Élevages porcins : Lindsay Veerapen, « On est contre l’importation de la viande de porc »

La Fédération coopérative des éleveurs porcins Phase II de Bassin Carré, par son président Lindsay Veerapen, a tenu à remercier le Premier ministre et ministre des Finances au nom des éleveurs de porcs d’avoir rayé leurs dettes auprès de la Development Bank of Mauritius. Cette mesure prise lors du budget 2018-2019 est d’un grand apport, a-t-il dit.

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« C’était un grand fardeau pour beaucoup qui s’étaient retrouvés en pleine difficulté lors des fièvres porcines », a déclaré Lindsay Veerapen de la Fédération coopérative des éleveurs porcins Phase II de Bassin Carré lors d’un point de presse à la municipalité de Port-Louis. Il s’est réjoui de l’annonce de la nouvelle de rayer les dettes des éleveurs de porcs qui avaient contracté un emprunt auprès de la Development Bank of Mauritius (DBM). Pour Lindsay Veerapen, le Premier ministre et ministre des Finances n’a pas été sourd à leurs doléances lors de son récent budget. « On remercie aussi Nando Bodha et Melle Callychurn qui ont été présents sur le terrain pour voir l’énorme travail abattu par les éleveurs de porcs. On attend toujours d’avoir une rencontre avec le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, pour trouver une solution ensemble. »
Par contre, Lindsay Veerapen a déploré le système de tout-à-l’égout à Bassin Carré à cause d’un manque d’hygiène considérable. « Les porcs sont des animaux propres après le lavage, mais faute de drains adéquats, la situation a empiré. D’autant plus que lors du budget de 2017, le gouvernement avait prévu la somme de Rs 5 M pour les problèmes de drains, mais le système de drainage est resté statu quo. »

En ce qui concerne la nourriture pour les porcs, l’intervenant a déclaré que le coût était élevé. « Donner de la poudre au cochon en vue d’avoir un produit de premier choix se révèle difficile car une balle de poudre tourne autour de Rs 860, alors qu’avant le prix était de Rs 300. Si bisin dépense pu ene ti cochon 100 kg Rs 3 500 la poudre, li boucou, bisin prend en considération travay éleveur, transport… Nous avons envie d’importer la nourriture ailleurs mais nous lançons un appel au gouvernement pour qu’il y ait la réouverture de l’usine de Richelieu. On nous a informés que les appareils sont rouillés, il faudrait alors la convertir en stock de victuailles pour les cochons. »

Dans le même ordre d’idées, il a insisté sur le fait que le gouvernement devrait fixer le coût sur le porc, ce qui leur permettrait de le vendre à un prix raisonnable. Lindsay Veerapen s’élève contre le fait que la Meat Authority devrait être désignée pour l’importation du porc. « Cela a été dit au cours du budget et nous sommes contre le fait d’importer la viande de porc car on a suffisament d’éleveurs à Maurice. » Pour lui, il s’agit du « travail de la Fédération coopérative des éleveurs porcins ». « Laisse nu fer nu travay, fixé ene prix lors nu la vente porcs et ki gouvernement ré-ouvert l’usine Richelieu. »

Selon Lindsay Veerapen, la Fédération coopérative des éleveurs porcins Bassin Carré Phase II regroupe environ 200 éleveurs de porcs. « Nous avons été obligés de nous scinder en deux phases à la suite de la fièvre porcine en 2009. » Il lance un appel à tous les éleveurs de porcs pour qu’ils se joignent à une société affiliée à une fédération coopérative. Car le travail de collaboration peut générer des chocs d’idées et permettre au travail d’avancer. « Un des critères pour être éleveur de porc est la patience. Le cochon est l’animal le plus propre mais le problème auquel nous faisons face repose sur le système de drain. »
L’autre point évoqué par le président de la fédération coopérative est le manque de vétérinaires. Il demande qu’une fois par mois « ces personnes fassent un check-up de routine sur les fermes ». « Zot bisin rentre dans l’enclos bane la ferme, pas reste loin are cochons. »

Alain, un des éleveurs présents au cours de la conférence de presse, a parlé de la nécessité de séparer l’élevage des porcs de ceux des bœufs, cabris et autres. « Il faut trouver des places adéquates car si ces animaux contractent une maladie, cela peut être néfaste aux éleveurs de porcs. Il faut les tenir à distance de 200 mètres environ. Les porcs ne sont pas mis en quarantaine, c’est à nous les éleveurs d’être vigilants pour leur bien-être. » Alain a aussi déploré l’odeur nauséabonde sur la route du littoral et qui se propage vers Bassin Carré et les alentours. « Ce ne sont pas les odeurs émanant des porcs mais d’un système de drainage bouché qu’il faut revoir. Il y a aussi le problème des chiens errants. Souvent quand les gens vont à la chasse, ils oublient de récupérer leurs chiens. D’où une autre source de problème pour nous éleveurs. »

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