Electoral Run-Up : Température politique en hausse

  • Des élus MSM concèdent qu’il faut désormais revoir le plan échafaudé pour affronter un Navin Ramgoolam requinqué
  • Le leader du PMSD félicite l’ex-PM et rappelle encore une fois sa démission du gouvernement Lepep pour sauvegarder l’indépendance du DPP

À peine sorti de la Cour intermédiaire hier que Navin Ramgoolam a donné rendez-vous aux dirigeants du Parti travailliste (Ptr) à son bureau, rue Desforges, pour une brève prise de contact afin de passer en revue les répercussions politiques de ce dénouement. Ceux présents sont convaincus que le leader du Parti travailliste n’a plus de « lake ferblan » qui lui traîne aux pieds dans la conjoncture politique à l’exception de la Navin Coffer’s Saga, et que le parti peut désormais travailler sa stratégie politique en vue des prochaines élections dans la sérénité.

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À l’Hôtel du gouvernement, on était visiblement pris de court par ce dénouement judiciaire en faveur de Navin Ramgoolam. L’on concède dans la foulée que l’alliance MSM-ML doit à présent revoir sa stratégie électorale pour affronter le Ptr de Navin Ramgoolam qui est « requinqué » après une énième victoire devant la justice depuis février 2015. « Bann ki ti pe pran politik pou aki ek panse ki MSM fini gagne bizin re al okip zot sirkonskripsion », concédaient des membres du gouvernement hier à l’Assemblée nationale. Quant au leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval, il s’est dit heureux de la victoire légale de l’ancien Premier ministre et rappelle une nouvelle fois la démission du PMSD du gouvernement Lepep pour sauvegarder l’indépendance du Directeur des Poursuites Publiques (DPP).

A l’hôtel du gouvernement, et en particulier dans les couloirs menant à l’hémicycle, le Body Language des membres de la Shouting Brigade du gouvernement trahissait un mal-être dans le sillage du Ruling de la Cour intermédiaire. Le Front Bench du gouvernement, notamment le Leader of the House, Pravind Jugnauth, le Deputy Prime Minister, Ivan Collendavelloo, faisait l’économie de l’arrogance des précédentes séances alors que l’opposition sur un air taquin lors des débats sur le projet portant sur la station de météo, à l’image de Rajesh Bhagwan, parlait de « temps maussade et de gros nuages à l’horizon ».

Après trois jours successifs passés devant les instances judiciaires du pays, Navin Ramgoolam a demandé à ceux présents hier à son bureau personnel à la rue Desforges de lui accorder un week-end de repos afin qu’il puisse savourer ce moment en compagnie de sa famille. Pour beaucoup au sein du PTr, le challenger de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre pour les prochaines élections générales est de retour en force sur l’échiquier.

« Lion is back », clamaient les membres du Bureau politique du Ptr après le ruling des magistrats Seebaluck et Jannoo-Jaunbocus . « On est tous très contents pour lui. Le Ptr revient en force », indiquait Anil Bachoo, l’ancien vice-Premier ministre du gouvernement travailliste, après qu’il s’est entretenu avec le leader des Rouges. Les dirigeants du parti disent maintenant attendre que le leader définisse la stratégie pour affronter le MSM et son leader, Pravind Jugnauth sur le terrain politique.

Dans le camp MSM-ML, soit avant la reprise des travaux parlementaires, l’on était visiblement pris de court car Navin Ramgoolam n’a techniquement plus de « lake ferblan » à traîner. « Bann ki ti pe pran politik pou aki ek ki ti pe panse ki MSM fini gagne bizin re al okip zot sirkonskripsion », laissaient entendre certains membres du gouvernement à l’Assemblée nationale. « Bizin reget stratezi lor terin parski match MSM-Ptr la inn pran enn lot tournan. Na pa kapav souzestim narien apartir aster. Bann ki ti pe miz lor maler Ramgoolam bizin gete ki pou fer» soulignait-on du côté de Lakwizinn du PMO.

De son côté, le leader de l’opposition et du Parti Mauricien Social Démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval, déclare « je le félicite pour cette victoire légale d’un point de vue personnel », a laissé entendre le leader du PMSD au Mauricien. Il a rappelé que la démission de son parti de Lalyans Lepep en décembre 2016 avait comme raison principale la sauvegarde de l’indépendance du Directeur des Poursuites Publiques. Xavier-Luc Duval a aussi fait circuler hier après-midi les commentaires d’Adrien Duval sur Facebook qui rappelle l’épisode de cette démission.

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