EN ROUTE POUR MARS:Retour en catastrophe d’une sonde russe dans l’OI

Informée en fin de semaine par voie de Note Verbale, le canal diplomatique de communications, des risques d’une désintégration de cette sonde dans cette partie de l’océan Indien, la cellule de crise sur le Disaster Management, présidée par le secrétaire au Cabinet, Suresh Seebaluck, s’est réunie d’urgence hier en début de soirée, aux Police Headquarters, Casernes centrales, en vue de décider de la marche à suivre.
Devant les renseignements divergents communiqués par les autorités russes sur cette affaire, le comité, qui assure la coordination avec les pays de la région, a préféré convoquer une nouvelle séance de travail pour ce matin, en attendant les dernières informations scientifiques sur l’entrée de la sonde russe dans l’atmosphère terrestre, annoncée à partir de 16 heures aujourd’hui (heure de Maurice). Le message transmis à la population dans la soirée d’hier est des plus rassurants, vu qu’il n’existerait aucun danger imminent.
« Il n’y a rien d’alarmant. Nous avons prévu une nouvelle séance de travail ce dimanche matin. À ce stade, les informations disponibles indiquent qu’il n’existerait pas de risque immédiat pour Maurice. Néanmoins, le comité suit de près l’évolution de la trajectoire de la sonde. Nous sommes en contact permanent avec toutes les parties concernées. La population sera tenue au courant à la lumière de tout développement », souligne un communiqué émis par le Prime Minister’s Office dans la soirée d’hier.
La réunion de la cellule de crise présidée par le secrétaire au Cabinet réunissait le commissaire de police, Dhun Iswur Rampersad, le commandant de la Special Mobile Force, le DCP Khemraj Servansing, le commandant de la National Coast Guard, la Home Secretary par intérim, Mme Fong-Wen-Poorun, et le directeur de l’Aviation Civile. Un monitoring systématique de l’orbite de Phobos-Grunt est assuré en vue d’informer les avions survolant la région de tout éventuel risque de débris dans l’atmosphère.
Les autorités mauriciennes avaient été alertées, en fin de semaine, de la possibilité que le point d’impact du retour sur terre de la mission Phobos-Grunt pourrait être cette partie de l’océan Indien, soit plus exactement entre le nord de Madagascar et la côte Est de la Tanzanie et du Kenya. Dans cette perspective, des mesures de sécurité préliminaires s’imposaient car toute déviation de la trajectoire aurait pu rapprocher les débris, une trentaine au total et chacun pesant au moins une demi-tonne, des côtes de Maurice.
Cette sonde pesant 14 tonnes transporte également 11 tonnes de carburant toxique. Les autorités russes soutiennent que le réservoir de carburant est construit en aluminium, alliage qui devra fondre et être anéanti pendant son entrée dans l’atmosphère terrestre.
Toutefois, à hier après-midi, les responsables de l’agence spatiale russe Roskosmos, se basant sur des dernières données, avaient révisé et établi de nouvelles prévisions. En effet, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) annonce le retour sur terre de la sonde dans le Pacifique, au large du Chili. « La chute des fragments de Phobos-Grunt sur terre est prévue entre le 15 et le 16 janvier avec le point central à 21 h 51 heure de Moscou (17 h 51 GMT) », prévoit l’AFP, en se basant sur un communiqué de Roskosmos. Mais à ce matin, de nouvelles données scientifiques devront permettre de mieux préciser le lieu et l’heure où retombera en mer la sonde russe.
Selon les spécialistes, la plus grande partie de la sonde russe serait détruite lors de son entrée dans l’atmosphère. Phobos-Grunt avait été lancée par les Russes le 9 novembre 2011 pour une mission spéciale sur la planète Mars. Néanmoins, cette sonde, qui devait ramener des échantillons d’un des satellites de Mars, avait échoué à s’affranchir de l’attraction terrestre. Depuis, l’orbite de cette sonde n’a cessé de baisser.
Le secteur spatial russe avait essuyé cinq échecs en 2011, avec le dernier en date survenu le 23 décembre, lorsqu’un satellite de communications militaires et civiles est tombé en Sibérie en raison d’une panne de la fusée Soyouz, qui devait le mettre en orbite.
Au cas où la sonde Phobos-Grunt décide de donner raison aux prévisions initiales avec une désintégration dans l’océan Indien, ce ne sera pas la première fois qu’un tel incident est enregistré dans la région. En octobre 2011, des débris d’un satellite allemand, Rosat, s’étaient éparpillés dans l’océan Indien, sans aucun risque pour les habitants des pays riverains.

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