EMPLOI—AMENDEMENTS AUX LOIS DU TRAVAIL: La CTSP prévoit « des actions d’éclat publiques »

Dans le cadre l’intensification de sa campagne nationale pour amener le gouvernement, et le ministère du Travail en particulier, à amender les lois du travail, la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP) envisage de mener « des actions d’éclat publiques » à brève échéance. C’est ce qu’a annoncé la secrétaire générale de la confédération syndicale, Jane Ragoo, dans une déclaration au Mauricien. La CTSP estime que l’Employment Rights Act et l’Employment Relations Act, les deux lois du travail, « sont anti-travailleurs ».
« Devant les tactiques dilatoires déployées jusqu’ici par le gouvernement, et le ministère du Travail en particulier, pour repousser autant que possible les consultations sur les amendements à apporter à l’Employment Rights Act (ERiA) et l’Employment Relations Act (EReA), deux lois anti-travailleurs, nous n’avons d’autres choix que d’intensifier notre campagne nationale et d’avoir recours à des actions d’éclat publiques pour sensibiliser nos parlementaires et la population sur la nécessité d’amender ces deux lois scélérates », a déclaré au Mauricien la secrétaire générale de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP), Jane Ragoo.
Invitée à divulguer la nature de ces « actions d’éclat publiques », la syndicaliste a refusé, soulignant vouloir garder l’effet de surprise. « Comment frapper autrement les Mauriciens pour les sensibiliser à la cause ? » se demande-t-elle.
La CTSP, dit-elle, « n’a cessé de militer pour l’abrogation de certaines clauses anti-travailleurs de l’ERiA et de l’EReA », depuis leur promulgation, en 2008. « Tous les ans, nous marquons le triste anniversaire de cette promulgation par une manifestation de rue commençant par un dépôt de gerbes au Monument des Travailleurs, à côté du bureau de poste, à Rose-Hill, sans compter les nombreuses réunions de mobilisation que nous organisons sur les sites de travail et avec les animateurs de la société civile à travers le pays », a-t-elle expliqué.
La syndicaliste a poursuivi en expliquant que l’Alliance Lepep avait fait part, dans son manifeste électoral pour les élections générales de décembre 2014, de sa volonté d’amender ces deux lois pour les rendre favorables à la cause des travailleurs. « Ne voyant rien venir jusqu’ici, soit deux ans et demi après leur entrée en fonction au gouvernement, devons nous comprendre qu’après avoir donné tant d’espoir à ces 550 000 travailleurs du secteur privé, les dirigeants de ce qui reste aujourd’hui de l’Alliance Lepep, c’est-à-dire le MSM et le Muvman Liberater, n’a fait que bluffer la population ? » s’interroge-t-elle.
Jane Ragoo rappelle qu’à maintes reprises le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a annoncé qu’il « contacterait les syndicats » pour connaître leur point de vue sur les amendements à apporter aux deux lois. « Il nous a même invités à soumettre nos propositions d’amendements. Ce que nous avons fait il y a presqu’un an maintenant alors que les employeurs n’avaient pas été invités à le faire. Puis c’est à travers la presse que nous avons appris qu’un comité ministériel de 12 ministres, dont la grosse majorité n’a rien à voir avec le monde syndical, avait été mis sur pied pour examiner les deux lois du travail », déplore la secrétaire générale. Elle ajoute : « Toutes nos démarches pour déposer devant ce comité ont été vaines. Maintenant, selon une récente déclaration du ministre, c’est un “White Paper” qui circulera pour susciter des débats sur toute la question. »
La syndicaliste estime que présenter un “White Paper” équivaut à « recommencer à zéro » l’exercice de consultations. « Ou est-ce simplement une tactique dilatoire pour repousser encore une fois la présentation des deux projets de loi modifiant l’ERiA et l’EReA respectivement ? » se demande-t-elle.
« Avec un “White Paper”, les employeurs auront tout le loisir de faire pression pour enlever tout ce qui serait en faveur des employés du secteur privé. Tandis que cela leur serait beaucoup plus difficile de le faire après avoir été mis devant un fait accompli avec un Bill », explique-t-elle. « Nous n’allons pas rester les bras croisés, laissant le champ libre au lobbying patronal ! »

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