EMPIRE BAI : Interrogatoire Under Warning de Saleem Beebeejaun

Seize mois après l’écroulement de l’empire BAI du Chairman Emeritus Dawood Ajum Rawat, dans le cadre de l’opération Daylight Robbery, Saleem Eshan Beebeejaun, ancien Chief Executive Officer du conglomérat, a été rattrapé par l’enquête criminelle du Central CID. Depuis ce matin, le fils de l’ancien Deputy Prime Minister du gouvernement travailliste et ancien bras droit de Dawood Rawat est interrogé Under Warning sur le BAI Ponzi Scheme avec un préjudice de Rs 25 milliards, chiffre mentionné officiellement par le gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi. Pour les besoins de cette audition au sujet des dessous du plus important scandale financier à Maurice, l’ancien Blue-Eyed Boy de Dawood Rawat a retenu les services de Me Raouf Gulbul, candidat battu de l’Alliance Lepep au No 3 et un des nominés politiques du gouvernement au sein de la Gambling Regulatory Authority (GRA).
Ce matin, très peu d’indications ont transpiré du QG du Central CID quant aux développements qui pourraient intervenir à la fin de cette audition sous caution par des limiers du CCID sous la supervision de l’assistant commissaire de police, ACP Devenand Reekoye. Le cas de Saleem Eshan Beebeejaun mérite attention dans la mesure où il est un des derniers Top Guns du groupe BAI depuis le démantèlement dans la nuit du 2 au 3 avril 2015. Des spéculations initiales voulaient accréditer la thèse que le fils de Rashid Beebeejaun n’allait être nullement inquiété par cette enquête tout comme cette autre VVIP, qui avait été convoquée pour interrogatoire Under Warning toujours dans l’affaire BAI, par rapport au volet consacré à Media Matrix, le 8 août de l’année dernière avec le rendez-vous annulé par magie à la toute dernière minute.
L’audition de Saleem Eshan Beebeejaun s’avère déterminante pour confirmer la fraude de Rs 25 milliards de BAI vu les importantes fonctions qu’il cumulait à la période cruciale de la fin de 2009. D’ailleurs, le Central CID est en possession de documents accablants sur l’élaboration du Ponzi Scheme car dès cette période, le groupe BAI était en faillite. La signature de Saleem Eshan Beebeejaun figurerait également sur des correspondances adressées à trois banques commerciales à la fin de 2009 en vue d’obtenir des facilités bancaires de Rs 3,6 milliards pour tenter de camoufler l’état d’Insolvency de la compagnie d’assurances de BAI à la fin de 2009.
Les explications de l’ancien CEO de BAI comportent une importance particulière avec l’inculpation provisoire de l’ancienne directrice générale de la Banque des Mascareignes, Nelly Jirari, dans cette opération de Round Tripping avec cette filiale de la BPCE avançant une somme de Rs 3,6 milliards à 15 heures 45 le 31 décembre 2009. Ces détails pourraient venir compléter le dossier à charge contre Nelly Jirari, qui a déjà été transmis au Directeur des Poursuites Publiques pour instruire un procès au criminel. Cela fera bientôt un an que l’ancienne directrice générale de la Banque des Mascareignes, qui a été arrêtée lors d’un transit à Plaisance, est en liberté sous caution.
D’autre part, lors de son interrogatoire, Saleem Eshan Beebeejaun devra être confronté à une série de Minutes of Proceedings du Board de BAI au sujet de la fraude au sein du groupe, avec le Super Cash Back Gold et autres Bramer Assets Management, de même que des rapports d’audit de KPMG, dont la BAI Audit Presentation du 29 mars 2010 sur l’état des finances au 31 décembre 2009.
D’ailleurs, le rapport des Forensic Auditors de nTan Corporate Advisory est catégorique : « As a result of the losses incurred, the BAI Group’s liabilities exceeded its assets and it was balance sheet insolvent. As at 31 December 2010, the BAI Group’s liabilities exceeded its assets by some Rs 1.2 billion. Three years later, as at 31 December 2013, this shortfall ballooned to some Rs 12 billion. In other words, if the BAI Group had closed down on either 31 December 2010 or 31 December 2013, successfully sold all of its assets for the values recorded on its balance sheets and tried to pay off its liabilities, there would have been a shortfall of some Rs 1.2 billion or Rs 12 billion respectively », souligne ce document avec le Board de BAI formulant de nouveaux Schemes pour leurrer des clients et camoufler sa faillite avec la complicité des autorités.

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