ELITE BUSINESS SCHOOL : Des « pressions » sur les étudiants bangladeshi pour quitter Maurice ?

Auraient-ils subi des « pressions » pour quitter le sol mauricien ? C’est la question que se posent certains après le départ du territoire dimanche dernier d’un groupe d’étudiants bangladeshi, qui avaient opté pour des études tertiaires à l’Elite School of Business & Finance, à Ébène. Se plaignant de certaines conditions, ils avaient, en septembre 2013, réclamé à l’institution tertiaire un remboursement de leurs frais d’études. Leur homme de loi, Me Deepak Rutna, réclame une enquête approfondie sur le dossier.
Le cas de ce groupe d’étudiants bangladashi, âgés entre 20 et 28 ans et qui avaient opté pour Maurice dans le cadre d’études tertiaires, avait attiré la sympathie de plusieurs personnes, entre autres des politiciens, travailleurs sociaux et hommes de loi. L’affaire remonte au 26 septembre 2013 lorsqu’une dizaine d’étudiants bangladeshi ont soumis une lettre à la direction de l’Elite School of Business & Finance pour faire état d’une série de « manquements », n’ayant pas obtenu satisfaction des conditions et facilités qui leur avaient été promises par l’établissement. Ils avaient alors tenté de négocier une réduction ou un remboursement de leurs frais de scolarité. Le lendemain, les étudiants avaient été informés qu’ils allaient être révoqués pour « mauvaise conduite » et expatriés vers leur pays d’origine. Ceux-ci ont ensuite entamé une série de démarches, dont une déposition consignée à la police à l’encontre de l’institution tertiaire, une mise en demeure servie au Passport & Immigration Office par leur avocat, Me Erickson Mooneapillay, pour bloquer leur déportation, ainsi qu’une plainte logée en Cour suprême, s’estimant « escroqués » par l’institution.
Mais voilà : ces étudiants ont finalement quitté le pays dimanche dernier, contre tout attente. Selon nos informations, glanées auprès de plusieurs sources, ces derniers auraient subi des « pressions » pour quitter « à tout prix » le sol mauricien. Il leur a même été défendu de parler à la presse ou de contacter leurs hommes de loi, sous peine de « lourdes conséquences ». Ce serait donc par peur de représailles, craignant pour leur propre sort et pour leur famille, que ces étudiants auraient décidé de regagner le Bangladesh alors que leur affaire sera appelée le 16 du mois courant en Cour suprême. Eddy Sadien, du Regroupement Travayer Social (RTS) – mouvement qui les soutient depuis le début de leurs déboires –, est d’avis qu’une « pression a été exercée sur ces étudiants pour quitter le pays » et se dit « convaincu que ces derniers ont quitté le pays contre leur volonté ».
Sollicité pour une déclaration, Me Deepak Rutna crie à « l’injustice » à l’égard de ce groupe d’étudiants. « C’est chagrinant de constater comment des institutions comme Elite Business School, le Passport & Immigration Office et même le Prime Minister’s Office ont géré ce dossier d’une “very unprofessional way” », déclare l’homme de loi, tout en déplorant que ce groupe d’étudiants n’ont pu obtenir le remboursement qu’ils avaient réclamé de l’institution. « Les ministères et les départements concernés devraient enquêter sur ce dossier pour établir ce qui s’est réellement passé dans le cas de ces étudiants, de manière aussi à éviter que ce type de cas ne se reproduise à l’avenir », ajoute Me Deepak Rutna. « Il y va de la réputation de Maurice sur le plan international en tant que destination pour des études tertiaire. L’enjeu pour la réputation de Maurice est crucial », estime l’avocat. Ce dernier regrette également que l’opportunité n’ait pas été donnée aux étudiants et les arrangements nécessaires en termes d’assistance financière pour leur permette d’assister aux procès intenté contre l’Elite Business Shcool dans les jours qui suivent.
Le 28 décembre dernier, Le Mauricien faisait état du sort de ces étudiants, qui avaient exprimé dans nos colonnes leur sentiment d’inquiétude concernant une éventuelle déportation du sol mauricien et de rêves brisés. Leur famille ont dépensé gros en termes de frais de scolarité, contracté des emprunts ou encore hypothéqué leurs terrains pour leur permettre de suivre leurs études à Maurice. Ce groupe d’étudiants avaient, en septembre 2013, réclamé un remboursement partiel de leur “study fees”, jugeant que certaines des conditions et facilités qui leur étaient promises par l’établissement d’Ébène n’avaient pas été remplies. Dans une lettre à la direction, ils avaient déploré que l’école n’aurait ni bibliothèque, ni Study Room, entre autres.

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