EMPIRE RAWAT : « KPMG ne nie pas les Clean Audit Reports pour le BAI »

La firme d’experts-comptables KPMG (Mauritius), qui assurait la vérification des comptes de l’empire Rawat avant son écroulement, pourrait être classée dans le camp des collateral damages du BAI Ponzi Scheme de Rs 23 milliards. Sur ordre de la Banque de Maurice, KPMG est considérée comme étant « out of bounds » du secteur bancaire avec trois banques commerciales déjà averties officiellement par la Banque centrale. D’autre part, répondant à un précédent communiqué de presse de cette firme d’experts-comptables, le ministère des Services financiers maintient qu’en dépit de l’Audit Presentation du 29 mars 2011 sur la banqueroute de la BAI Co (Mtius) Ltd au 31 décembre 2009 et les prémisses du Ponzi Scheme avec Rs 19 milliards englouties dans le Super Cash Back Gold et Rs 4 milliards dans la Bramer Assets Management Ltd, KPMG a continué à émettre des « clean audit reports » pour la BAI de 2011 à 2014. Par ailleurs, un détail révélé à l’Assemblée nationale mardi donne une indication des traitements princiers accordés à Apollo-Bramwell à des médecins étrangers, principalement français et indiens, avec des salaires de plus de Rs 1 million par mois en sus des salaires mensuels de Rs 1 million payés à l’ancienne CEO Valérie Rawat.
Du côté du QG de KPMG, l’on reste suspendu aux conclusions de la « full internal review » annoncée par le Chief Executive de KPMG d’Afrique du Sud, Trevor Hoole, dans son e-mail adressé au secrétaire financier et président de la Financial Services Commission, Dev Manraj, le vendredi 11 septembre à 3 heures 28 et 51 secondes (voir fac simile plus loin). Les conséquences de cette enquête interne sous la supervision de Steven Louw, Executive Partner et responsable du Quality and Risk Management pour l’Afrique pourraient être lourdes de conséquences.
Dans l’immédiat, KPMG (Maurice) devra gérer un premier problème grave, à savoir la décision de la Banque de Maurice de demander aux banques de tenir à distance ce bureau d’experts-comptables pour les besoins d’audit une fois les exercices on-going sont bouclés. C’est l’une des rares fois où des firmes comptables sont mises à l’index formellement dans le secteur bancaire avec la FSC se penchant encore sur les mesures à prendre suite au scandale financier du groupe BAI.
Des sources bien renseignées soulignent que lors de son déplacement à Maurice, le CEO de KPMG d’Afrique du Sud a eu des consultations avec la Banque de Maurice où il a été informé des sanctions contre KPMG Maurice pour n’avoir pas « apprised the regulator » de la situation prévalant au sein du groupe BAI au 31 décembre 2009, mettant également à risque la Bramer Banking Corporation Limited, une filiale du groupe. Lors de ces échanges à la BoM Tower en l’absence du Senior Partner mauricien Jean-Claude Liong, la Banque de Maurice a signifié son intention de prendre des actions contre KPMG Maurice aux termes de la loi.
De con côté, répondant à KPMG, le ministère des Servies financiers, dans un communiqué émis hier après-midi, s’appuie sur les conclusions de l’Audit Presentation du 29 mars 2011 « depicting the financial schemes and other fraudulent malpractices within the BAI Group including “round tripping” of transactions in 2009 and actual and estimated losses attributable to the Super Cash Back Gold Scheme ».
Le ministère des Services financiers, se disant « setting the record straight », ne rate pas d’ajouter que « nevertheless, clean audit reports have been issued by KPMG Mauritius for the year ended 31 December 2011 and subsequent years ended 31 December 2012, 2013 and 2014. The above mentioned facts have not been denied by KPMG Mauritius in its communiqué ». Les autorités dénoncent également le fait que sur la base des faits constatés lors des audits, KPMG (Mauritius) n’a pas jugé utile d’alerter la Financial Intelligence Unit, le Financial Reporting Council et la Financial Services Commission sur ces graves manquements aux termes des obligations imposées par la loi.
De son côté, la Financial Servies Commission maintient, toujours par voie de communiqué, que « the matter relating to BAI Co (Mtius) Ltd and any of its related entities has previously been referred to the Financial Reporting Council (FRC) for necessary investigation and actions ». La commission confirme que KPMG (Mauritius), dont le Senior Partner est Jean-Claude Liong, fait actuellement l’objet d’enquête. « The Commission has called upon KPMG Mauritius to submit explanations with regard to its professional and statutory obligations as auditors of BAI Co (Mtius) Ltd and any of its related entities ».
Alors que ce nouvel élément au sujet de “Contributory negligence” alléguée de KPMG continue à défrayer la chronique, des informations déposées mardi sur la table de l’Assemblée nationale par le ministre de la Santé, Anil Gayan, suite à une interpellation du député du MMM Zouberr Joomaye, au sujet d’Apollo-Bramwell, devront relancer la colère des victimes du Super Cash Back Gold, dont les contributions de Rs 19 milliards ont été détournées pour financer les pertes des autres entités de BAI, dont la clinique de Dawood Rawat.
Les salaires versés aux médecins étrangers en poste à la clinique sous l’ère des Rawat étaient nettement supérieurs à la grille pratiquée à Maurice avec deux médecins français et deux consultants indiens touchant plus de Rs 1 million par mois. Les médecins avec les salaires les plus élevés sont les suivants :
Dr Janelle Jean-Marie (France) : Rs 1 438 785
Dr Subraya Magge (Inde) : Rs 1 150 175
Dr Soubrane André (France) : Rs 1 289 913
Dr Veearasmy Damodaran (Inde) : Rs 980 340
Dr Van den Broeck Michel (Belgique) : Rs 668 612
Dr Krishnakumar Mahes (Inde) : Rs 450 600
Dr Anja Jasovic (Serbie) : Rs 370 600
Dr Mishra Jai Kant (Inde) : rs 325 600.
Le nombre de médecins étrangers à Apollo-Bramwell est de 25 avec des salaires pour les autres variant de Rs 123 600 à Rs 293 600 par mois.

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