de près ». Les partisans de l’alliance gouvernementale ont été autorisés à avoir accès à l’enceinte du Nomination Centre et il n’y a pas eu de complications pour les policiers au vu du nombre de partisans présents.
Le candidat du MSM Vikash Nuckcheddy aura pour Electoral Agent Takoorduth Dookhee. Le président du MSM, Showkutally Soodhun, se félicite que « la mobilisation orange ait été une réussite ». Et d’ajouter que la circonscription N°7 est « un bastion orange ». Il ajoute que le leader du MSM a fait un bon choix en la personne de Vikash Nuckcheddy. Pour lui, les partisans du MSM étaient plus disciplinés que ceux du PTr. « Se enn eleksyon parsiel ki nou krwar ladan », a-t-il soutenu. Le candidat Nuckcheddy, qui est accompagné de son épouse, Reshma, confiante de la victoire de son époux, a affirmé que « le travail politique sur le terrain commence à partir de demain ».
Un peu plus tôt, soit vers 13h, des partisans du Labour, massés à la Place Taxi de Rivière-du-Rempart, se sont dirigés vers le Nomination Centre en compagnie des membres de l’état-major du parti, menés par Navin Ramgoolam et le candidat désigné, Anil Bachoo, les députés de l’Assemblée nationale et d’autres dirigeants. Faisant fi des directives officielles, les rouges ont pris d’assaut l’enceinte du collège sous les cris « donn eleksyon zeneral » ou encore en scandant le nom d’Anil Bachoo. Les policiers onteudes difficultés pour contenir la foule travailliste et a dû, sur instructions des responsables de la commission électorale, faire installer une barrière dans la cour du collège pour bloquer l’accès au Nomination Centre. Les parrains de l’ancien Vice-Premier ministre ainsi que les membres de la presse ont rencontré des difficultés pour se frayer un chemin jusqu’à l’intérieur du bureau pour assister aux formalités de ce dépot de candidature.
À sa sortie, Navin Ramgoolam a déclaré que « Pravind Jugnauth finn fini komans fer bann depans ki pa ti bizin fer ». Il dénonce le gaspillage des fonds publics à l’approche des élections générales. « Linpos fou pa mal. Normal pa so larzan sa », ajoute-t-il. Pour lui, les électeurs du Numéro 7, si cette partielle devait avoir lieu, auront l’occasion de «sanctionner sir Anerood Jugnauth et Pravind Jugnauth pour leur mensonge au sujet du poste de Premier ministre pour ce mandat, mais aussi pour la trahison au sujet du miracle économique ».
Commentant la candidature de Vikash Nuckcheddy pour le MSM, Navin Ramgoolam a déclaré que «la zordi zot pe met kandida, pa kone kot sorti, pli divan ou pou gete zot pou sove la ». Pour sa part, Anil Bachool a avancé que le soutien populaire est du côté des rouges. « Konpar seki nou nou finn fer ek bannla. Tou sa la donn nou enn lide kouma sa bannla finn zer pei. Mo pena dout ki Ptr pe al ver la viktwar. Pou mwa, dernie 40 an toulezour mo finn lor terin », déclare-t-il. L’Electoral Agent pour Anil Bachoo pour cette partielle n’est nul autre que son ancien collaborateur Meckduth Chumroo.
Défilé de candidats
À l’ouverture officielle du Nomination Centre, le Returning Officer et ses proches collaborateurs de la Commission électorale ont été sollicités. Dès 9h07, le premier candidat indépendant s’est présenté. Brijanand Mahadeo, habitant de Fond du Sac et leader de l’Union Democratic Party, en est à sa première participation à une élection. « Nou bizin nouvo disan, nouvo servo », dit-il et ajoute qu’il existe un manque d’innovation et de créativité dans le pays. Ayant travaillé pendant 40 ans dans le secteur de la santé à l’étranger, il dit avoir noté qu’à Maurice ceux qui ont de l’argent peuvent bénéficier des services d’un établissement hospitalier, alors que les pauvres, en particulier les enfants et les autrement capables, obtiennent des soins de santé inférieurs dans le secteur public.
