ÉLECTIONS: Vote sanction v/s vote soutien

À quelques jours des élections villageoises et municipales, la marmite politique bouillonne. Dans les villages, les candidats misent sur leur proximité. Dans les villes, les partis politiques ont sorti un grand déballage de dénonciations, de coup bas, de scandales… Les objectifs demeurent néanmoins le même : prendre le contrôle de nos localités.
Comme ce fut le cas lors du Nomination Day, la campagne électorale pour les élections villageoises demeure calme. Dans les rues, à l’exception de quelques banderoles, les animations sont timides autour de ces élections pourtant longtemps réclamées. Pour la majorité des villageois, c’est du business as usual, en attendant le rendez-vous des urnes, ce dimanche. Les candidats, eux, multiplient les porte à porte et les réunions nocturnes dans une ambiance qui reste bon enfant. Sur les 3,891 candidatures enregistrées pour les 1,170 sièges de conseillers, 1,183 sont des femmes, soit une candidature sur trois.
La campagne des villes.
Du côté des villes, les deux principaux partis politiques ont choisi de donner le coup d’envoi pour la campagne des élections municipales le même jour. Dans chaque ville, ils étaient à quelques mètres l’un de l’autre. Le ton a été donné depuis jeudi dernier pour une campagne qui s’annonce virulente. Les rouges-bleus demandent aux citadins de “protez ou lavil”. Les mauves-orange réclament “enn eleksion koreksion”. Pour convaincre, chaque parti a sorti l’artillerie lourde.
Au sein de l’alliance gouvernementale, tous les députés participent activement aux réunions nocturnes. Navin Ramgoolam s’impliquera personnellement dans la campagne une fois les débats budgétaires terminés. L’alliance au pouvoir mise sur son bilan dans les cinq villes ces sept dernières années pour convaincre les citadins. Mais la campagne ne s’annonce pas si simple. Le PM l’a lui-même concédé : “Une élection n’est jamais gagnée d’avance (…) La réussite est le résultat de beaucoup de travail, d’explication, d’acharnement et d’explication.” Les membres du PTr-PMSD ne manquent également pas de rappeler les scandales qui touchent leurs adversaires. Au programme : l’affaire Medpoint et l’affaire du bois de rose.
Après sept ans passés à la tête des municipalités, le gouvernement PTr-PMSD ne compte pas lâcher prise. “Kan ou dan lopozision, ou nek koz koze, yap, yape. Okenn dimounn ou pa kapav ede, okenn travay ou pa kapav fer”, affirme Xavier Duval, approuvant les propos de ministres et de députés gouvernementaux qui utilisent l’arme du chantage pour convaincre les citadins.
Sanzma.
Une déclaration qui irrite l’adversaire, estimant une telle manipulation “inacceptable”. Le leader du Remake 2000, Sir Anerood Jugnauth, fait d’ailleurs ressortir que “minisipalite roul avek larzan kontribiab. Si bann-la fer le kouyon, nou pou trenn zot an zistis.” L’alliance MSM-MMM veut convaincre les électeurs que toutes les municipalités ont été mal gérées. Elle dénonce également “la politik manze-bwar, voyaze avek larzan lepep”. Et cite une série de scandales évoqués au Parlement par des PNQ : l’instructeur pédophile au MITD, l’affaire Timol, l’affaire des cartes d’identité nationale, l’affaire Bangaleea, l’affaire TEC ou encore l’affaire Gro Derek… L’Opposition compte sur les citadins pour “donn enn vot sanzma”.
L’alliance MSM-MMM a déjà dévoilé son manifeste samedi dernier. Il y est fait état de projets pour des villes dynamiques, sûres et solidaires. Le programme du gouvernement se fait toujours attendre.
Sur le terrain, les porte à porte, les rencontres nocturnes et les réunions se poursuivent, attirant principalement des sympathisants convaincus et des roder bout. On note que plusieurs ont déjà changé de camp et de couleur. On a du mal parfois à s’y retrouver…
Mais le dernier mot reviendra aux électeurs, qui devront choisir pour la continuité ou le changement.

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