Environnement : Les experts de l’UNDP débarquent pour enquêter sur le Green Washing

Une équipe de l’Independent Office for Audit and Investigations du quartier général de l’UNDP, à New York, enquêtera cette semaine à Maurice. Cette démarche fait suite à une requête du collectif Aret Kokin Nou Laplaz (AKNL) concernant les fonds injectés par le Global Environment Facility (GEF) dans le projet Mainstreaming Biodiversity into the Management of the Coastal Zone “in the Republic of Mauritius” par l’antenne locale de l’UNDP. Les militants estiment qu’il y a des éléments proches du “green washing”, étant donné que plusieurs “Environmentally Sensible Areas” (ESA), dont des “wetlands”, sont en danger dans cette région avec des projets hôteliers.

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Un mois après avoir donné une réponse positive à AKNL, les experts de l’UNDP, agence des Nations Unies, ont commencé leur enquête à Maurice. On se souvient que le collectif avait alerté le bureau de New York sur les incohérences entre le projet “Mainstreaming Biodiversity into the Management of the Coastal Zone”, pour lequel le PNUD, à travers le GEF, a injecté USD 4,7 M. Les militants ont même émis des craintes de “green washing”, étant donné la situation sur cette partie de l’île. La menace qui pèse sur les zones humides aux Salines de Rivière-Noire et à Bel-Ombre, avec la construction de deux hôtels à ces endroits, avait été évoquée. Des questions avaient également été soulevées sur la manière dont le ministère de l’Environnement octroie des permis EIA.

Déjà, la semaine dernière, les membres d’AKNL ont reçu la visite d’un expert du GEF, Trond Norheim, venu constater de visu la situation décriée par le collectif, avant l’arrivée des experts de l’Independent Office for Audit and Investigations. Ceux-ci auront pour tâche d’établir si les fonds du GEF ont été utilisés à bon escient. À ce jour, Maurice a obtenu USD 300 M du GEF pour la protection de l’environnement et le développement durable. Les activistes d’AKNL ont conduit Trond Norheim sur les lieux où ils estiment que les garde-fous autour des ESA n’ont pas été respectés. En premier lieu, l’expert a visité Les Salines de Rivière-Noire, où il y a un projet d’hôtel. Ensuite, ils se sont rendus à Bel-Ombre, où le site alloué à une firme privée pour la construction d’un hôtel comporte quatre “wetlands”, un système de dunes de sable et deux zones de coraux encore intacts.

Les activistes ont également présenté à l’expert du GEF le plan de développement des zones côtières, avec la South Coast Heritage Zone, supposée être protégée du développement sauvage. « Nous avons expliqué également à M. Norheim tous les obstacles auxquels sont confrontés les citoyens et les scientifiques. Non seulement les différents ministres, ministères et organes de l’État ne font pas leur travail correctement quand il s’agit d’évaluer l’impact environnemental des projets soumis par les promoteurs, mais ils refusent en outre de s’intéresser au contenu des rapports scientifiques que les citoyens tentent de mettre en avant pour empêcher ces massacres écologiques en série. De surcroît, quand les citoyens tentent d’avoir recours à la Cour suprême et au Tribunal de l’environnement, ils ne parviennent quasiment pas à faire en sorte que ces rapports scientifiques soient lus et pris en compte à temps par les juges et magistrats, en raison de points de procédures à n’en plus finir. Les “delaying tactics” s’enchaînent pour épuiser le courage et l’énergie des citoyens, tandis que les JCB s’activent », explique AKNL dans un communiqué.

Trond Norheim a également eu l’occasion de visiter le parc marin de Blue-Bay et de discuter avec de petits opérateurs locaux. Ceux-ci n’ont pas caché leurs inquiétudes concernant l’état des coraux. Inévitablement, la situation à Pomponette a aussi été exposée. « Nous l’avons emmené à Pomponette afin qu’il puisse constater à quel point le gouvernement n’a que faire de la National Development Strategy et de la South Coast Heritage Zone. »

Avec la venue des experts de l’Independent Office for Audit and Investigations, c’est toute la question de l’utilisation des fonds qui sera également évaluée. Ils seront dans l’île du 27 au 29 juillet.

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