À peine une dizaine de minutes écoulées, Moona Chandraman, candidat indépendant, fait son entrée suivi de ses marraines, des habitantes de la circonscription. Le défilé de candidats au Nomination Centre se déroule à un rythme soutenu avec Deevshy Ragpot, 30 ans et habitante de Floréal, candidate du parti En Force Moris de Yuvan Beejadhur. « Nous devons encourager les jeunes pour qu’ils soient courageux, car je sais que ce n’est pas facile », soutient la jeune candidate.
Ancien habitant de Rivière-du-Rempart, le secrétaire général de 100% Citoyens, Dev Sunassy, explique que son parti a déjà commencé à sillonner le N°7 depuis quelques semaines. « La démocratie est malade et on joue avec les institutions et avec l’avenir de nos enfants. Les vraies priorités ne sont pas prises en compte », retoque-t-il. Le Front Solidarité Mauricien (FSM) a accordé son investiture à Goorooduthsing Awootar, habitant de Fond du Sac. Ce dernier regrette qu’aucun gouvernement n’ait réalisé une réforme électorale. Le candidat indépendant Parvez Rostom est lui accompagné des membres de sa famille pour déposer sa candidature.
Sur le coup de mldi, des partisans du Mouvement Patriotique encadrent Atma Bumma, mais le président du MP, Alan Ganoo, n’est pas présent. Avec à ses côtés le député Jean-Claude Barbier, le candidat Bumma, qui ne croit pas dans le scénario de la partielle, déclare que « nou maintenir ki sa parsiel-la enn diversion, me nou pe zwe le jeu demokratik ». Le candidat du MP est rejoint par l’autre candidat indépendant Davindra Kumar Ajoodhea, âgé de 58 ans. «Pa pou ena sa parsiel-la me nou ena enn bann mesaz pou fer pase », dit-il. Le Front Liberation National (FLN) aura son leader, Ismaël Nazir, en tant que candidat. « Li inportan partisipe. Finn ler pou politik sanze. Nou tenir a ker liberte ek dinite popilasion. Nou kone sitiasion kritik an se moman », dira-t-il.
Vikesh Bhogun, âgé de 21 ans et habitant de la circonscription, est le benjamin des candidats. D’ailleurs, il est accompagné de ses parents. Son père, Leckraj Bhogun, confie naïvement que « mon fils participe à cette élection pour qu’il puisse avoir accès à l’intérieur de l’école au cas où il y a cette partielle ».
Pour ajouter à l’ambiance du Nomination Day, l’invité surprise, s’est présenté en la personne du leader du Parti Malin, Dhanrajsing Aubeeluck. Si la rumeur voulait qu’il ne participerait pas, il l’a refutée après le dépôt de sa candidature. Candidat pour la deuxième partielle dans cette circonscription après celle de 2003, il soutient qu’il répond à la demande des habitants de Piton/Rivière-du-Rempart. Critiquant les autres partis politiques, surtout le PTr et le MSM, Dhanrajsing Aubeeluck dit ne plus vouloir de dynastie dans le pays. Par ailleurs, il dit croire qu’il n’y aura pas de partielle.
Neeraj Kumar Dusna, membre du Democratic Socialist Party, sera le 26e et dernier candidat de cette élection partielle à se présenter. Âgé de 50 ans et habitant Mapou, ce comptable participe pour la première fois à une élection. « Pendant plusieurs années, nous avons été sous le règne du PTr ou du MSM. Il est maintenant temps de changer tout cela et d’avoir de nouveaux partis qui peuvent faire la différence. Le pays a connu trop de cas de corruption et la population est à la recherche d’un vrai changement », lâche-t-il.
Auparavant, Deyvindrah Sanassy, habitant de Poudre d’Or Hamlet, a choisi pour symbole l’ananas pour montrer qu’il travaillera dans l’intérêt des petits planteurs, lui-même recyclé en planteur depuis sa retraite. Ancien Deputy Director et aujourd’hui à la retraite, il se donne pour mission de changer le village où il habite. « La région de Poudre d’Or Hamlet a été délaissée. Ce village n’a aucune importance pour les députés étant donné sa petite taille », déplore-t-il et cite les nombreux accidents qui se sont produits causant mort d’hommes. Lui même ayant perdu son frère dans un accident l’année dernière.
En tout cas, le suspens perdurera jusqu’à la fin d’octobre au plus tard pour savoir si la partielle du N°7 aura lieu.

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