ENQUÊTE POLICIÈRE : L’épouse, la clé du mystère du meurtre de Sailesh Ghoorbin

L’enquête policière sur le meurtre de Sailesh Ghoorbin, dont le corps a été retrouvé hier matin dans une marre de sang à Cap-Malheureux, butte sur le refus de l’épouse de la victime de collaborer avec les limiers de la Criminal Investigation Division du Nord, sous la supervision de l’ACP Reekoye. Toutefois, des développements sont attendus. En effet, Madhuree Ghoorbin (30 ans), en instance de divorce et qui a pris ses distances avec son époux depuis deux ans, a donné l’assurance aux enquêteurs de divulguer les informations, jugées cruciales, après sa comparution en Cour, prévue dans le courant de la journée d’aujourd’hui.
Depuis cette découverte macabre hier matin de la victime allongée dans une mare de sang dans un sentier de champ de cannes à environ 300 mètres de la route principale à Cap-Malheureux, les enquêteurs de la Criminal Investigation Division du Nord ont effectué un important exercice d’« information gathering » dans cette région afin de remonter la piste des auteurs de cette agression mortelle qui s’est jouée dans la nuit de mardi à hier matin. Selon les indications recueillies, les hommes de l’assistant commissaire de police, Devanand Reekoye, se sont concentrés sur l’épouse de la victime, qui a pris ses distances avec son époux depuis environ deux ans et qui est en projet de divorce. Les limiers de la Major Crime Investigation Team, qui contribuent à l’enquête, ont de ce fait procéder à l’arrestation de Madhuree Ghoorbin, 30 ans, habitant Fond-du-Sac. Toutefois, durant son interrogatoire, cette employée de restaurant devait refuser de se prononcer sur le meurtre de son mari et de donner des réponses qui susceptibles de faire avancer l’enquête policière. Devant cet obstacle, les limiers devaient depuis hier, par le biais de l’homme de loi de Madhuree Ghoorbin, tenter de convaincre cette dernière de divulguer les informations qu’elle détiendrait.
Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien tendent à confirmer que la jeune femme aurait décidé de collaborer pleinement à cette enquête dans le courant de l’après-midi, après sa comparution devant le tribunal de Mapou pour son chef d’accusation provisoire. Toutefois, aucune des sources approchées n’est en mesure de confirmer si Madhuree Ghoorbin pourra donner des indications quant aux quatre individus qui seraient venus récupérer Sailesh Ghoorbin chez lui mardi soir à bord d’un 4×4. La police est en présence d’informations fiables selon lesquelles ces hommes se sont pointés au domicile familial des Ghoorbin en lançant au défunt « ena enn travay pou al fer » sans donner plus d’indications. La victime aurait par la suite pris place à bord du véhicule…
Entre-temps, l’amant de Madhuree Ghoorbin, dont l’époux connaissait vraisemblablement l’existence, devait nier toute implication dans le meurtre de Sailesh Ghoorbin, agressé dans le dos et découvert avec une profonde lacération à la hanche gauche. Toutefois, cet habitant d’Arsenal devait donner certaines pistes, alléguant qu’à plusieurs reprises Madhuree Ghoorbin lui aurait fait comprendre que « bizin donn mo mari enn koreksion ». L’amant a répété aux limiers qu’il n’a jamais mis en pratique les intentions de l’épouse de la victime. Au vu de ses réponses jugées satisfaisantes et devant l’absence de preuve pouvant l’incriminer, il a été autorisé à regagner son domicile à la suite de la séance d’interrogatoire.
Les indications données par l’amant semblent corroborer avec les constations de l’enquête, indique-t-on dans les milieux de la police, compte tenu que tout porte à croire que l’intention initiale des agresseurs n’aurait pas été de tuer Sailesh Ghoorbin mais de simplement « donn li enn koreksion ». D’ailleurs, le rapport d’autopsie a conclu que la victime est morte des suites d’« exsanguination due to multiple chop wounds to the left lower limb ».
Par ailleurs, la MCIT a interrogé un des anciens collègues de Madhuree Ghoorbin. À première vue, il ne serait pas impliqué dans cette affaire. Il a été autorisé à rentrer chez lui. L’enquête se poursuit.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -