ENTREPRISES LOCALES: “Made in Moris” dans une phase de transformation

“Made in Moris” connaît une nouvelle étape de son développement. En effet, l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) s’est focalisée sur le label mauricien et prévoit de le revisiter pour être encore plus proche des clients.
En vue d’une nouvelle orientation, l’AMM s’est réunie mardi matin à son siège, à Moka, pour discuter du label “Made in Moris”, qui existe depuis trois ans. L’AMM souhaite y apporter une nouvelle dimension sur le marché face à la concurrence. Pour Catherine Gris, CEO de l’AMM, il est temps « de moins ouvrir les frontières » afin de « ne pas laisser entrer des produits » et ainsi « tuer l’industrie mauricienne ». Malgré la concurrence, Catherine Gris avance que l’association n’a jamais fait de lobby pour les produits locaux. L’AMM a aussi eu une rencontre avec des étudiants africains pour connaître leurs avis sur les produits mauriciens. Une démarche qui a permis à l’association de se poser des questions et d’établir un plan de développement.
Le constat est que “Made in Moris” peine à réussir sa vision par un manque d’intérêt de la part des entrepreneurs. « Notre réseau de connaissance sur nos propres membres doit s’améliorer. Il faut apprendre à mieux se connaître », affirme Christopher Hart de Keating, président de l’AMM. L’association relève l’absence d’études dans divers domaines du secteur manufacturier. « Il faut qu’on soit nombreux et plus collaboratif », dit Christopher Hart de Keating, qui veut accroître le nombre d’industriels au sein de l’association « pour qu’elle soit une force qui pourra apporter les changements nécessaires afin de rehausser l’image du secteur manufacturier mauricien ». Il sera difficile de réaliser la vision si tous les membres de l’AMM ne sont pas réunis, observe-t-il.
Le président a notamment remarqué que le mode de vie des Mauriciens diffère de celui d’un Occidental ou d’un Oriental. « On a des réalités locales et des modèles étrangers ne peuvent pas réussir sur le marché », observe-t-il. Pour lui, il faut être proche de la clientèle afin que les Mauriciens comprennent plus le label. Si le “Made in Moris” est « une réalisation réussie » pour l’AMM, il est temps, selon Christopher Hart de Keating, d’aller vers l’internationalisation. Car à ce jour, très peu de membres exportent leurs produits. Le volume exporté est dérisoire, surtout dans la région. S’agissant de la main-d’oeuvre étrangère, les industriels estiment qu’elle « complémente les besoins de l’industrie », puisque selon eux, « les jeunes Mauriciens ne sont pas intéressés à travailler dans les industries ».
L’AMM compte organiser plusieurs activités pour sensibiliser le public sur les produits qui sont fabriqués localement. Un événement est prévu en mars 2018 au Centre de conférences international Swami Vivekananda, à Pailles, en marge du 50e anniversaire de l’indépendance. Les 70 entreprises regroupées sous le “Made in Moris” seront présentes pour relater le parcours de ce label. Il y aura aussi de nouveaux jeux concours.
Le “Made in Moris” a été lancé en 2013 et représente 255 marques et 2 500 produits. Ce groupement comprend également 70 entreprises dans divers secteurs d’activité.

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