EN CONCERT POUR SES 20 ANS : Zot Sa, Zot zistwar sega

En 20 ans d’existence, le groupe Zot Sa a offert au public un répertoire rempli de succès. La formation de Mario Justin a aussi connu ses heures de gloire dans plusieurs pays où elle se présente régulièrement. En marge du concert qu’il donnera le 30 août au MGI, Zot Sa revient sur ses grands succès.
20 ans que le groupe Zot Sa fait danser la population mauricienne et les étrangers avec ses nombreux tubes ; 20 ans de création de tubes qui ont inondé les ondes radiophoniques et les foyers. Cependant, son premier album intitulé Kartye So sorti en 1994, avec sa teneur engagée, ne projette guère le collectif au-devant de la scène. Levolution qui suivra une année plus tard ne fera pas mieux. Il fallait encore un peu d’expérience à Clifford Carosin, Cyril Bissessur, Jalill Auckurully, Clifford Bardot, Michel Nany, Gaetan Pontoise, Jim Jolicoeur et le créateur du collectif, Mario.
Amize Kreol.
En 1996, le collectif agrandit son effectif avec la venue de Berger Agathe, Christophe Serrette, Jean-Michel Ah-Young, Sylvain Kaleecharan et Désiré Victor. C’est avec l’album Nou tou ensam que le séga de Zot Sa répond enfin aux attentes de son public. Grandement propulsé en avant par le morceau phare Amize Kreol portant la signature de Désiré Victor, “c’est-là que le grand public commence vraiment à nous connaître et à apprécier nos créations. Nous découvrons alors que nous pouvons aller loin”, relate Mario Justin. Alors qu’Amize Kreol est joué de toute part, une polémique vient entacher la diffusion du morceau quand une demande d’interdiction est formulée à la MASA. “Je l’ai déjà dit auparavant, le terme kreol qu’on utilise dans cette chanson se réfère aux habitants des îles et que cela n’a aucune connotation communale. Il n’y a qu’à Maurice qu’on a eu ce problème, partout où nous allions en tournée, les gens voulaient absolument entendre la chanson que ce soit aux Seychelles, à La Réunion ou à Rodrigues”, explique Désiré Victor.
La popularité de Zot Sa prend une plus grande dimension quand le groupe recrute Nancy Dérougère alors connue pour Mysie Olivier qui terminait deuxième du concours Sofe ravann en 1997. Cette dernière connaissait un véritable tournant de sa carrière en délaissant son groupe Revelation Zenes Ti Rivière pour rejoindre Berger Agathe, Mario Justin, José Pitchien et autres Clifford Carosin. Avec la voix incontournable de celle qu’on surnomme toujours la “Diva du séga”, les tubes s’enchaînent. Recrutée pour interpréter Pou to tousel au début, elle deviendra une figure incontournable du groupe avec les nombreux tubes enjolivés par sa voix. “Ce morceau-là me tient à coeur. C’était une formidable expérience de chanter avec un groupe comme Zot Sa. J’étais comme une reine parmi autant de bons chanteurs et de bons musiciens”, avoue la seule chanteuse du groupe. Dans le même temps, Chris-Jo Clair intègre le groupe.
Ravann pe bate.
En 1999, Zot Sa perd Berger Agathe tué lors des émeutes. Après ce choc, leur nouveau tube Ravann pe bate interprété par la voix si particulière de Sylvain Kaleechurrun remporte le titre de séga de l’année. Le chanteur garde un merveilleux souvenir de cette consécration. “On chante pour le public avant tout et quand le public vous rend cet amour en montrant qu’il aime ce que vous avez créé, il n’y a pas de meilleur sentiment. On était comblé à ce moment-là, on était fier, ça nous encourageait à travailler davantage.” Entre-temps, Zot Sa perd un autre précieux élément en la personne Clifford Carosin. Jim Jolicoeur le suivra juste après. Affligé par ses pertes consécutives, le groupe redouble d’effort et les morceaux à succès s’enchaînent avec la voix de Nancy Dérougère principalement, que ce soit sous le sceau de Zot Sa ou en solo. “Nous sommes une vraie famille, même quand un membre de sa famille fait un album solo, il y a une contribution de Zot Sa derrière”, fait ressortir Mario Justin.
Zegwi Masinn.
“Les membres du groupe sont comme ma propre famille. On ne fait pas que jouer de la musique ensemble, on se côtoie dans la vie même si je n’ai pas été associé au groupe depuis longtemps. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi, je leur dois beaucoup. Ce sera toujours un plaisir pour moi d’évoluer à leurs côtés, Zot Sa a été une véritable école qui m’a fait grandir musicalement et humainement”, renchérit Chris-Jo Clair.
Ainsi naîtra le fameux Zegwi masinn en duo avec Mario Justin. “Zegwi masinn enn gran zafer sa, sa sante la ti pe sante dan piknik sa. Enn vie sante ki nounn repran Mario ek mwa ek kinn mari marse. Sa lepok la, partou kot pase dimounn pe koz sa. Pe zoue partou lor radio ek dan tou bann fet. Pourtan nou pa gagn disk de lane alor ki mo ti panse ki ti kapav gagne. Nounn sort segon”, relate Nancy avec une certaine déception dans la voix. Ce n’était que partie remise. L’année qui suit, Zot Sa et Nancy Dérougère lance Movezer qui ne tarde pas à atteindre les sommets. Pourtant, la chanteuse ne s’attendait pas à décrocher la palme avec cette chanson. “Pa ti pe atann, Zegwi masinn mo ti krwar pou gagne, pann gagne. Pa ti pe tro kas latet. Kapav akoz samem la kontantman ti pli gran ankor.” Nancy chantera d’autres morceaux à succès comme Kan tanbour bate, Pa fer zanfan soufer ou encore Bato-la rentre présent sur l’album Diaspora Creole en 2007 qui lui vaudra d’être le Coup de coeur de Scope. Par la suite, Mario Justin chantera Selibater qui connaîtra un gros succès également. “Partou kot nou guete nou trouv bann tube mem, kan Nancy pe tir so album, Sylvain, Désiré ou mo mem, bizin ena enn morso ki pe marse ladan et ena travay Zot Sa ladan”, indique le créateur du groupe.
Tournées.
Avec tous ces tubes, Zot Sa était fait pour exporter ses créations. C’est ainsi que le groupe sillonne régulièrement l’Europe entre autres pour aller mettre de l’ambiance. “Partou kot nou ale, dimounn dir nou konn mett lanbians. Zot dir group mitik inn vini. Sa fer ou leker kontan kan ou tann sa. Ou kone lerla ki travay ki ou pe fer serye, ki ou pe mett lazwa dan leker dimounn. Sak lane nou al an tourne, la mem nou pe fer sa konser la aster la parski se sa moman la kot nou tou lib en mem tan”, raconte Mario Justin.  

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -