ENVIRONNEMENT—QUALITÉ DE L’AIR: Mise en opération de deux postes de surveillance

Le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Gestion des désastres et des plages, Raj Dayal, procédera demain à la mise en opération de deux postes de surveillance de la qualité de l’air à Maurice. Le premier est installé dans la cour de la station de météorologie de Vacoas et le second au Islamic Cultural Centre à Port-Louis. La pollution de l’air est un sujet qui touche de près à la qualité de vie de la population.
« La pollution de l’air ambiant est une des causes de mort prématurée chez les humains à travers le monde, d’où l’importance de cette démarche du ministère de l’Environnement pour la bonne santé de la population  », affirme le porte-parole du ministère, Sydney Selvon, dans un communiqué.
Selon notre source, ces deux nouveaux appareils d’analyse de la qualité de l’air ont été acquis cette année par le ministère de l’Environnement (MoE). Dans un passé récent le MoE disposait de « mobile ambiant air monitoring stations » qui permettaient de faire le suivi de la qualité de l’air dans divers endroits de l’île.
Une source technique au MoE rappelle que la pollution atmosphérique est un sujet qui touche de près à la qualité de vie de la population. « En fait, il n’existe pas une pollution, mais des pollutions atmosphériques. Chaque activité humaine génère dans l’air ambiant, des polluants en plus ou moins grandes quantités et ces polluants sont différents selon la source d’émission. Ainsi, une activité industrielle émettra en majorité certains polluants spécifiques, qui seront différents de ceux dégagés par le trafic routier », précise-t-il.
« L’air n’est jamais totalement pur. Le diazote N2 et le dioxygène O2 représentent environ 99 % de sa composition. Dans les 1 % restants, se trouve une grande variété de composés plus ou moins agressifs pour l’homme ou son environnement », ajoute le technicien.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la pollution de l’air est la cause en 2012 de la mort prématurée de 3,7 millions de personnes à travers le monde. « Cette pollution de l’air en milieu urbain est générée par les transports, les industries et la production énergétique. Elle se manifeste par la présence de particules fines (les aérosols, et notamment de carbone) et de smog urbain (dont l’ozone troposphérique) bien visible », précise notre interlocuteur.
Ce taux de mortalité est attribué à l’inspiration de fines particules de poussière qui causent des maladies cardiovasculaires, des maladies respiratoires et des cancers.
Les effets de la pollution de l’air dépendent de la sensibilité personnelle de l’individu exposé : âge, état de santé général, tabagisme, prédispositions. Ils dépendent aussi de l’exposition individuelle aux différentes sources de pollution, de la durée de cette exposition, aux niveaux d’exposition, du débit respiratoire au moment de l’exposition, mais aussi de l’interaction avec d’autres composés présents dans l’atmosphère comme les pollens, les spores fongiques.
Selon les spécialistes, les populations les plus sensibles sont les enfants, les personnes âgées, les personnes atteintes d’affections respiratoires et les sportifs durant la pratique d’une activité physique intense. Il existe cependant de grandes variations de sensibilité entre les individus.
Enfin, poursuit notre spécialiste, alors qu’une population de plus de 1,7 milliard de personnes environ dépend encore du fumier, du bois, des résidus de récolte et du charbon pour satisfaire leurs besoins énergétiques de base de par le monde, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations serait responsable de plus de 1,6 million de décès par an selon les estimations. Cette pollution affecte particulièrement les femmes et les enfants, qui passent davantage de temps au foyer. « Un fléau trop souvent passé sous silence », déplore notre interlocuteur.

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