ÉNERGIE RENOUVELABLE : La production d’électricité à Plaine-Sophie renvoyée à juillet 2018

Annoncée depuis 2006, avalisée en 2012, enclenchée en 2016 et prévue d’être opérationnelle en octobre 2017, la ferme éolienne de Plaine-Sophie (Curepipe Point Windfarm), n’a pas le vent en poupe. L’entrée en opération des turbines a été repoussée pour juillet 2018. Pour cause, le chantier n’est pas encore prêt. Et les turbines, censées assurer une production électrique de 29,4MW annuellement, soit 50 gigawatts/h sur le réseau du CEB, au gré du vent, sont toujours en Inde. Un report de projet que les promoteurs mettent sur le dos des procédures contraignantes — dont l’abattage des arbres qui nécessitent des vérifications assidues.
Un an après sa mise en chantier en novembre dernier, la ferme éolienne de Plaine-Sophie est toujours au stade de fouilles. Sur le site, un terrain de 433,000m2, octroyé à bail par le ministère des Terres et du Logement des arbres ont été abattus, 1 500 au total. Il reste 9 000 autres, avalisés par les Bois et Forêts. Parallèlement, la cinquantaine d’ouvriers sur le chantier préparent le terrain pour tracer les routes d’accès pour acheminer les turbines. Outre ce déblayage, des travaux pour la fondation afin d’y installer les turbines sont aussi en cour. A ce stade, 20% des travaux ont été accomplis. Or, les promoteurs, le consortium Suzlon-Padco, avaient annoncé le démarrage de leur projet au coût de Rs 2,4 milliards, et devant assurer une production électrique de 29,4 MW annuellement, pour octobre 2017.
La panne survenue dans les travaux relèverait, selon Suzlon-Padco, des formalités contraignantes auxquelles il faut faire face pour ce type de travaux. L’on soutient, sur le site, que c’est principalement l’abattage des arbres qui retarde les autres travaux, du fait que pour chaque arbre abattu, il faut la vérification par les officiers des Bois et Forêts. « Et 10 500 arbres, ce n’est pas facile, lorsqu’il faut les vérifier un à un », laisse-t-on entendre. D’où la décision de Suzlon-Padco de revoir ses plans. Le CEB aurait été informé de ce contretemps et avisé que la ferme éolienne devrait être opérationnelle finalement en juillet 2018. « Ce sont des choses hors de notre contrôle », font comprendre les promoteurs qui annoncent l’arrivée des 14 turbines, dont les mâts seront de 90 m et équipées de pales de 92 m de diamètre, résistantes aux cyclones, montées sur des nacelles de 80 tonnes, importées d’Inde, pour mars 2018. En attendant, la plantation des arbres endémiques, pour pallier ceux abattus sur le site, dans d’autres régions, proches néanmoins, est en cour.
Envisagé depuis 2006, et initié en 2010, suivant un appel d’offres lancé par le ministère des Énergies et le Central Electricty Board (CEB), et avec un contrat finalisé en 2012, ce projet a finalement obtenu l’aval des autorités en 2016. Il s’est heurté à nombre contestations, dont un litige opposant un propriétaire terrien aux promoteurs, qui a toutefois été réglé devant le Tribunal de l’Environnement. Les promoteurs restent confiants que, malgré les délais repoussés, ils pourront fournir de l’énergie renouvelable sur le réseau du CEB.
La particularité de ce parc éolien, qui devait initialement être le premier parc éolien à voir le jour à Maurice, est que les 14 turbines ne seront pas toutes alignées sur une seule rangée. Le design du parc ressemble à deux bras entreouverts sur une superficie de 100 arpents, à la lisière de Mare-aux-Vacoas dans un rayon de 2,5km, de Plaine-Sophie pointant jusqu’au Curepipe Point. Côté gauche, vers Curepipe Point, sur 1,7 km, seront aménagées les turbines 5, 6, 7 et 8. Côté droit, direction Tamarind Falls/ La-Marie, les 10 autres turbines. Une distance d’environ 500 à 600 mètres a été établie entre chaque mât qui sera relié les uns aux autres à travers une station centrale qui sera connectée sur le réseau du CEB à Henrietta, situé à 5 km du site. Il est prévu que ce parc éolien, bénéficiant de l’expertise technologique de Suzlon, No 3 mondial en matière de la production d’équipement pour l’énergie verte, produise de l’électricité pour quelque 50 000 foyers annuellement.

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